C’est déjà demain Archives - Marketing is Dead
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C’est déjà demain

Le Métavers n’est pas … le Métavers

Déjà, rien à voir avec le Métavers « historique », celui créé par l’auteur du Samouraï virtuel, Neal Stephenson ; d’ailleurs, ce dernier s’est même fendu d’un tweet sévère à l’égard de l’usurpateur Zuckerberg :

« Since there seems to be growing confusion on this : I have nothing to do with anything that FB is up to involving the Metaverse, other than the obvious fact that they’re using a term I coined in Snow Crash ».

Heureusement d’ailleurs, car celui de Stephenson se situe dans future particulièrement dystopique, qualifié de cyberpunk, dominés par les sectes religieuses et les mafias … pas vraiment un avenir de rêve !

Ceci posé, reste à définir le Métavers parce qu’il est, plutôt que parce qu’il n’est pas … et c’est là que les choses se gâtent !

Les plus âgés, dont je fais hélas partie, ne peuvent qu’évoquer Second Life, que d’aucuns considéraient dans les années 2000 comme le futur du Web, parlant – déjà – de Web 3.0 ; pour certains, l’élection présidentielle de 2007 s’y serait – en partie – jouée, Nicolas et Ségolène y ayant chacun construit leur île.

Les publicités pour Horizon Worlds, la plateforme phare de Meta – le nouveau nom de la maison Facebook – évoquent plutôt une application de réalité virtuelle qu’un réel univers parallèle … et plafonne à 200 000 utilisateurs actifs mensuels, quand Second Life – bien encore vivant – en rassemblent autant … chaque jour !

Pour de nombreux professionnels, le Métavers s’inscrit plutôt dans l’univers des jeux vidéo, ce qui n’empêche pas les marques d’y placer leurs produits, voire d’y développer plus ambitieux, comme Carrefour qui a acheté un terrain d’une « surface équivalente à 30 supermarchés » sur The Sandbox.

On se situe donc bien loin aussi du Ready Player One de Steven Spielberg – et du roman d’Ernest Cline qui l’a inspiré – autre vision également dystopique du Métavers, bien que moins noire que celle du Samouraï virtuel : pour écrivains et cinéastes, il ne semble exister de vision réellement positive du futur … et du Métavers.

Peut-être est-ce là le paradoxe : comment transformer une perception dystopique en une réalité positive, où les marques – et pas que les marques – trouveraient leur place ? Les jeux vidéo offrent une solution : en nous coupant de la réalité … mais le Métavers perd ipso facto sa place de Web du futur, qui était le projet de Second Life, et du Web dit « 3.0 » de la 1ère décennie du 2nd millénaire.

C’est pourquoi aujourd’hui, chacun y va de sa petite définition – ou plutôt de sa petite vision –, peut-être parce que tout simplement le Métavers reste à construire : et pour vous, c’est quoi le Métavers ?

Marketing, entre déni et refoulement

Dans son dernier ouvrage, Le Déni ou la fabrique de l’aveuglement, Serge Tisseron explique comment nier ce qui peut paraître une évidence – le changement climatique, en l’occurrence – constitue pour bon nombre d’entre nous une manière protectrice d’affronter – ou plutôt de ne pas affronter – une réalité traumatisante.

« Le déni aide à répondre à des situations de changement brutal, à continuer de vivre, de se socialiser après un traumatisme. On met à distance les émotions », précise-t-il dans un interview à Libération.

Il se révèle plus facile de nier le changement climatique – « Ce ne sont que des épisodes isolés, comme la canicule cet été » – que de l’accepter et de changer ses comportements ; car, par-delà les contraintes – prendre les transports en commun plutôt que sa voiture –, c’est la remise en cause de ce qui a constitué son existence pendant des années qu’il faut affronter.

Ce qui explique en partie que les jeunes se situent moins dans le déni face à l’urgence climatique que leurs aînés, mais également que le déni touche tout autant les individus cultivés que les autres, individus très sensibles à une désinformation qui les protège et qu’ils vont contribuer à faire circuler.

Car la désinformation protège : quand je nie le caractère récurrent des canicules et leur inéluctable retour, je m’absous ipso facto de mes comportements passés nuisibles à l’environnement : même en poussant la climatisation à fond, je ne suis pas – en petite partie, bien sûr – responsable d’une destruction de la planète … qui n’existe pas !

Le déni peut être explicite, de Trump – « Le concept du réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois, pour rendre l’industrie américaine moins compétitive » – à Bolsonaro, en passant par Poutine – « Un réchauffement de 2 à 3°C ne serait pas grave, et peut-être même bénéfique, on dépenserait moins pour les manteaux de fourrure » … et des millions d’autres climatosceptiques qui nie froidement les dérèglements climatiques pour ne pas avoir à changer leurs mauvaises habitudes.

Le déni est le plus souvent implicite, tacite : prendre ma voiture pour aller chercher le pain à la boulangerie distante de quelques centaines de mètres plutôt que d’y aller à pied, ça ne va pas changer grand-chose à la fonte des glaciers.

Le déni permet d’étouffer toute culpabilité ; mais surtout de réévaluer, par une nouvelle lecture, ses actions passées : le déni aide à refouler tout ce qui dérange notre petit confort … et même plus : je suis nécessairement quelqu’un de bien, avec un passé irréprochable.

Le déni est proche du refoulement freudien …

Le déni concerne autant nos actions publiques que privées, notre vie personnelle que professionnelle … ce qui explique la difficulté de nombreux dirigeants à se comporter de manière respectueuse, tant vis-à-vis de la planète que des citoyens qui la peuplent – directeurs marketing inclus, bien entendu.

Juste un exemple : le fameux Black Friday, qui ne va tarder à pointer le bout de son nez. Depuis qu’Emery Jacquillat en a dénoncé les effets néfastes en fermant le site de la Camif ce jour-là ; et les associations de consommateurs, les mensonges, montrant que bon nombre de produits en promotion sont même vendus plus chers que les jours précédents ; depuis donc, nul ne peut nier que le Black Friday n’est respectueux, ni de la planète, ni des citoyens.

Alors pourquoi s’y accrocher ? Parce que « si ne n’y vais pas, alors que les autres vont quand même y aller, je vais perdre de l’argent » ? Argument qui ne tient pas puisque ceux qui ont emboité le pas à la Camif n’ont pas déposé le bilan pour autant !

Non, mais si demain je boycotte le Black Friday parce que l’opération n’est pas des plus vertueuses, je reconnais par là-même que ces dernières années, je ne me suis pas montré des plus respectueux non plus. Mieux vaut nier les aspects délétères du Black Friday – ou de façon plus « politiquement correcte », crier fort qu’on va le rendre plus vertueux – et ne pas avoir à rendre des comptes à sa petite morale personnelle.

On traite souvent les directeurs marketing de frileux, ce qui est quand même un peu réducteur : car leur incapacité à se réformer tient plus du déni – déni que les valeurs sur lesquelles se sont appuyées leurs actions passées n’étaient guère adéquates, au regard des évolutions sociétales récentes.

Déni qui les pousse à continuer à agir en conformité avec des valeurs passées – et dépassées – plutôt que de les rejeter … au risque de se rejeter eux-mêmes ! Inutile d’essayer de les convaincre que le monde – et le marketing – a changé, et que leurs comportements passés ne doivent pas obérer leurs actes d’aujourd’hui – le déni et ses refoulements résident dans notre inconscient, et sont donc peu accessibles à tout discours rationnel.

Et si c’était un lapsus ?

Geeks, politiques et autres sociologues, philosophes … – bref, toute la sphère pensante mondiale – a énormément glosé sur le renaming de Facebook en Meta

Les psychanalystes – que je ne suis pas ; pourtant, c’est un métier sympa et économique : alors que nous payons parfois cher aller écouter des conférenciers de plus ou moins grand talent parler de tout et de rien dans divers symposiums, eux, les psy, réussissent le tout de force de se faire payer pour écouter … Bon, je m’égare.

Pour revenir à Zuckerberg, pensait-il réellement à Métavers quand il a choisi de renommer ainsi son groupe ?

Bien sûr, direz-vous, les Métavers, c’est l’avenir du Web … un peu comme Second Life en son temps … Si, si, souvenez-vous, c’était tout au début des années 2000 ! Si, si, souvenez-vous, un certain Sarkozy et une certaine Royal s’y affrontaient, chacun sur son ile ! Bon, tout le monde a oublié Second Life, Royal … pas Sarkozy qui fréquente désormais les tribunaux IRL. Bon, je m’égare à nouveau.

Quand les patrons de Google ont décidé de changer de nom, ils ont choisi Alphabet … et sous Alphabet, il y a de place pour beaucoup de choses, y compris un soupçon de transhumanisme avec Ray Kurzweil, l’homme qui à sa mort, veut être « perfusé avec des cryoprotectants, vitrifié dans de l’azote liquide et stocké » … rien que ça … mais je m’égare encore.

L’on dira qu’au travers de Meta, il y a une vision – celle du Web de demain … ce qui est très risqué, car futurologie rime rarement avec … futur.

Mais alors, pourquoi Meta ?

Si l’on considère le choix de Zuckerberg comme un super lapsus – pourquoi pas ? – quel pourrait être le terme que l’ami Mark dissimule si mal derrière Métavers ? Pour quoi pas un mot qui décrirait de manière claire, nette et précise ce qu’est réellement devenu Facebook ?

Vous l’avez au bout de la langue, je vous aide : méta … stases ! Eh oui, Zuckerberg reconnaît lui-même ce que dénonce la lanceuse d’alerte Frances Haugen, mais aussi tous les chercheurs qui se sont peu ou prou penché sur ses algorithmes (Cf. lemonde.fr ou liberation.fr) : Facebook est une maladie dangereuse qui se reproduit toute seule, de manière anarchique et incontrôlée !

Bref, Facebook = cancer, c’est que nous suggère son créateur !

Vers un nouvel horizon : rencontre avec Karine Blanc

« J’en ai marre », « Je veux retrouver du sens » : en plein confinement, les médias portaient la parole de ces citoyens qui souhaitaient rebondir en réorientant leur carrière, tant pour une meilleure qualité de vie que pour rendre notre monde meilleur. Utopies, fantasmes ?

Certains ont tourné la page et se sont lancés vers de nouvelles aventures ; 6 mois après le 1er déconfinement, le Club Horizon(s) de l’Adetem leur donnait la parole au cours d’un Webinar ; depuis, j’ai eu le plaisir de découvrir d’autres aventures.

Rencontre avec Karine Blanc, hier bancaire chez HSBC, aujourd’hui restauratrice à La Clusaz, au Fréka.

MarketingIsDead :Tu peux résumer ton parcours jusqu’à ces dernières années ?

Karine Blanc : J’ai 48 ans, mariée, 1 enfant de 14 ans et j’élève ma belle fille de 17 ans.

Niveau d’étude : cursus classique universitaire, Faculté  de droit, puis ITB (au CFPB), 25 ans de carrière bancaire chez HSBC, dernier poste directeur de succursale sur Lyon, 2 agences, 12 collaborateurs, 8 mobilités géographiques – France entière de Paris à Marseille en passant par Nice, Aix en Provence, Lyon. Passionnée par mon métier, engagée à 200%, motivée, dynamique, j’ai tout donné pour cette entreprise. Un jour je n’ai plus partagé les valeurs de l’entreprise, j’ai négocié mon départ et malgré tout j’ai fait un burn out … je me suis fait aider et j’ai voulu donner du sens à ma vie.

MarketingIsDead : Tu t’es ensuite lancée dans la restauration … en pleine crise sanitaire, avec confinement, couvre-feu … et fermeture des restaurants …

Karine Blanc : Juste avant le confinement j’ai commencé un parcours de Coach professionnel à l’académie européenne de coaching de Genève. J’ai réussi mon diplôme le 25/05/2020, certifié RNCP au niveau 6 avec mention « félicitations du jury ».

Fière de cet examen, je voulais continuer sur une spécialisation en gestion de stress et prévention du burn out mais avec la crise c’était compliqué. Mon but était d’organiser des séminaires d’entreprises en partenariat avec un ostéopathe de La Clusaz et nous avions créé « Into the Mountain » alliant activité sportive et ludique autour de la cohésion d’équipe et des ateliers de coaching.

Nous avons eu le temps d’organiser un séminaire en janvier avec le groupe MMA et le confinement est arrivé.

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai toujours cuisiné tous les jours même en rentrant tard le soir, c’était ma soupape de décompression. J’attache une grande importance à la qualité des produits que nous mangeons, à leur provenance et il est très important pour moi de manger équilibré.

De plus, j’ai toujours aimé recevoir, je suis une épicurienne, mon plus grand plaisir est de manger deux à trois fois par an dans un restaurant étoilé.

Alors voyant que je ne pourrais pas organiser de séminaire d’entreprises pour le moment, j’ai cherché à reprendre un restaurant avec mon ami Alexandre Blasi, directeur de restaurants depuis 25 ans sur La Clusaz, et de me lancer un nouveau défi. J’ai ouvert mon 1er restaurant en juin 2020, location-gérance de 4 mois au col des Aravis à La Clusaz « L’Garni ». J’ai appris à faire les pizzas ! Un véritable bonheur !

Il a fallu que je passe le permis d’exploitation (5 jours en distanciel avec la CCI, puis la formation « hygiène et sécurité », 3 jours idem en distanciel avec la CCI) … tout ceci en plein confinement au mois de mars ! Nous avions tous l’ambition d’ouvrir un restaurant alors que nous n’avions aucune visibilité ! La restauration est un métier de cœur et de passion, on ne s’est jamais découragé, nous étions tous très engagé !

Le confinement m’a appris « la patience » ce qui d’habitude ne me caractérise pas du tout !

Il faut de l’audace, du courage et de la persévérance. Ce sont certainement ces atouts qui m’ont aidé dans cette aventure.

C’est aussi une aventure humaine, car avec beaucoup d’humilité, même si je suis la gérante du restaurant, sans mon équipe, mon directeur et mon cuisinier je ne suis pas grand-chose … c’est un travail d’équipe, je suis un leader, pas un chef (humour), je cuisine autant que mon jeune cuisinier ! J’ai aussi la chance d’avoir un caractère toujours enjoué, d’un tempérament positif je fonce tête baissée !

MarketingIsDead : Peux-tu expliquer ce qui a motivé ce changement ? La crise sanitaire a-t-elle joué dans tes décisions ?

Karine Blanc : La motivation de ce changement est tout simplement que je ne partageais plus les valeurs de l’entreprise et j’en perdais même mes propres valeurs. Arrivée à 48 ans j’avais besoin de me recentrer sur moi même, ce que je suis, ce que je désir, comment je me réalise. La formation de coach professionnel pendant cette pandémie m’a permis de retrouver qui j’étais vraiment et pourquoi j’avais besoin de changement. C’est très clair maintenant !

La crise n’est pas facile à gérer quand vous êtes jeune entrepreneur ! On apprend aussi à sortir de sa zone de confort car être salariée d’un grand groupe, c’est malgré tout plus rassurant dans ce contexte.

Après ce 1er restaurant j’ai tout de suite su que j’avais envie de continuer. Mon équipe était prête à me suivre, nous avons cherché un local dans le centre du village, mon mari qui est chef d’entreprise aussi (entreprise générale de bâtiment) nous a rénové l’établissement et nous attendons dons qu’une chose c’est pouvoir recevoir nos futurs clients !

MarketingIsDead : Et comment envisages-tu l’avenir ?

Karine Blanc : Pour rien au monde je reviendrai en arrière !

Je ne perds pas espoir, je m’adapte, je fais de la vente à emporter, je cherche des idées originales ! Je fais du réseau, grâce à ça, j’ai décroché un partenariat avec un hôtel 4 étoiles de la Clusaz qui n’a pas de restaurant. Je cuisine des plats mijotés, facile à transporter et à portionner pour cet hôtel.

Je fais de la vente à emporter tous les week-ends ou sur commande pour les clients. Mais cette vente à emporter est une catastrophe écologique car elle demande beaucoup d’emballages et tout le monde n’est pas attentif aux emballages recyclables … je vois les poubelles déborder dans la rue, ça m’attriste  … alors j’utilise les emballages biodégradables, le verre en consigne, et j’ai une poubelle de tri sélectif devant le restaurant.

J’ai bon espoir que lorsque nous ouvrirons les gens auront envie de venir au restaurant, de partager un repas en famille ou entre amis. La convivialité nous manque à tous. Je suis certaine que notre concept fonctionnera.

J’espère que nous ferons une très belle saison estivale ! Manière de rattraper la saison « blanche »  de cet hiver. C’est très frustrant de voir tous les jours son restaurant vide alors que les tables sont dressées. Mais je garde le moral ! Certainement que ma positive attitude joue un rôle primordial !

Bienvenus dans la TéléVie … une dystopie pour les fêtes

La généralisation du télétravail, on pourrait aller beaucoup plus loin avec la robotique et l’intelligence artificielle, et ne pas se contenter aux emplois dans les bureaux.

Dans les usines, pourquoi ne pas contrôler à distance ce qui se passe le long des chaines robotisées ; tout comme dans les entrepôts pour vérifier que les chariots élévateurs autonomes ne dansent pas la sarabande en raison d’une mauvaise programmation ?

Le BTP commence également à découvrir les bienfaits de la robotisation : les robots plâtriers rendent des murs bien plus lisses et plats que les humains ; le nettoyage de façades automatisé se révèle plus efficace ; on voit même apparaître des « droïdes » pour remplacer les ouvriers dans certaines situations difficiles ! Toutes ces activités peuvent également se superviser à distance.

Bien sûr, il restera toujours quelques situations difficiles où l’on ne pourra réellement se passer de l’expertise humaine en présentiel ; on pourra toujours ponctuellement sous-traiter ces tâches à des travailleurs migrants dont on testera régulièrement la bonne santé … et que l’on renverra dans leur pays d’origine en cas de danger avéré.

Car des pandémies, il y en aura plein d’autres au cours du siècle à venir et mieux vaut les devants : mieux vaut s’organiser quand tout va bien pour ne pas se laisser dépasser quand la situation bascule, c’est du bon sens !

Telles étaient les réflexions qui agitaient le nouveau chef du gouvernement, et ce en pleine harmonie avec le Président de la République, quand ils lancèrent le nouveau programme de TéléVie.

Car il y a des tas d’activités qui ne nécessitent plus d’interactions humaines, du moins en présentiel.

Le commerce, par exemple : l’e-commerce permet non seulement aux clients de bénéficier d’un choix accru mais réduit considérablement les risques de contamination ; reste le douloureux problème de la livraison, mais avec la robotisation des entrepôts et le développement des véhicules autonomes, tout n’était qu’une question de temps pour arriver à une solution totalement sûre.

Le médical : depuis longtemps, les AI rendent de meilleurs diagnostiques que les humains, et les opérations à distance se passent bien quand un éminent spécialiste ne peut se déplacer : pour quoi ne pas généraliser ? Bien sûr, restera encore les facteurs psychologiques qui nécessiteront la présence de rares infirmières dans les centres de soins … du moins dans un premier temps.

Parallèlement, l’informatique deviendra plus conviviale. Si les premiers apéros virtuels demeuraient très « artificiels », depuis systèmes et terminaux ont bien évolués et les restaurants virtuels remplaceront efficacement les foyers de contamination que sont les établissements traditionnels : on se retrouve à l’heure dite avec ses amis devant son écran et un robot vous livre les plats en temps et en heure.

Les grandes réunions familiales – pour les fêtes par exemple – s’effectueront de la même manière : les parentèles pourront se réunir virtuellement sans problème de distance ou d’hébergement – finis les maux de dos pour avoir dormi sur un méchant canapé le soir de Noël !

Spectacles, réunions sportives s’effectueront à huis clos, avec retransmission au foyer sur écran ; les « like » remplaceront les applaudissements – et on pourra moduler à l’infini sa satisfaction.

Restera la question cruciale des activités sportives et des sorties hygiéniques individuelles : on ne peut complètement empêcher les gens de « prendre l’air », sinon ils dépriment : tout le monde a besoin de soleil, de grand air, voire même – il y en a qui aiment ça – de sentir le bruine sur son visage !

Mais tout cela pourra se réguler, on étalera les heures de sorties, on équipera les smartphones d’applications spécifiques pour éviter de croiser trop de monde, de se retrouver en des endroits trop fréquentés … on trouvera des solutions, Président et Premier Ministre en étaient persuadés.

Pour les lieux, ils hésitaient encore, mais là aussi, des solutions étaient en vue !

Sur le papier, tout baignait ; restait à rédiger quelques décrets – avec l’urgence sanitaire perpétuelle, plus besoin de consulter le Parlement !

Où se situe une telle dystopie ? Pourquoi pas en France …

Et en quelle année ? Très bientôt peut-être …

Que cela ne vous empêche pas de passer de joyeuses fêtes de fin d’année.

Vers un nouvel horizon : rencontre avec Charlotte Jacoud

« J’en ai marre », « Je veux retrouver du sens » : en plein confinement, les médias portaient la parole de ces citoyens qui souhaitaient rebondir en réorientant leur carrière, tant pour une meilleure qualité de vie que pour rendre notre monde meilleur. Utopies, fantasmes ?

Certains ont tourné la page et se sont lancés vers de nouvelles aventures ; récemment, 6 mois après le 1er déconfinement, le Club Horizon(s) de l’Adetem leur donnait la parole au cours d’un Webinar ; rencontre avec Charlotte Jacoud, City Manager Lyon pour Too Good To Go.

MarketingIsDead : Tu peux résumer ton parcours avant le 1er confinement ?

Charlotte Jacoud : 5 ans d’école de commerce (ESCE) spécialité Marketing International ; 4 ans et demi chez Rotam Agrochemical Europe en tant que Chargée de Marketing ; 1 an chez Orpheo USA à New York en tant que Business Development Manager.

MarketingIsDead : Tu travailles maintenant pour Too Good To Go : c’est quoi exactement Too Good To Go ?

Charlotte Jacoud : Too Good To Go est une application mobile qui met en relation des commerçants et des consommateurs dans le but de réduire le gaspillage alimentaire. L’appli permet aux commerçants de revendre leurs invendus du jour sous forme de panier surprise.

La solution a déjà été adoptée par plus de 7 millions d’utilisateurs et plus de 15 000 commerçants sont déjà engagés dans toute la France. Too Good To Go permet :

  • D’agir concrètement contre le gaspillage alimentaire qui représente 10 millions de tonnes de nourriture jetées chaque année en France ;
  • De valoriser l’image du point de vente par son engagement contre le gaspillage alimentaire auprès du grand public ;
  • Récupérer de la valeur sur TOUS les produits alimentaires encore consommables ;
  • Générer un flux de nouveaux clients en magasin avec des répercussions en fidélisation de clients.

MarketingIsDead : Peux-tu expliquer ce qui a motivé ce changement ?

Charlotte Jacoud : Je n’étais plus en accord avec moi-même et j’avais besoin de faire un travail qui m’épanouisse et me fasse me sentir utile. L’environnement est vraiment un sujet très important pour moi et je voulais allier mes compétences à ma passion.

MarketingIsDead : Et comment envisages-tu l’avenir : pour toi ? Mais aussi pour ta génération ?

Charlotte Jacoud : Je suis assez optimiste dans le sens où je trouve que l’on voit naître beaucoup d’initiatives notamment dans ma génération mais aussi dans les autres. Que ce soit pour nettoyer les océans des déchets plastiques, revaloriser les déchets, la seconde main, les nouvelles énergies… 

J’espère rester dans ce secteur et continuer de m’épanouir et apprendre. Je suis convaincue que si on continue de convaincre chacun à son échelle qu’il faut changer les choses, on pourra sauver la planète.

Faber : la fin d’une idole ?

Il n’y a pas si longtemps, toute la communauté marketing encensait Emmanuel Faber, Président de Danone, quand il défendait dès 2016 devant des étudiants d’HEC médusés, que « Sans justice sociale, il n’y aura plus d’économie », comme le relatait alors Start Les échos : pas le discours d’un patron !

Sous sa gouvernance, Danone deviendra le « premier groupe coté de taille mondiale à adopter le statut juridique d’entreprise à mission tel qu’inscrit dans la Loi Pacte votée en 2019 », comme le soulignera encore Start Les échos : de quoi forcer l’admiration.

Et quelle mission : Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre », comme le rappelle la page « à propos » du site Danone !

Emmanuel Faber chaussait les bottes de son illustre prédécesseur, Antoine Riboud, celui qui fera des Verreries Souchon-Neuvesel un géant de l’alimentaire ; celui qui proposera à un aréopage de patrons dès 1972 de « réduire les inégalités excessives en matière de conditions de vie et de travail […] de trouver les valeurs qui amélioreront la qualité de la vie en disciplinant la croissance » … un vrai discours de gauchiste qu’il assène à Marseille à un CNPF, l’ancêtre du Medef, stupéfié, comme le relate Le Monde.

Et voilà qu’aujourd’hui Emmanuel Faber annonce la suppression  de 2000 postes au sein du groupe Danone, avec pour résultat immédiat un beau milliard d’euros d’économies, excusez du peu !

Oui, mais Danone va mal, Danone est au bord de la faillite ; d’ailleurs avec la fermeture des CHR, sa branche eau a particulièrement trinqué – je sais, le jeu de mots est douteux !

En fait, non, Danone ne va pas si mal : seulement sa marge opérationnelle courante stagnera à … 14% cette année, excusez du peu ! Je connais des présidents de compagnies aériennes qui s’en contenteraient volontiers.

En plein 1er confinement, la page Danone Solidaire évoquait les « 9000 femmes et hommes de Danone en France mobilisés pour faire face à la crise COVID-19 » : en ce printemps 2020, l’altruisme suintait des entreprises – seule voix discordante … Geoffroy Roux de Bézieux, bien évidemment !

Le 2ème confinement respire la lassitude, le pessimisme – et pour beaucoup, le retour au business as usual, sans trop d’état d’âme : les premiers à se relever boufferont les autres demain, c’est comme ça.

Même s’il s’en défend, Emmanuel Faber est redevenu un « patron as usual », avec le cours de bourse en seule ligne de mire ; c’est dommage, mais ce qui est sûr, c’est que son nom sera bien moins souvent cité à la tribune des conférences marketing !

« Votre mission, si vous l’acceptez … » : zut, c’est fini, il ne l’accepte plus vraiment … Danone rentre dans le monde du Missionwashing !

Impact de la crise sanitaire sur les aspirations des Français

« J’en ai marre », « Je veux retrouver du sens » : en plein confinement, les médias portaient la parole de ces citoyens qui souhaitaient rebondir en réorientant leur carrière, tant pour une meilleure qualité de vie que pour rendre notre monde meilleur. Utopies, fantasmes ?

Certains ont tourné la page et se sont lancés vers de nouvelles aventures ; récemment, 6 mois après le 1er déconfinement, le Club Horizon(s) de l’Adetem leur donnait la parole au cours d’un Webinar ; rappel de quelques éléments de contexte par Luc Balleroy, Directeur Général d’OpinionWay.

Luc Balleroy : Le 17 mars constitue un moment de bascule entre un avant connu, une rupture brutale avec l’annonce du confinement par le Président de la République déclarant « nous sommes en guerre ».

Une situation inédite qui se présente sous une forme de catharsis face à la face course du monde et qui se caractérise par :

  • La privation de la liberté de mouvement,
  • La délégation à un tiers de son destin dans un climat de défiance générale,
  • La rupture des liens sociaux physiques,
  • La mise à l’écart des personnes fragiles,
  • Le décompte journalier de la morbidité,
  • La peur de la contamination et de la souffrance,
  • La dissonance cognitive des injonctions et informations qui sont émises par le gouvernement,
  • L’absence de solution immédiate et donc le constat d’une certaine impuissance du progrès,
  • La mise en activité partielle,
  • L’incertitude quant à l’échéance de la sortie de crise.

C’est un retour brutal à la base de la pyramide deMaslow : le besoin de sécurité !

Autant d’éléments qui créent les conditions d’une remise en cause laquelle se nourrit par une conjonction d’éléments :

  • Du temps pour se poser : pendant cette période 34% des actifs avaient cessé leur activité où était en chômage partiel ;
  • Le besoin de sortir de marasme ambiant marqué par la méfiance, la morosité, la lassitude et la peur;
  • C’est aussi le besoin de trouver une alternative à son mode de vie actuel – 25% des Français nous disait en avril ne pas être du tout satisfait de la vie qu’ils mènent ;
  • Dans un climat de défiance vis-à-vis des institutions c’est aussi de manière plus positive la confiance en ses pairs et en sa propre capacité à changer le monde – 81% des Français déclare que les gens peuvent changer la société par leurs choix et leurs actions dont 23 % sont tout à fait d’accord avec cette idée ;
  • Et, last but not least, ce confinement a été aussi l’expérience d’un autrement possible et plus satisfaisant – pour 47 % des Français, j’ai découvert une autre façon plaisante de vivre.

Ainsi, cette assignation à résidence a accéléré un certain nombre de tendances qui était déjà à l’œuvre avant le confinement. Huit tendances majeures ont été révélées par un dispositif, lui aussi en norme, que nous avons conduit pendant cette période qui s’appelait #Etmaintenantquevaisjefaire : Health security, Digital friendly, Money freak, Do it yourself, Planet choice, Local firt, Care lifestyle, Human value. Ces quatre dernières tendances ont en commun le fait d’être au cœur de la question du sens :

  • Le Care Lifestyle, une quête nourrie par :
    • La mise en suspend de toute consommation non essentielle à la vie,
    • Le questionnement sur le sens et le temps que l’on consacre à soi à ses envies et à ses proches,
    • Le plaisir trouvé à faire certaines activités comme le sport le jardinage le bricolage la cuisine la lecture le visionnage de films.
    • C’est l’envie de se faire plaisir de prendre soin de soi, de ses proches : ainsi 45% des actifs déclaraient vouloir lever le pied après le confinement.
  • Planète choice, une quête nourrie par :
    • Le plaisir d’une vie en mode slow life, débarrassée du superflu,
    • La vitesse de la propagation du virus en raison de la mondialisation des échanges,
    • L’origine supposée du virus dont les causes sont liées à l’absence de respect du monde animal,
    • Le constat des bienfaits d’un mode à l’arrêt pour l’environnement et la planète.

Au global c’est la redécouverte du lien qui nous unit à la terre et à nos conditions d’existence. Ce trend s’exprime dans tous les univers de la consommation – ex : 71% des Français déclarent privilégier l’équilibre entre efficacité et protection de l’environnement pour l’achat de produits d’entretien.

  • Human value, une quête nourrie par :
    • La distanciation sociale et la privation de tout rapprochement physique avec ses proches et ses amis,
    • La mise à l’écart de ses parents AG et les personnes fragiles,
    • Le sacrifice de certaines catégories de travailleurs et personnels de santé les agents de maintenance et de propreté les personnels de la distribution.

C’est la prise de conscience de l’importance de l’autre et de la solidarité ; une tendance qui s’exprime de plusieurs matières : des actions solidaires, le soutien aux petites entreprises et la recherche de convivialité : « Il y a tellement de personnes qui risquent de mettre la clé sous la porte et si on peut faire un petit effort pour les aider, il n’y a pas de question à se poser ».

  • Local first : un méga trend qui est à la confluence de plusieurs tendances : Health security [la recherche de la protection sanitaire], Human value [le fait d’être solidaire, avec une connotation de préférence nationale], Planet Choice [la recherche de comportement vertueux] : «  J’attache beaucoup d’importance à la protection de la nature, il est donc logique d’acheter bio pour être cohérent, mais également local »

Des tendances qui impactent les choix les choix de consommation et qui conduisent les entreprises à revoir leur stratégie marketing mais aussi leur raison d’être ; mais aussi des choix plus profonds sur son mode de vie avec la quête de l’ikaigaï (sorte de quête du Graal permettant d’atteindre une forme de réalisation pleine et entière conjuguant pourquoi je suis doué, ce que j’aime faire, ce dont le monde a besoin, ce qui me permet de vivre). Au regard de ces critères, 57% des actifs n’auraient pas trouvé leur Ikigaï selon une étude réalisée pour ELLE active  en septembre 2020. Il s’agit là d’une quête importante puisque pour 85% des Français, « pour être heureux dans sa vie en général il est aussi important d’avoir un travail qu’il soit utile à la société » (30% sont tout à fait d’accord avec cette idée).

Dans cette logique et très concrètement, en novembre 2020, 12 % des actifs nous disaient avoir élaboré un nouveau projet professionnel pendant le confinement, 5 % des actifs déclaraient l’avoir mise en œuvre.

Des gentils Bisounours aux vilains Trolls

Il y avait bien déjà eu un 1er travail de sape dès 1976 avec le lancement des Produits Libres par Carrefour : désormais, ce n’est la marque du fabricant qui cautionne le produit, mais l’enseigne qui le distribue.

Il y avait bien eu aussi une alerte à la fin des années 90, avec notamment la publication du livre de Naomi Klein No Logo : la tyrannie des marques … Mais c’était bien avant, au millénaire dernier !

Avec le Web 2.0, tout allait être différent : marques et consommateurs allaient renouer le dialogue, enfin discuter d’égal à égal – le fameux P2P, de pair à pair – et construire ensemble de nouveaux produits et services, totalement adaptés à leurs besoins.

Ainsi dès 2005, Lego lançait sa Lego Factory où tout un chacun pouvait concevoir ses propres modèles à l’aide d’un petit programme pour les recevoir ensuite par la poste ; et certaines proposition entrèrent même dans l’offre standard de la marque.

Deux ans plus tard, Yves Rocher créait Les Végétaliseurs, 1er réseau social éco-citoyen, à l’initiative de ses salariés : 60 000 membres, 3 000 articles de blogs, un Phénix de Bronze en 2009 … les mains vertes dialoguaient entre elles, avec la bénédiction de la marque de cosmétiques.

Pour Lego, la machine se grippa plusieurs fois par la suite, notamment en 2015, quand l’artiste chinois Ai Weiwei révélait sur Instagram que le fabricant avait refusé de lui livrer les briques destinées à la confection de sa prochaine œuvre : les aficionados de la marque danoise se rebellèrent contre la stratégie trop servile à l’égard de Beijing de la marque.

Pas très glamour non plus ces photos sur Instagram de cuvettes de WC remplies de petites briques multicolores bien reconnaissables !

S’exposer sur les médias sociaux augmente considérablement la visibilité des marques et l’engagement des consommateurs à leur égard, mais nécessite de respecter une certaine éthique, de se montrer irréprochables … et ça, toutes n’y sont pas prêtes.

Et beaucoup ont fait les frais de la vindictes de leurs ex-amis Facebook ou autres followers, comme Monoprix qui en 2011 voulait licencier un employé de 59 ans, père de six enfants, pour avoir récupéré six melons et deux salades dans le conteneur à poubelles : devant la bronca des clients, la direction a dû reculer.

Pas très glamour non plus ces publicités détournées sur les médias sociaux où l’on pouvait lire : « On fait quoi pour vous aujourd’hui ? On licencie un vieil employé parce qu’il vole dans les poubelles pour nourrir ses enfants ! ».

Aujourd’hui des vidéos comme « Les marques nous mentent-elles ? » cartonnent à plus de 2 millions de vues sur Youtube ; et tout y passe, du greenwashing aux poulets bio en batterie, en passant par l’huile de palme et les arnaques des assureurs …

Fini le temps des Bisounours ! Désormais, les marques n’inspirent plus confiance, c’est même un euphémisme : selon l’Observatoire Cetelem, 3 Français sur 5 ne leur font plus confiance, toutes catégories confondues.

La faute sans doute à tous les nouveaux services de consommation collaborative où les consommateurs se fient plus aux avis de parfaits inconnus – mais qui leur ressemblent, de vrais pairs … on en revient au P2P ! – qu’à tous les discours des marques.

La faute sans doute aussi à la distribution qui multiplie les opérations spéciales, Black Fridays et autres French Days, à un tel point qu’on ne sait plus quel est le vrai prix des produits et services que l’on achète.

La faute enfin … aux marques elles-mêmes qui s’engluent parfois dans des scandales sans fin, comme Lactalis avec ses salmonelles, Volkswagen et son « Diesel-gate », Findus et ses lasagnes à la viande de cheval.

Dès lors, à quoi servent aujourd’hui des marques qui ont perdu leur fonctions de repère et de garantie ?

A rien ?

Pour certains consommateurs, elles sont juste devenues des … punching balls ! Des objets avec lesquels ils vont jouer sur les médias sociaux.

Ils, ce sont les « vilains » trolls ! Mais qui sont-ils en réalité ? Des jeunes, bien sûr, biberonnés aux jeux en ligne, mais pas seulement : en fait, beaucoup de consommateurs déçus, qui ont juste envie de s’amuser sur les médias sociaux aux dépens de marques que bien souvent ils adulaient auparavant.

Et qui vont, par exemple, apostropher la @SNCF sur Twitter : « Je suis à bord de votre train qui part de Gare de Lyon et je fraude ». Ou plus violemment invectiver leur FAI en carafe : du jouer au moquer en passant par le vindicatif ou le donneur de leçons, on découvrira tous les profils de trolls sur les médias sociaux.

« Le trolling s’est immiscé partout », expliquait récemment un de ces trolls sur un journal en ligne ; « Maintenant les community manager sont rôdés et savent que pour gagner la guerre contre les trolls, il ne faut pas répondre ou être dans le même ton ».

Certaines s’exposent très maladroitement : en 2015, Nutella propose sur Facebook de se confectionner une étiquette personnalisée … mais bien entendu en blacklistant un certain nombre d’expressions comme obèse, cellulite, gras, kilo ou huile de palme : manque de chance, la liste, accessible aux petits futés, fuite sur la toile …

D’autres apprennent plus vite, comme la SNCF dont le community manager réagit avec plus de subtilité : « Vous nous donnez votre numéro de CB ou vous préférez attendre le contrôleur », répond-il du tac au tac à notre fraudeur …

Mais franchement, la marque n’a-t-elle mieux à faire que de payer ses employés à répliquer dans le ton qui va bien aux trolls qui la taquinent – ou l’agressent, c’est selon – sur les médias sociaux ?

La marque de demain doit réinventer sa relation à ses clients … et sa mission : sans cela, elle ne restera qu’un simple punching ball – peut-être très doué, mais un punching ball quand même – pour amuser la galerie !

Pauvre Victor

Victor a longtemps hésité : lui, le Geek, il a interminablement tergiversé avant de se lancer dans l’aventure, se demandant si à 50 ans, il n’était pas trop tard. S’il allait supporter l’implant, s’habituer à ce nouveau mode de vie, si …

Et puis il y a deux ans, il a sauté le pas : une opération brève, indolore … et une expérience extraordinaire !

Juste une petite anesthésie locale pour lui placer dans l’avant-bras une micro-puce connectée à un nerf – il ne voulait pas en savoir plus, autant il adorait parler technologies, autant il éprouvait un certain malaise à évoquer les aspects biologiques de la chose !

Et hop, un geste discret de main pour mettre en marche son téléviseur, un claquement de doigts pour changer de chaine, un autre geste pour fermer les volets, un mouvement imperceptible des doigts pour appeler un numéro de téléphone : génial, c’était génial !

Au début, il lui avait fallu s’habituer : éviter d’éteindre la télé à la place d’ouvrir les volets, par exemple ; il y avait eu des gags, quand au lieu de mettre musique, il avait ouvert le canapé-lit ; quand il avait failli refermer la porte du garage sur le capot de sa voiture : heureusement il y avait des sécurités

Mais très rapidement, il s’y était habitué et au bout de quelques semaines, impossible de s’en passer.

Tout était vraiment formidable, jusqu’au jour où son médecin lui diagnostiqua quelques prédispositions à la maladie de Parkinson et même quelques signes avant-coureurs …

Il n’y avait pas vraiment pris garde, pas plus qu’il n’avait vraiment entendu quand le chirurgien qui l’avait implanté lui avait dit que la puce, pour des tas de bonnes raisons techniques, évidemment, serait compliquées à retirer, et ce d’autant plus que le temps passerait.

Et voilà qu’aujourd’hui, ses volets montaient et descendaient sans raison, la télévision s’allumait et s’éteignait un peu n’importe quand, le four refusait de finir de cuire ses gâteaux, etc.

Plus la moindre autorité sur les objets du quotidien, pas plus que sur son corps.