Le marketing de la malbouffe
Selon une étude parue en 2019 dans The Lancet, plus les guerres, les accidents de la route ou bien sûr le Covid-19, la malbouffe constitue désormais la première cause de mortalité dans le monde : impressionnant !
La malbouffe frappe massivement les pays occidentaux, sans épargner la France, peu s’en faut : la malbouffe, c’est par exemple … les aliments ultra-transformés qui pullulent dans les grandes surfaces ; on regroupe sous ce vocable tous les aliments comprenant parmi leurs ingrédients, au moins une substance elle-même ultra-transformée, d’où une liste à la Prévert allant des lasagnes aux sodas, en passant par les barres chocolatées, les poêlées de légumes ou les céréales de petit-déjeuner !
Essayez donc de faire vos courses dans votre hyper préféré sans glisser le moindre aliment ultra-transformé dans votre panier ! Or selon une autre étude réalisée par des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra, de l’Université Paris 13 et du Cnam, réunis au sein de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, ou Eren, « une augmentation de 10 % de la consommation d’aliments ultra-transformés conduisait à une augmentation de 12 % du risque de cancer global et de 11 % du risque de cancer du sein » … entre autres !
Où se situe la responsabilité du marketing dans cette galère ? Un peu partout, de la conception des produits à leur promotion.
Dès la conception, par exemple en élaborant des produits trop sucrés … « parce que les consommateurs aiment ça » : le sucre, en activant le circuit de la récompense dans le cerveau humain, produit une addiction certaine – sans entrer bien sûr dans le champ des drogues dures.
D’où la commercialisation par des chaines comme Starbucks de boissons contenant jusqu’à l’équivalent de 25 cuillères de sucre, selon une étude menée par Action on Sugar ; or on connaît les effets désastreux de la surconsommation de sucre sur l’organisme, comme le rappelle Science et Vie.
Côté promotion, c’est tout aussi effrayant ! Que Choisir vient de lancer une pétition pour interdire la publicité à l’attention des enfants des produits alimentaires déséquilibrés : selon une étude menée par l’UFC, « 9 spots alimentaires pour enfants sur 10 portent sur des aliments déséquilibrés (Nutri-Score D ou E), soit une part deux fois plus élevée que pour les adultes ».
Faut-il interdire la publicité à l’attention des enfants ? Certainement pas ! Faut-il interdire la publicité à l’attention des enfants pour certains aliments dangereux à plus ou moins long terme ? Pourquoi pas ?
Un marketing vertueux pourrait consister à éduquer les enfants à décrypter la publicité pour les produits alimentaires, à leur apprendre à mieux se nourrir : ce n’est qu’un piste parmi d’autres ; mais surtout un marketing vertueux œuvrerait dès l’élaboration des produits, refusant toute dérive dangereuse pour la santé.
Pour ne pas se retrouver un jour comme marketer à promouvoir des barres ou des céréales dont on ne voudrait surtout pas pour ses propres enfants !
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