#100idées pour une France numérique - Marketing is Dead
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#100idées pour une France numérique

#100idées pour une France numérique

L’Institut G9+ vient de publier un livre collectif : 2017 : #100idées pour une France numérique. Rencontre avec Nadia Robinet, sa Vice-présidente.

MarketingIsDead : En deux mots, c’est quoi, l’Institut G9+ ?

Nadia Robinet : L’institut G9+ est un think tank (cercle de réflexion) associatif, apolitique et pluriel qui vient de célébrer ses 20 ans. Notre raison d’être  est de permettre de mieux appréhender les dimensions techniques, économiques et sociétales du Numérique afin de contribuer à relever les défis de notre temps.

Notre communauté fédère 24 associations ou clubs de diplômés de grandes écoles d’ingénieurs, de management, de sciences politiques et d’universités dans le domaine du Numérique.

Nos actions s’articulent autour de quatre principaux piliers :

  1. Décrypter les transformations numériques,
  2. Susciter des débats contradictoires,
  3. Communiquer les réflexions et travaux et
  4. Impulser des expérimentations concrètes innovantes afin de faire du numérique un facteur de progrès et de compétitivité des organisations.

Nous publions régulièrement des livres blancs et organisons une cinquantaine de conférence par an avec des dirigeants, entrepreneurs, experts et leaders d’opinions. Toutes nos actions sont portées par nos membres des professionnels du domaine et tous bénévoles.

MarketingIsDead : Et pourquoi un tel ouvrage, qui vise à placer le numérique au cœur de la campagne présidentielle ?

Nadia Robinet : Parmi les valeurs qui nous caractérisent et nous animent, il y a un sens aigu des responsabilités. Le Numérique ouvre la voie à de  formidables transformations économiques, sociales et sociétales  qui peuvent être mobilisées au service de progrès humains et  environnementaux.

Nous avons souhaité interroger des leaders d’opinion de la société française dont une majorité d’entrepreneurs pour proposer 100 idées percutantes, efficaces et faciles à déployer. Propriétés de leurs auteurs, ces propositions sont toutes faites pour être intégrées à des projets de loi ou des réformes au niveau national ou européen. L’Institut G9+ souhaite, par cet ouvrage collectif, interpeller les candidats à l’élection présidentielle. Nous suivrons les prises de position et le niveau d’engagement en face de chacune des idées présentées.

Afin de prolonger le livre et  engager le débat sur les idées, une plateforme d’échange est ouverte à l’adresse suivante : http://100idees.g9plus.org.

Le numérique est devenu, en peu de temps, un facteur central de changement, qu’il s’agisse de compétitivité pour nos entreprises, de culture, de santé, de défense, ou de nombreux autres sujets fondamentaux pour le fonctionnement de nos sociétés.  Nous appelons à garder résolument le cap d’une France numérique !

100-idees

MarketingIsDead : Luc Bretones, Président de l’institut, cite en introduction Watson, Président d’IBM, qui déclarait en 1943 : « Je pense qu’il y a un marché mondial pour quelque-chose comme 5 ordinateurs » … ce qui n’a pas empêché IBM d’effectuer plusieurs mutations et d’être aujourd’hui une des entreprises leaders : le véritable génie ne réside-t-il pas avant tout dans l’agilité, l’adaptabilité ?

Nadia Robinet : C’est précisément de ce dont il s’agit, d’adaptabilité et d’agilité, dans un contexte d’accélération des innovations techniques qui ouvrent la voie à de nouveaux usages et à des évolutions économiques et sociétales majeures. A cela, un pré-requis est la prise de conscience par tous que l’on entre définitivement dans une économie de l’innovation, et qui sera forcément numérique (algorithmes, réseaux, IoT, robotique…).

Nos élites politiques ne maîtrisent, en général, pas le numérique, et en font un sujet d’angoisse plus que d’opportunités ou de potentiel d’amélioration de la société. La transformation numérique, il vaut mieux l’anticiper que la subir.

En mettant le numérique au cœur du débat de la présidentielle, en proposant cet espace de débats contradictoires et d’échange d’idées, nous contribuons à ce que ce sujet majeur et structurant soit clairement abordé par les candidats.

La France et l’Europe, contrairement à d’autres pays (Israël, pays nordiques…) et continents (Amériques et Asie), ne profitent pas suffisamment des opportunités du numérique pour répondre à leurs défis majeurs. L’institut rappelle donc la nécessité d’accélérer et de se doter d’une vision large et transverse du numérique pour la France.

« Contrairement aux Etats-Unis, à la Chine, à Israël et d’autres pays, notre Etat ne dispose pas d’un CTO/CDO (Chief Technical Officer/Chief Digital Officer) en prise directe avec le président, au-delà même de l’intégration dans chaque ministère de l’outil numérique. », comme le mentionne Luc Bretones dans son introduction.

Nous souhaitons promouvoir les actions en faveur du numérique car nous considérons à ce stade que ceux qui font du numérique un axe différenciateur de leur campagne sont ultra-minoritaires

MarketingIsDead : Il achève son introduction en plaidant pour un « marketing du respect du citoyen, du consommateur et de la vie privée », ce que je ne peux qu’applaudir : comment se prémunir efficacement des dérives hélas de plus en plus nombreuses liées à l’inflation des données ?

Nadia Robinet : En 2014, 81 % des Français exprimaient des craintes quant aux risques potentiels liés à l’utilisation de leurs données. Or, la nature des données captées par les entreprises, publiques et privées, ainsi que la façon dont elles sont exploitées restent très floues. Aucune solution ne permet encore aux Français d’exercer un vrai pouvoir de contrôle sur leurs données.

Ainsi, Bernard Gainnier (#73) appelle à inventer la carte nationale d’identité numérique et instaurer une e-identité. Cette carte nationale d’identité numérique, le pendant digital de notre carte nationale d’identité, regrouperaient les informations personnelles que nous partageons sur Internet, permettra d’y remédier. La carte nationale d’identité numérique prendra la forme d’une plateforme de gestion de données personnelles. Grâce à cette plateforme centralisée, l’utilisateur pourra gérer la diffusion de ses données depuis un seul endroit.

Par ailleurs, Pascal Imbert et Laurent Stoupy (#81) invite à faire de la France un espace de confiance numérique reconnu pour protéger juridiquement les données qu’elle héberge, favoriser l’émergence de services «responsables» et éthiques, disposer de moyens de protection et de réaction en cas d’incidents, quels qu’ils soient.

La confiance dans le numérique est un facteur indispensable de son développement. Chaque malversation, chaque fraude, chaque cyberattaque suscitent les craintes du grand public et retardent davantage encore la récolte des fruits du numérique…. les grands acteurs du numérique ne fournissent pas nécessairement un niveau de confiance suffisant quant à la propriété des données, leur protection et leur non-réutilisation. Une garantie de confiance peut donc indéniablement se révéler un facteur de différenciation pour des services grand public.

Jean-François Abramatic (#84) interroge néanmoins sur la façon dont on préserve la confidentialité des données personnelles et formule une proposition visant  à mettre en place une protection automatisée des données personnelles […] via une plateforme qui exploite des standards ouverts et sur laquelle chacun des acteurs pourra faire état de ses exigences et de ses besoins, en matière d’usage et de protection des données. Les usagers obtiendront le moyen de fixer des limites à l’exploitation de leurs données personnelles par le fournisseur de service.

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