Blog - Marketing is Dead
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Nous entrons dans l’ère du mensonge

En une autre ère – pensez, en 2005 !

En une autre ère, 2005 donc, Carlo Revelli et Joël de Rosnay lançaient Agoravox et inventaient le journalisme citoyen : vaste et belle « utopie », où chacun de nous pouvait cumuler les fonctions de lecteur et de rédacteur ; et au début, ça marchait plutôt bien, on s’y retrouvait entre gens de bonne compagnie, entre doux rêveurs du Web 2.0 qui jetaient les bases d’un monde rendu meilleur par son horizontalité. Haro sur les journalistes, incapables de rivaliser avec la puissance de l’intelligence collective et vive donc le journalisme citoyen.

Un peu plus tard, l’atterrissage d’une avion sur l’Hudson – pour ceux qui ont oublié l’histoire, c’est celle de Sully dans le film de Clint Eastwood – sonnait définitivement le glas d’une profession maudite : un simple passager de ferry avait annoncé l’évènement au monde entier, bien avant les agences de presse, juste avec un Tweet et une photo, devenus depuis historiques.

Depuis, Agoravox est devenu le repaire un peu malodorant des révisionnistes et autre négationnistes proches des plus sinistres !

Pour les seniors, qui ne lisaient pas la presse en ligne, il y avait les chaines de mails, ces mails que plein de gens d’un certain âge reçoivent et renvoient à plein d’autres pour conserver l’illusion qu’ils gardent un  pied dans le digital ; des mails où on trouve de tout : du cul, des histoires drôles, des photos magnifiques … et les mêmes papiers ignobles que ceux que j’évoquaient plus haut.

Et bien sûr, comme on rentre dans le conspirationisme le plus glauque, ces mails s’accompagnant de mentions telles : « Faites circulez à tous ceux qui … » ou « Important, vérité cachée … ».

Mais bon, il n’y a pas que les idéalistes du Web 2.0 et les seniors dans la vie ! Il y a aussi tous ceux qui, jeunes ou moins jeunes, réseautent sur les médias sociaux, Facebook en tête : et là, c’est le Jackpot ! La bête immonde a investi le réseau social le plus puissant du monde, avec les mêmes techniques que pour Agoravox ou les mails destinés aux seniors : on distille des propos un peu, beaucoup, à la folie fallacieux, mensongers, trompeurs et les gens y croient d’autant plus qu’ils ont l’impression d’accéder à une vérité cachée.

On crée des rumeurs que bien évidemment personne ne peut nier : c’est même là que réside la puissance des rumeurs : les réfuter les rend encore plus crédibles aux yeux des adeptes de la théorie du complot … mais aussi de la grande foule des crédules !

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », proclamait Joseph Goebbels : hélas, ses disciples pullulent aujourd’hui en France.

Heureusement existent des sites comme Hoaxbuster.com pour dénoncer toutes les fausses informations, et des émissions comme Désintox, fruit d’un partenariat Arte / Libération.

Mais ne serait-ce pas avant tout à Facebook, qui gagne juste quelques milliards en laissant publier des tas de contre-vérités, de faire le job : mais social média préfère se retrancher derrière son statut plateforme pour laisser ses utilisateurs s’en occuper à sa place … évidemment sans garantie de la moindre crédibilité.

Exemple : RT France, plus de 300 000 fans, publie régulièrement des « fakes news » sur sa page Facebook ; imaginez que vous veniez avec vos petits doigts porter la contradiction, vous passerez immédiatement pour un suppôt des partis établis ou d’une quelconque administration cherchant à bâillonner la presse libre … même si savez qu’elle n’est qu’aux ordres du Kremlin !

Evidemment, si dès qu’il y a suspicion de mensonges, Facebook effectuait quelques recherches – comme Hoaxbuster.com ou Désintox – et dénonçait les fausses informations, sa crédibilité serait plus forte … mais il perdrait peut-être des internautes et cela lui coûterait des sous !

Moralité, il faut que les journalistes se collent à la tâche, et effectuent finalement le rôle de … journalistes ; et qu’ils puissent également en vivre : en d’autres termes, une presse libre et payante est nécessaire au salut de notre démocratie.

Ça peut paraître pompeux, dit ainsi, mais c’est nécessaire, face à des plateformes de médias sociaux qui s’en mettent plein les poches mais refusent d’assumer leurs responsabilités.

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Le client, quand on est leader … on s’en fout !

La Plagne se situe au second rang des stations de ski françaises, juste derrière Chamonix, en termes de chiffre d’affaires – quant au domaine skiable de Paradiski réunissant la Plagne et les Arcs, il caracole en tête, avec bon nombre de touristes étrangers apportés par des tour-opérateurs : alors le skieur français moyen …

Démonstration.

Le 9 février, la télécabine de Montalbert tombe en panne juste après 9 heures, elle ne redémarrera qu’à midi : on ne peut rien contre la fatalité, par contre on peut savoir – ou pas – gérer les crises ; et en l’occurrence, savoir gérer signifie prévoir + communiquer.

Communiquer.

Montalbert se situe tout au bas des pistes : quand on est coincé là, on est vraiment coincé, aucun échappatoire. Le Centre Jean Franco se situe un peu plus haut : il dispose d’un point de vente de forfaits – et en vend même beaucoup ; les skieurs qui y sont hébergés doivent descendre jusqu’à la télécabine par une piste pour ensuite rejoindre le reste du domaine skiable.

Il y a un point de vente de forfaits … mais SAP, qui gère tout le domaine, ne voit pas l’intérêt de prévenir Jean Franco qui continue à vendre des forfaits pour la matinée ! Et bien évidemment ne peut informer ses vacanciers de la situation, alors qu’ils auraient pu se débrouiller pour rejoindre un autre téléski par la route.

Quand on demande aux employés de SAP sur le site quelle est la cause de la panne, les réponses les plus farfelus fusent : un touriste anglais aurait coincé le système avec une carté périmée ! En fait, jamais personne ne sera capable, même le lendemain, d’informer les usagers – pardon, les cochons de payants ! Transparence …

Prévoir.

A Montalbert, on réquisitionne les bus disponibles pour convoyer les vacanciers vers un autre départ de piste : sur l’intégralité du domaine de Paradiski, ils réussiront à trouver … 4 bus ! Ridicule ! Les premiers skieurs s’entassent dans les 4 bus … les autres attendront 1 heure de bonus !

Communiquer après … et se moquer très ouvertement du client.

Le soir, le service de vente près de la télécabine informe les skieurs qui en font la demande que les forfaits à la matinée seront remboursés ; les autres … rien ! Bien évidemment, personne n’en informe la vente du centre Jean Franco. Il y a un site où l’on peut réclamer, ce que je fais.

Réclamation posée le 12 février, réponse le … 25 !

2 semaines pour une réponse stéréotypée : « Votre réclamation saisie en ligne le 12 février dernier nous est bien parvenue. Ce jour-là, nous avons connu une panne sur la télécabine de Montalbert jusqu’à 12h. Ce type d’incident, peu fréquent, est malheureusement complètement indépendant de notre volonté. Nous regrettons les désagréments qui vous ont été causés. Nous tenons à vous informer que notre service technique, composé d’une cinquantaine de personnes employées toute l’année, veille à l’entretien et à la maintenance de notre parc de remontées mécaniques. Cela n’exclut pas, et nous le déplorons, le risque de panne pendant l’hiver ».

Circulez, il n’y a rien à voir !

Je réponds immédiatement : « Vous ne répondez pas à ma demande. Vous avez négligé de prévenir la vente de Jean Franco, et nous nous sommes trouvés coincés par votre faute à la télécabine de Montalbert, alors que nous aurions pu rejoindre la Roche en voiture. Nous avons donc perdu ½ journée de par votre faute, soit pour deux forfaits : 418/6/2 = 35 euros, que vous devez nous rembourser puisque vous avez remboursé les forfaits à la matinée ».

J’attends toujours la réponse : mais pour une réponse moins stéréotypée, ça doit prendre au moins deux à trois mois.

Remarquez bien qu’ils regrettent : pas qu’ils s’excusent ! En fait, à aucun moment, pas plus en bas des pistes que par mail, ils ne daignent présenter la moindre excuse !

C’est juste du mépris …

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Rencontre avec un(e) marmiton(e)

Marmiton : tous les gourmets – et même les autres ! – connaissent le site leader des recettes de cuisine ; rencontre avec Caroline Gros, Directrice de Pôle Marmiton chez Aufeminin.

MarketingIsDead : Marmiton, c’est près de 3000 recettes, plus de 2000 vidéos et près de 13 millions de visiteurs uniques en France : comment expliquer un tel succès ?

Caroline Gros : Marmiton c’est plus de 66 000 recettes, plus de 3000 vidéos, 12 millions de VU (uniquement site web et web mobile) et 15 millions d’application mobile installée sur son smartphone et/ou tablette ! Le leader de la cuisine en France vient de fêter ses 18 ans et se remet systématiquement en cause afin de toujours rendre service à ses utilisateurs. Que ce soit sur application pour trouver une recette rapidement, sur le site pour comparer avec d’autres recettes, sur le magazine (6 numéros par an) pour s’inspirer, sur les réseaux sociaux pour se régaler avec des vidéos/photos qui donnent très très faim, Marmiton a pour principale mission de faciliter le quotidien alimentaire des Français. Nos valeurs sont la convivialité, l’accessibilité, le partage et le plaisir.

MarketingIsDead : La presse papier a encore bien du mal à trouver ses synergies avec le Web – et surtout un équilibre financier ; or Marmiton a effectué le chemin inverse et lancé un magazine papier …

Caroline Gros : Le lancement du Marmiton Mag a été une demande (comme très souvent dans tous nos lancements) de notre communauté qui souhaitait conserver les recettes, pouvoir apprendre la provenance et bienfaits des produits et s’inspirer via un support papier. Nous avons évènementialisé le lancement pour les 10 ans de la marque et les exemplaires ont été achetés en quelques jours. Nous avons maintenant plus de 118 000 exemplaires tous les 2 mois qui sont distribués en Kiosque et via abonnement. En 2016, nous avons eu la chance d’être primé 2 fois en qualité de meilleur magazine de l’année avec l’ACPM et le SEPM / RELAY.

MarketingIsDead : Le site s’est depuis développé à l’étranger : votre stratégie, c’est de vous appuyer sur l’image d’un « savoir-faire » culinaire français, ou au contraire, de laisser émerger les spécificités locales ?

Caroline Gros : Nous avons en effet lancé 2 sites à l’international : Let’s cook french en Angleterre où nous inspirons nos amis d’outre-Manche au savoir faire culinaire français. En revanche Tutto Gusto lancé en 2015 en Italie est plus adaptée aux recettes et spécificités locales.

MarketingIsDead : Aujourd’hui se développe de nouveaux services, comme Deliveroo, Foodora, UberEats, qui mettent la gastronomie à la portée de ceux qui ne veulent plus cuisiner : comment voyez-vous évoluer votre métier, votre offre, etc. dans les mois et les années à venir ?

Caroline Gros : L’arrivée des services à domicile est normale : nous avons parfois la flemme de cuisiner ! Nous avons d’ailleurs de bonnes relations avec Deliveroo avec qui nous faisons des opérations communes. Mais ces acteurs ne sont que complémentaires à nos services. Nous souhaitons encore plus accompagner nos communautés et leur faire vivre des expériences : tester gratuitement des produits, les faire participer à des ateliers de cuisine, les valoriser en les rendant ambassadeurs de Marmiton, leur permettre de faire des économies via des offres de réduction, de leur faciliter le quotidien et la recherche de recette grâce à nos outils sur « Que reste-il dans mon frigo / mes placards » (disponible sur l’application, site web et #SOSMarmiton sur Twitter.)Nous sommes en train de repenser nos sites et applications pour permettre à nos communautés d’améliorer leurs expériences sur nos supports y compris les réseaux sociaux où nous avons plus de 2 millions de fans sur FB et plus de 30% d’engagés par semaine.

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Dans une ville connectée … #2

Dans un post récent, j’annonçais la réunion du Club Expérience Digitale de l’Adetem du jeudi 2 mars prochain consacrée à la Smart city, pour laquelle plusieurs membres du Comité Scientifique ont rédigé une nouvelle pour lancer les débats : voici la mienne – suite du 6 février.

Alors comme ce matin il n’avait pas de réunion et que son banquier lui avait poussé une petite icône pour lui signaler que le salaire avait enfin été viré, il décida d’en profiter pour aller à nouveau flâner dans le centre commercial voisin et peut-être acheter le costume … ou tout autre-chose, au gré des promotions du jour.

Il traversa la longue galerie pour aller boire un café au kiosque habituel près de la station de métro : il adorait vraiment le spectacle des banlieusards qui se précipitaient sur les quais bondés … surtout les jours où n’avait pas à les suivre dans leurs pérégrinations.

Il consulta sa montre : aucune promotion ! Bien la première fois ! Au moment de payer, il posa le poignet sur le terminal du garçon : pas de vibration familière, pas de paiement automatique … pas de café ! Il dut laisser le gobelet sur le comptoir et renoncer à son petit plaisir matinal.

« Banque », cria-t-il presque à son montre, suffisamment fort pour qu’une dame se retourne et le regarde bizarrement : pas de réponse.

« Banque », insista-t-il … sans succès.

Mais, ce n’était peut-être pas sa banque qui était en cause, mais sa montre : il secoua la main, la porta à son oreille … comme si elle pouvait se mettre à faire tic-tac comme une vieille horloge !

Pas la moindre notification : panne de réseau ?

Passant devant la petite boutique de vêtements, il jeta un bref regard au costume pendu dans la vitrine et qui semblait le narguer !

Ce n’était pas la première – et certainement pas la dernière – panne de réseau dans le quartier, mais quand même, c’était toujours désagréable, on ne pouvait même plus acheter sa baguette de pain … à moins bien sûr d’avoir conservé quelques pièces de monnaie « old fashion ».

Plus qu’à rentrer à la maison et à tirer tout cela au clair.

Mais avant tout, vérifier si entre-temps il n’y avait pas une urgence au bureau : « Albert, je suis là ».

Pas de réponse ; pas de réseau fixe non plus ?

Rien !

Dépité, il frappe à la porte de son voisin qui, par chance, travaille dans la même société, mais dans un autre service : chez ce dernier, tout marche ; bizarre.

Hier soir, tard, il se souvient d’avoir reçu un étrange message lui demandant de confirmer l’achat d’un billet de train ; il avait zappé, pensant à une erreur …

Installé devant le terminal de son voisin, il rentre manuellement son identifiant unique, ultra sécurisé : le même numéro, pour son travail, son compte en banque, son FAI bien sûr, et tout un tas d’autres services.

Albert ne le reconnaît toujours pas ! Ses collègues se souviennent de son passage au bureau la veille … mais l’ordinateur central semble l’avoir oublié, et ils ne peuvent plus l’inviter en réunion.

Son banquier l’ignore – il n’existe pas ! Tout comme son FAI … Tout comme … tout le monde.

Il se souvient d’une histoire qui circulait il y a quelques mois sur les réseaux sociaux : l’histoire d’un gars qui avait été hacké en passant devant une boutique dans un centre commercial : son identité avait été aspirée ; ensuite on lui avait demandé de confirmer un achat, et il avait négligé de répondre.

Le lendemain son compte avait été débité malgré tout de la somme correspondante ; et le jour d’après, le système central de sécurité l’avait déconnecté.

Partout.

Tous ses comptes.

Il n’existait plus.

François regarda sans son réfrigérateur : plus grand-chose, et rien de frais ; normalement, c’était cette nuit que l’appareil aurait du passer une nouvelle commande …

La télévision refusait bien entendu de s’allumer, sa liseuse s’était vidée de ses contenus …

Il allait s’ennuyer ferme – et le ventre vide – en attendant que quelque-part on réactive ses comptes, lui rende son identité … si jamais cela avait bien lieu dans les jours prochains.

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Dans une ville connectée … #1

Dans un post récent, j’annonçais la réunion du Club Expérience Digitale de l’Adetem du jeudi 2 mars prochain consacrée à la Smart city, pour laquelle plusieurs membres du Comité Scientifique ont rédigé une nouvelle pour lancer les débats : voici la mienne.

 « Bonne soirée, les gars, c’était sympa hier soir de boire un café ensemble et de faire connaissance de visu avec les nouveaux ! ».

François fait un peu signe de la main à ses collaborateurs réunis autour de la grande table de leur bureau … virtuel : en réalité, tous travaillent comme lui depuis leur domicile.

« Albert, je m’en vais ».

Albert, c’est le portier – virtuel bien sûr – de l’entreprise, que chacun a pu affubler d’un sobriquet de son choix ; lui a choisi Albert en souvenir d’un vieux disque retrouvé lors d’un vide-grenier – une chanson d’un groupe français des années 60 : Albert, le contractuel qui « croyait que sa vie était belle ».

La « vraie » vie comme la virtuelle ne sont-elles pas que des illusions ?

La veille, pour la première fois depuis des semaines, leur directeur les avait convoqué pour une réunion de service, suivie d’un déjeuner d’intégration des nouveaux ; de tels rencontres devenaient de plus en plus rares : pas très écologique de tels déplacements et surtout, quel temps gâché !

Pour lui, ces rendez-vous désuets revêtaient un certain charme : sortir de bon matin, traverser le centre commercial voisin pour se rendre à la gare du métro express régional, prendre un café en regardant les habitués courir – puis, une fois dans sa rame, chausser ses lunettes de réalité virtuelle, et se faire une série.

La traversée matinale de la galerie marchande est pleine de surprise : généralement les boutiquiers testent les nouvelles offres promotionnelle de la journée. Il suffit donc de passer deux ou trois devant la même boutique pour se voir proposer un veste, puis un jean, puis une chemise à prix cassés … et ensuite pousser la porte pour profiter de toutes ces remises.

Hier matin justement, il s’était vu proposer un super costume décontracté … mais en consultant son compte en banque sur ses lunettes connectées, il s’était aperçu que le virement de sa paie n’était pas encore arrivé ; déjà le mois dernier, il s’était montré un peu trop désinvolte et son banquier virtuelle – mais banquier quand même – l’avait tancé !

La promotion l’avait suivi toute la journée, et la boutique du Forum des Halles lui avait même envoyé un jeton cadeau de 10 euros complémentaire pour le faire craquer : décidément, les commerçants avaient de plus en plus de mal à écouler leurs stocks.

Et en rentrant, il découvrit même un jeton complémentaire à dépenser avant le lendemain midi : sa géolocalisation montrait qu’il était revenu chez lui, et comme il travaillait à domicile, il fallait trouver un moyen de le faire ressortir en dépit de ses habitudes.

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Vive la politique « vintage »

« De quoi la gauche est-elle malade », titre en gros caractères Philosophie Magazine : je n’ai pas lu le dossier mais j’avancerais volontiers une réponse assez simple : de la chute du Mur de Berlin et de la politique.

Bien sûr, déjà bien avant l’effondrement du bloc soviétique, il n’y avait plus grand monde pour croire en l’inéluctable victoire du communisme – excepté Georges Marchais, bien entendu. Mais une gauche plus « moderne » apparaissait une alternative crédible à une droite déjà embourbée dans ses scandales immobiliers et financiers (souvenez-vous de la Garantie foncière … avant le PénélopeGate) et ses diamants de Bokassa.

Là-dessus s’effondre le Mur, ancrant dans les esprits que seul le modèle libéral est viable ; et au libéralisme pur et dur des Reagan et Thatcher s’opposera le libéralisme soft des Blair et Clinton … puis des Hollande et Valls : fini le grand soir, et pas non plus de quoi faire rêver dans les chaumières des plus défavorisés.

Le problème, c’est que la seule alternative au libéralisme, soft ou dur, ce seront les extrêmes – et surtout, les extrêmes qui ne sont jamais compromis dans quelque gouvernement : les Trump et les Le Pen – pas réjouissant !

Ça, c’est pour la chute du Mur ; la politique, c’est quand le libéralisme soft ne fonctionne plus et que les gouvernants cherchent à s’accrocher : c’est Valls et Hollande reniant leurs origines socialistes – ou trahissant leur électorat socialiste – pour gouverner au centre … or le centre, n’en déplaise à Bayrou, a toujours été de droite en France.

Ce sont aussi les députés travaillistes anglais qui cherchent à se débarrasser d’un Corbyn qu’ils ne jugent pas trop présentable … et que la base du parti réélit à sa tête ; ce sont les députés socialistes français qui après la victoire de Hamon cherchent à rejoindre Macron, au cas il y aurait quelques places à grappiller … et certainement pas pour son programme, puisque comme le rappelait récemment Charline Vanhoenacker et Guillaume Meurice sur Fance Inter : même les machines à laver ont bien « plus de programmes » que lui.

Aujourd’hui quand on voit les premiers pas d’un « non establishment » comme Trump au pouvoir, on peut frémir ; on se rassurera en se disant que Marine Le Pen n’est pas tout à fait aussi anti système puisqu’elle triche comme Fillon avec l’argent public … mais c’est pas glorieux.

Pour éviter d’en arriver à mettre aux commandes des personnages aussi dangereux que Trump ou Le Pen, certainement faudrait-il que les politiques ne gouvernent plus pour gouverner mais pour défendre des idées : mais face à la pensée unique, ça fait un peu « vintage », non ?

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