Transformer les contraintes en opportunité, par Guillaume Mikowski
Contraintes réglementaires, environnementales, technologiques, etc. : la vie des entreprises n’est plus vraiment un long fleuve tranquille ! Sans doute est-il temps de revenir aux sources mêmes du marketing et de transformer autant de faiblesses potentielles en opportunités.
C’est ce dont viendront témoigner les experts invités par le Pôle Prospective de l’Adetem le 14 Mai lors d’une matinée intitulée : « Transformer les contraintes en opportunité » ; pour plus de renseignements et s’inscrire, c’est ici :
En avant-première, Guillaume Mikowski, CEO de Brainsonic, répond à nos questions.
Question : Rapidement, tu peux nous faire part des principales contraintes qui touchent à ton activité ?
Guillaume Mikowski : Si on découpe brutalement notre activité en 3 grands domaines, la créa, le conseil et l’exécution, on peut dire que nos principales contraintes sont d’ordre :
- Économique et politique : si on parle politique, nous venons tout juste de subir une baisse budgétaire liée aux décisions prises… outre atlantique. Quand on parle de coupes budgétaires, on peut dire que dans la com, nous sommes tristement aux premières loges ☹️.
- Sur le plan économique, la dépendance aux clients est un sujet qui me fait toujours très peur, je ne peux même pas dire combien d’agences j’ai vu tomber car trop dépendantes d’un budget… Chez Brainsonic nous faisons tout pour qu’aucun budget ne dépasse 15% de notre marge brute… Autre sujet très sensible : la question des appels d’offres. Notre secteur n’a toujours pas trouvé le moyen de faire reconnaitre la valeur de notre travail sur les AOs. C’est profondément injuste lorsque nous faisons face aux grosses structures qui ont les moyens de financer ces appels d’offres, et c’est également très risqué : au final nous sommes toujours à quelques pas d’une mauvaise année, il suffit de perdre 2/3 appel d’offres majeurs en même temps que 2 clients importants, et ton année est pliée…
- Réputationnel : nous sommes très vulnérables car nos métiers sont très exposés. Dans la création on prend des risques, et une seule campagne peut affecter durablement l’attractivité de l’agence…
- Sécurité : Là on peut parler cybersécurité où notre secteur est une cible fréquente d’attaques, on peut également parler des risques collaborateurs, par exemple en événementiel, ou les collaborateurs peuvent être davantage exposés sur des événements que d’autres à l’agence.
- Je pourrais continuer longtemps et parler de contraintes RH (nous sommes sur des métiers de talents, avec des profils parfois très singuliers…), de contraintes légales (beaucoup de règlementations dans nos domaines), de contraintes liées à la protection de nos créations, du RGPD etc. la liste est très, très longue…
Question : Parfois, plutôt que de subir, on peut transformer autant de faiblesses potentielles en opportunités : tu as un ou deux exemples concrets de réussite pour Brainsonic ?
Guillaume Mikowski : C’est ce que nous avons toujours fait avec enthousiasme à l’agence, on a une culture du test, de la transversalité, un management qui favorise l’innovation. Un exemple qui me vient tout de suite : la période Covid. Presque du jour au lendemain, guidés par notre cellule événementielle, on a transformé — temporairement mais radicalement — l’agence en leader des événements digitaux. Résultat : en un an, on a converti plus d’une centaine d’événements physiques en formats digitaux.
C’était notre façon de faire face aux coupes budgétaires : en aidant nos clients à réinventer leur façon de communiquer avec leurs audiences. Les contraintes étaient terribles à l’époque, mais on a su s’adapter vite, et bien.
Question : Tes clients souffrent des mêmes obligations : là encore, quelques exemples de réussite ?
Guillaume Mikowski : Nos clients sont pris dans les mêmes paradoxes que nous : faire mieux avec moins, parler plus fort ou en tout cas plus juste que les autres, créer des vraies relations dans un monde qui zappe, exister partout sans se disperser… A chaque client, un brief, des contraintes, et une réponse derrière qui je l’espère fait sens pour tout le monde.
Prenons l’exemple de Yomoni, pure player de l’épargne en ligne, qui doit faire face à un secteur monopolisé par les banques, aux budgets médias 100 fois plus importantes et aux discours très conventionnels. Notre réponse : une campagne pleine d’humour avec Michel Polnareff…
Le résultat : une campagne qui percute avec une équivalence média de plusieurs millions d’euros. Notre obsession, c’est l’engagement. Pas celui qu’on mesure à la loupe sur les réseaux, celui qui fait que les gens se souviennent, partagent, agissent.
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