Ma caisse de retraite m’écrit.
Cela semble partir d’un bon sentiment :
« … dans le cadre de ses actions de prévention contre l’isolement moral, renouvelle son atelier d’écriture »
Sauf qu’à la lecture de cette petite phrase, je décode tout autre chose – et je dirais même un double mépris !
Mépris de ses clients, au travers d’une relation bâclée : j’arrose toute la population et on verra bien ce qui remonte dans le filet.
Je me sens totalement en affinité avec la cible concernée, surtout lorsqu’il est précisé : « inutile de savoir manier la plume pour participer ». Me voilà rassuré : même ceux qui ne savent pas rédiger en français peuvent y aller !
Mais admettons : je suis à retraite depuis quelques années, complètement coupé du monde entier – bref, je suis dans la cible … et l’on m’assène : je suis un « isolé moral ». Et comme je ne sais pas que je suis en train de lire un vulgaire prospectus mal ciblé, d’autant qu’il ressemble furieusement à une lettre très personnalisée ; et comme je suis persuadé que l’on m’écrit tout particulièrement à moi, parce que l’on connaît ma détresse … je la prends en pleine figure, cette détresse : espèce d’isolé moral !
In fine, j’ai l’impression que cette caisse de retraite doit faire du social juste … parce qu’il il faut faire du social, et que l’on confie la chose un peu à n’importe qui.
Bien triste, finalement.
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