Coups de gueule Archives - Page 7 sur 8 - Marketing is Dead
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Coups de gueule

Vive la politique « vintage »

« De quoi la gauche est-elle malade », titre en gros caractères Philosophie Magazine : je n’ai pas lu le dossier mais j’avancerais volontiers une réponse assez simple : de la chute du Mur de Berlin et de la politique.

Bien sûr, déjà bien avant l’effondrement du bloc soviétique, il n’y avait plus grand monde pour croire en l’inéluctable victoire du communisme – excepté Georges Marchais, bien entendu. Mais une gauche plus « moderne » apparaissait une alternative crédible à une droite déjà embourbée dans ses scandales immobiliers et financiers (souvenez-vous de la Garantie foncière … avant le PénélopeGate) et ses diamants de Bokassa.

Là-dessus s’effondre le Mur, ancrant dans les esprits que seul le modèle libéral est viable ; et au libéralisme pur et dur des Reagan et Thatcher s’opposera le libéralisme soft des Blair et Clinton … puis des Hollande et Valls : fini le grand soir, et pas non plus de quoi faire rêver dans les chaumières des plus défavorisés.

Le problème, c’est que la seule alternative au libéralisme, soft ou dur, ce seront les extrêmes – et surtout, les extrêmes qui ne sont jamais compromis dans quelque gouvernement : les Trump et les Le Pen – pas réjouissant !

Ça, c’est pour la chute du Mur ; la politique, c’est quand le libéralisme soft ne fonctionne plus et que les gouvernants cherchent à s’accrocher : c’est Valls et Hollande reniant leurs origines socialistes – ou trahissant leur électorat socialiste – pour gouverner au centre … or le centre, n’en déplaise à Bayrou, a toujours été de droite en France.

Ce sont aussi les députés travaillistes anglais qui cherchent à se débarrasser d’un Corbyn qu’ils ne jugent pas trop présentable … et que la base du parti réélit à sa tête ; ce sont les députés socialistes français qui après la victoire de Hamon cherchent à rejoindre Macron, au cas il y aurait quelques places à grappiller … et certainement pas pour son programme, puisque comme le rappelait récemment Charline Vanhoenacker et Guillaume Meurice sur Fance Inter : même les machines à laver ont bien « plus de programmes » que lui.

Aujourd’hui quand on voit les premiers pas d’un « non establishment » comme Trump au pouvoir, on peut frémir ; on se rassurera en se disant que Marine Le Pen n’est pas tout à fait aussi anti système puisqu’elle triche comme Fillon avec l’argent public … mais c’est pas glorieux.

Pour éviter d’en arriver à mettre aux commandes des personnages aussi dangereux que Trump ou Le Pen, certainement faudrait-il que les politiques ne gouvernent plus pour gouverner mais pour défendre des idées : mais face à la pensée unique, ça fait un peu « vintage », non ?

La DGCCRF est-elle une autorité compétente ?

Le 10 novembre 2016, je dénonçais ici les pratiques commerciales trompeuses de la société Cardata, qui sous couvert d’études de marché, se constitue des fichiers de marketing direct et propose toutes sortes de services et de biens en ligne.

Petite expertise du cabinet de mon ami Gérard Haas en DM sur Twitter : « Si la description que vous en faites est avérée, il convient effectivement de s’interroger d’une part, sur le fondement légal de ce sondage présenté sous forme de jeux-concours et d’autre part sur le traitement des données à caractère personnel opéré par l’organisateur. Les jeux-concours sont régis par l’article L. 121-36 du Code de la consommation lequel dispose que les opérations promotionnelles sont licites dès lors qu’elle ne sont pas déloyales. Le traitement des données à caractère personnel est quant à lui principalement soumis à la loi du 6 janvier 1978 et au nouveau règlement européen du 27 avril 2016 qui entrera en application en mai 2018. Vous êtes naturellement libre d’alerter les autorités compétentes afin qu’elles examinent la licéité de cette opération ».

Les autorités compétentes : j’envoie donc le 11 Novembre un message à la DGCCRF qui me répond le 28 que c’est … de l’hameçonnage, « une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité. La technique consiste à faire croire à la victime qu’elle s’adresse à un tiers de confiance — banque, administration, etc. — afin de lui soutirer des renseignements personnels : mot de passe, numéro de carte de crédit, date de naissance, etc. ». Et de joindre une fiche technique sur l’hameçonnage.

Sauf qu’il ne s’agit d’hameçonnage, juste de pratiques commerciales trompeuses ; je lui réponds en ce sens : « Merci de votre réponse, mais je ne pense pas qu’il s’agisse de Phishing, mais de pratiques commerciales déloyales, ce qui est totalement différent. Je ne pense pas qu’elle agisse ensuite de manière frauduleuse, comme ceux qui font du Phishing, car elle a pignon sur rue : http://www.cardata.fr/ se présente clairement comme une société de marketing direct sur son site institutionnel. Ces pratiques sont honteuses, et contraire à l’éthique de la profession de marketing », en concluant que suis moi-même responsable marketing.

Nous sommes début janvier : peut-être n’aurais-je pas dire que je travaille aussi dans le marketing ! En tous cas, silence radio !

Je comprends pourquoi des sociétés comme Cardata agissent ainsi : les « autorités compétentes » ne les dérangent pas trop et … ne semblent finalement pas vraiment compétentes !

Prochaine étape, puisque ça fait bientôt 2 mois que j’ai demandé à Cardata de m’envoyer « toutes les informations me concernant contenues dans leurs fichiers, le numéro d’enregistrement à la CNIL de la base de données, la preuve que j’ai bien accepté de figurer dans base Affaires Affaires, et bien dans cette base précisément. ».

A suivre …

Ça coute plus cher de ne pas satisfaire son client

Petite histoire vécue pour montrer comment une enseigne peut dépenser ses sous pour ne pas satisfaire ses clients … alors que cela lui aurait coûté moins cher de lui faire plaisir.

Bref comment perdre de l’argent en prenant le risque de perdre son client !

Carrefour Montreuil propose une promotion : 3 poissons pour le prix de 2, soit 9 euros les 3 au lieu de 4 fois 4,5 euros (prix à l’unité) = 13,5 euros.

Problème : il me faut 4 poissons ; je calcule donc qu’à partir de 3, le prix unitaire passe à 3 euros, soit 4 fois 3 euros = 12 euros.

Que nenni : je dois payer 9 euros pour 3 poissons et … 4,5 euros pour le 4ème, soit 13,5 euros au lieu de 12 ! Soit une différence de … 1,5 euros, quand même.

Maintenant, on va voir ce que cela va coûter à l’enseigne pour ne pas perdre 1,5 euros – tout en prenant le risque de perdre la vente ou le client.

La vendeuse du rayon frais téléphone à son chef de rayon … qui ne répond pas ; elle appelle 4 ou 5 numéros différents de suite … sans réussir à toucher le bon interlocuteur !

Enfin on lui répond … que c’est à prendre ou à laisser (pour moi, bien évidemment) = 15 minutes du temps d’une vendeuse, ça vaut combien ?

J’ai failli laisser le poisson sur le comptoir, mais je sentais l’article à passer sur mon blog, je voulais aller jusqu’au bout.

Donc, de retour à la maison, je tweete et le CM me prend en DM ; on échange, on échange … et il va envoyer un message au magasin !

Ça vaut combien, la minute de CM ?

Le magasin m’envoie un mail, signé du directeur : « Je suis sincèrement désolé que vous n’ayez pas trouvé entière satisfaction lors de votre passage dans notre magasin. Soyez assuré que nous nous efforçons de répondre au mieux à l’attente de notre clientèle ».

Tout cela pour me dire … que c’est comme ça, circulez, il n’y a rien à dire !

Ça vaut combien, la minute de directeur de magasin – plus certainement que les 15 minutes de vendeuse ?

Je retweete – toujours quand je sens ça cafouille ; et le CM va transmettre au service consommateur … qui répond par courrier papier, copie Carrefour Montreuil, que j’ai bien évidemment tort.

Ça vaut combien, la minute de Fanny, du service consommateur ? Plus deux timbres à 0,65 euros : 1,30 euros … pas loin des 1,5 euros que l’on m’a refusé.

Si j’additionne tout cela, on doit arriver à 10, 20, 30 euros ? Je n’ai aucune idée des salaires des différents intervenants !

Est-ce réellement stupide de penser – quand on est consommateur – que le 4ème produit acheté ne peut pas être plus cher que le 3ème ? Non, je pense que des tas de gens font le même calcul que moi !

Imaginons maintenant que ma vendeuse du magasin, bien briefée par un chef de rayon compétent, m’ai fait un beau sourire en me disant « Pas de problème » : Carrefour aurait à la fois gagné des sous et satisfait un client.

Impossible ?

Il y a quelques mois, je découvre une promotion pour une caisse de 6 bouteilles de vin au Carrefour (si la même enseigne) de Mouroux ; j’ai envie de tester et cherche une 2ème caisse : je la découvre plus loin, mais … plus cher.

Je m’en ouvre au chef de rayon qui me fait remarquer que ce n’est pas tout à fait le même produit : la caisse la moins chère est millésimée de l’an passé, l’autre de l’année précédente. Zut, il a raison, je vais m’éloigner quand il me dit : « Vous en vouliez deux ? Je vous fais les deux au prix le moins cher » ! Et tout ça, avec un beau sourire : vraiment sympa, alors que je ne demandais rien.

Tout cela pour dire : qu’une politique d’enseigne ne tient guère si les directeurs de magasin ne sont pas doués pour le commerce et ne savent pas former leurs troupes.

Et qu’il est stupide, une fois que le bêtise est faite, de s’enfermer dans des procédures administratives pour bien dire au client qu’il a tort.

Et ne me dites pas que je les ai pris en traître : j’avais précisé au CM sur Twitter : « Une réponse avant que je ne publie tous les échanges sur mon blog ? ».

En plus si les clients ont des blogs !

Assurance : Ubérisation en vue

Les assureurs se croient protégés de l’ubérisation par la loi – loi qui les figent dans une quasi-totale incapacité d’innover par ailleurs.

CAMERAAvec l’arrivée des objets connectés, ils tentent de remettre en cause les fondements mêmes de leur métier : la mutualisation des risques, avec pour objectif final de faire payer beaucoup plus par exemple les mauvais conducteurs … ou les malchanceux – il y en a !

Le problème, c’est que les mêmes assureurs continuent à mutualiser sur le dos des assurés … leurs propres charges : ainsi cette année, nombreuses sont les compagnies à annoncer des augmentations proches ou supérieures à 5 % en raison des inondations plus fréquentes et des accidents de la route en progression.

La carotte pour attirer de nouveaux clients et le bâton pour tous !

Arrivera bien un jour où, pour de multiples et bonnes raisons, le verrou de la loi sautera … et les assureurs verront débouler Uber – enfin un « Uber » de l’assurance, un peu comme la G7 qui n’a jamais cru, jusqu’à récemment, à une telle concurrence.

Cosmébio et le marketing vert.

Quelle horreur : du marketing vert !

Le président de Cosmébio, l’association qui porte le label du même nom, n’a pas de mots assez durs pour dénoncer les cancres de la cosmétique bio : « A l’époque, beaucoup de fabricants de cosmétiques faisaient du « marketing vert » en mettant un peu de bio dans des produits qui n’avaient rien de bio » !

Quel terme répugnant : du marketing !

Mais ce cher président ne confondrait-il « marketing vert » et … greenwashing, pratique certainement peu honorable puisque basée sur le mensonge, et que dénoncent régulièrement les organisateurs des Prix Pinocchio ?

pinocchioQue pourrait-on alors nommer marketing vert, sinon un marketing tendant à promouvoir des idées écologiques : en quoi serait-ce déshonorant ? Bien au contraire …

Maintenant, imaginons que le marketing vert soit indigne, juste pour rester dans l’optique de ce cher président, dans l’interview qu’il a accordé à Libération, ce 1 décembre 2016 : que pourrait-il être ?

Par exemple, faire de la publicité pour son label bio ? Car la communication publicitaire fait bien partie du marketing. Mais là encore, rien de choquant : d’ailleurs, beaucoup de fabricants de cosmétiques bio en font, au moins sur les salons thématiques.

Ce qui pourrait l’être moins, serait de laisser croire que l’on répond à des questions journalistiques quand ce n’est que de la pub : là, ça devient limite.

C’est d’ailleurs pour cela que la loi encadre le publireportage qui doit clairement s’afficher comme tel : mais pour faire plus jolie, la plupart du temps, ses auteurs préfèrent indiquer « Communiqué » plutôt que « Publicité ».

Je reconnais que, personnellement, je n’aime pas trop le publireportage qui peut tromper le lecteur, d’autant que les médias sociaux permettent aujourd’hui des politiques de contenus de grande richesse.

Au fait, l’article où le président de Cosmébio répond aux questions d’un journaliste, c’est … un publireportage !

Franchement, il ferait mieux de ne pas insulter toute une profession quand lui-même fait aussi du marketing … mais du marketing juste un peu border line à mon goût ! Finalement, il sait de quoi il parle, quand il évoque les côtés sombres du marketing …

Solution de prospection

Qu’y a-t-il de pire que d’être mauvais … sinon que d’être mauvais et impudent ?

Il y a quelques jours, je reçois un mail m’invitant à participer à un « webinar live exceptionnel » basé sur « l’analyse de 500 000 emails de prospection envoyés par les commerciaux en France » pour m’apprendre « ce qui marche, les phrases « magiques », les taux de réponses, les décideurs les plus réceptifs » … direction poubelle.

On me relance : « Je ne sais pas si vous avez vu passer mon invitation la semaine dernière » : si, elle est passée à la poubelle.

imag1036Pourtant c’est alléchant ce que me propose IKO System, spécialiste de « Solution de prospection » – là, je reconnais son honnêteté, ils n’ont pas mis de « s » à solution !

Et il le dit bien : ce webinar qui peut « vous intéresser (vous ou les commerciaux TTE) ».

TTE, vous connaissez ? Non ? Moi, oui : TTE fut l’éphémère de la filiale commune à TCL et Thomson, née du rachat par le premier des activités vidéo du second … bref, une société disparue depuis une dizaine d’années !

Ridicule donc, quand on se dit spécialiste de « Solution de prospection » et que l’on analysé « 500 000 emails de prospection » : la règle première n’est-elle pas de se doter, surtout en B2B, de données fiables ?

Comme je suis un poil taquin, je réponds au monsieur : « Vous vous dites spécialistes de la prospection mais votre mail est juste ridicule : si vous ne comprenez pas pourquoi, vous le découvrirez bientôt sur les médias sociaux ».

Depuis silence radio : c’est quoi ce gars (= moi) qui se permet un tel jugement sur le spécialiste de la (l’unique) « Solution de prospection » ?

Pas le choix : il me faut répondre sur les médias sociaux. C’est fait.

PS : l’illustration date de la Journée du Patrimoine 2015 à Sens ; rien à voir vraiment avec le sujet, mais j’aime bien.

Pratiques commerciales trompeuses

Le sujet du salaires des fonctionnaires en général, et des professeurs en particulier, constitue un sujet clivant sur lequel les Français ont des avis assez tranchés : leur demander s’ils sont pour ou contre une éventuelle augmentation de leur salaire ne peut que susciter un fort intérêt pour un tel sondage, d’autant qu’il est intitulé « Sondage officiel » !

Ils n’ont pas été jusqu’à ajouter la Marianne, preuve qu’ils connaissent la loi, à défaut de connaître la moindre éthique !

Evidemment, la mention « Gagnez 500€ en donnant votre avis » ne peut qu’entraîner la méfiance des spécialistes des études marketing, mais certainement pas des citoyens moins avertis, d’autant que « officiel » signifie bien, selon la Larousse « qui émane du gouvernement, de l’Administration, des autorités compétentes » – voir ici toutes les définitions proposées par le dictionnaire.

sondage-3Donc, prétendre que le sondage à cette adresse est officiel est juste MENSONGER, ce qui me semble donc illégal.

La suite est bien sûr à vau-l’eau : « Lorsque vous achetez des vêtements, chaussures ou accessoires de mode, quelle est votre priorité ? » Peu importe votre réponse : on vous propose des offres pour CitizenKid, Tati, Interflora, etc.

Tout cela n’est qu’une vaste tromperie pour recueillir des adresses pour vous inonder de pubs, et faire du business sur votre dos.

sondage-2Je n’ai pas été plus loin dans le sondage et n’ai pas réellement renseigné mes coordonnées, mais préféré utiliser un pseudo.

sondage-1

Comment me suis-je retrouvé destinataire d’un tel mailing à mon adresse @adetem.net ? Je ne sais pas … C’est donc ce que j’ai demandé en envoyant un mail à un des dirigeants identifiés sur le site : lb@cardata.fr:

« Merci de m’envoyer par retour :                             

  • Toutes les informations me concernant contenues dans vos fichiers,
  • Le numéro d’enregistrement à la CNIL de la base de données,
  • La preuve que j’ai bien accepté de figurer dans base Affaires Affaires, et bien dans cette base précisément. »

Pas de réponse par retour … ni à ce jour !

Que faire ?

Un : dénoncer ces agissements qui nuisent à la profession du marketing et des études.

Deux : faire suivre le dossier à la CNIL, puisque ces braves gens ne me répondent pas.

Trois : faire suivre le dossier à la DGCCRF, car il s’agit bien de pratiques commerciales trompeuses qui tombent sous le coup de la loi : http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publication/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Pratiques-commerciales-trompeuses.

Affaire à suivre, mais si ça vous révolte autant que moi, faites le buzz pour dénoncer de telles entreprises.

La télé, c’est Canal + !

Canal + – enfin, le Canal + des Rousselet, de Greef, Lescure, Gildas et autres de Caunes – a créé une autre forme de télévision, avec pour ciment ce que d’aucuns ont nommé « l’esprit Canal ».

Balladur en son temps a bien – en vain – essayé de saboter le projet : on se souvient de la démission fracassante de Rousselet et de sa violente tribune « Édouard m’a tuer », interdisant toute nouvelle attaque des politiques.

L’esprit a longtemps perduré, et comme on ne prête qu’aux riches, on a souvent accusé la chaine d’avoir fait élire Chirac en le rendant sympathique et couler Sarkozy en le montrant sous son vrai jour : de quoi déclencher la rage de son grand ami, un dénommé Bolloré !

D’où la reprise en main de la chaine … et la mise à la porte des trublions.

p1010596Reprise en main désastreuse avec le remplacement d’Antoine de Caunes par Maïtena Biraben, une proche du grand patron.

Heureusement l’esprit Canal demeure : il est juste passé sur TMC avec Yann Barthès, sur France 2 avec le zapping ; entre-temps, Bolloré, par un jeu de vases communicants, récupère le pire de la télévision avec Morandini : c’est vrai qu’il a d’autres chaines à mettre au pas.

Bref, télé, c’est Canal + … mais pas sur Canal +.

Tout cela doit faire quelques heureux, comme Martin Bouygues ou Delphine Ernotte.

Cher Monsieur Richard …

Cher Monsieur Richard

Quand vous avez inauguré Orange Gardens, j’ai cru que vous dirigiez une multinationale du High Tech tournée vers l’avenir ; depuis quelques jours, je constate que vous dirigez toujours une Direction Générale des Télécommunications, c’est-à-dire une administration bien vieillotte.

Vous voyagez beaucoup, moi moins, mais vous savez qu’un problème de messagerie rencontré à l’étranger peut vite tourner à la catastrophe.

Mercredi 21, j’étais à la Nouvelle Orléans et répondais à mes mails sur Outlook ; soudain, vers 9 heures, mon mot de passe m’est redemandé, une fois, deux fois, trois fois … Je vais sur le portail Orange, qui me demande mon mot de passe, inchangé depuis plus de 10 ans : mon mail est resté depuis lors francoisluclaurent@wanadoo.fr, vous constaterez ma fidélité.

Mon mot de passe est rejeté, puis il m’est annoncé qu’après plusieurs essais infructueux, il faut le réinitialiser. Je consulte l’aide en ligne, et lis que je peux choisir entre courrier postal et SMS : super, me dis-je !

Quelle erreur : car la seule option qui me sera proposée sera … le courrier postal.

De retour en France, le jeudi, je contacte la hotline : mon numéro de téléphone est connu d’Orange puisque je suis également client Orange mobile ; mieux, quand j’ai acheté mon 1er Smartphone, on m’a automatiquement créé une 2nde adresse mail couplée à la 1ère, composée de mon numéro de portable suivi d’@orange.fr.

Eh bien non, ça ne suffit pas : il faut avoir déclaré dans son espace client Orange son numéro de mobile Orange ; sinon, personne ne veut vous dépanner. Je peux même aller dans une agence avec mon passeport, ça ne marche pas : il n’y a qu’une procédure, et c’est là que l’on constate qu’Orange demeure une administration comme Courteline aimait tant les moquer !

Le problème, c’est que nous sommes mardi soir, soit à J + 6 et que j’ai des tas de mails importants qui m’attendent sur votre serveur, auxquels je ne peux répondre !

J + 6 : la hotline m’annonçait 2 à 3 jours, puis on m’a parlé de 5, et aujourd’hui de 7 jours ; désormais j’ai le choix entre attendre un peu plus ou redemander un nouveau courrier pour le cas où le premier se serait perdu : mais là, c’est reparti pour une semaine.

Tout cela, c’est pour me protéger : mais GMail me protège aussi très bien, avec quelques questions secrètes.

Vous m’objecterez que je n’avais qu’à aller fouiller dans mon espace client pour découvrir la case à cocher AVANT qu’il ne soit trop tard : sans doute, mais encore faut-il imaginer qu’en standard, Orange ne fasse pas confiance au titulaire à la fois d’une ligne téléphonique Orange et d’une offre Open avec une adresse mail Orange (enfin Wanadoo).

Comme nous entretenons une agréable conversation, j’ai une autre aventure à vous compter.

Abonné Internet depuis plus de 10 ans donc, je décide de passer à la Fibre : il faut reconnaître que là où j’habite, le débit ADSL est en chute libre le soir. Donc je découvre les joies d’un débit élevé et ininterrompu … sauf que par instants le Wifi se brouille, ce qui n’avait jamais été le cas avant.

Je vous passe les allers-retours avec la hotline de 1er niveau, qui ne comprend rien, puis de 2nd niveau, qui me donne des explications loufoques et des conseils qui ne marchent pas, pour arriver à un expert de 3ème niveau (je ne suis pas sûr que ce soit le titre, mais l’esprit est là) qui contredira tout ce qu’avait dit le précédent.

Explication : le Bluetooth de mon PC (Asus, ce n’est pas une marque peu répandue) brouille le Wifi ; solution : je n’écoute plus ma musique si je souhaite surfer sur la toile. Pratique ! Le problème, selon lui, a été diagnostiqué et remonté … mais pas résolu.

Il y aurait bien la nouvelle Livebox : mais c’est plus cher. J’ai bien essayé d’argumenter que puisqu’Orange ne peut me garantir un bon fonctionnement avec la box qui m’ a été donnée, il serait de bon ton de me proposer une solution alternative à prix égal … surtout que personne ne peut me garantir que le même problème ne se posera pas avec la nouvelle box.

Autre désagrément Courtelinesque : sous mes fenêtres, se trouve une trappe de rue Orange masquant les fils téléphoniques et la fibre : mal fixée, elle fait du bruit chaque fois qu’un piéton passe. Heureusement, il y a un site où l’on peut signaler ce type de problème, ce que j’ai fait en espérant une réparation rapide ; la réponse est amusante : « Votre signalisation ne concerne pas le réseau mais est une signalisation individuelle. Veuillez contacter votre service SAV au 3900 ou 3901 pour les Pro ou le portail de l’assistance: http://assistance.orange.fr/ » … qui bien évidemment n’envisage pas ce type d’incident dans la rue. J’attends d’avoir récupéré mon adresse Wanadoo pour leur répondre.

En rédigeant cette lettre, je me rappelle celle adressée par Jeff Jarvis, le blogueur de Buzz Machine à Michael Dell en 2007 ; mais soyons réaliste, je n’ai pas son audience !

Autre anecdote, plus proche de nous : il y a quelques années, le président d’Olivetti France reçoit par ma poste un PC en panne accompagné de la lettre d’une étudiante lui expliquant que son disque dur était mort, et avec lui, un an de travaux : toute sa recherche doctorale ; le SAV avait baissé les bras, et elle ne souhaitait que se débarrasser d’un équipement qu’elle avait pris en horreur en le renvoyant à son vendeur au plus haut niveau.

Le président d’Olivetti a pris sa plume pour s’excuser, mis ses ingénieurs sur le coup pour récupérer toutes les données, et renvoyé un PC neuf pleinement opérationnel : la meilleure histoire de relation clients que je connaisse … qui date quand même d’une vingtaine d’années.

En vous souhaitant un bon retour de voyage

Ma caisse de retraite m’écrit.

Cela semble partir d’un bon sentiment :

« … dans le cadre de ses actions de prévention contre l’isolement moral, renouvelle son atelier d’écriture »

Sauf qu’à la lecture de cette petite phrase, je décode tout autre chose – et je dirais même un double mépris !

Mépris de ses clients, au travers d’une relation bâclée : j’arrose toute la population et on verra bien ce qui remonte dans le filet.

Je me sens totalement en affinité avec la cible concernée, surtout lorsqu’il est précisé : « inutile de savoir manier la plume pour participer ». Me voilà rassuré : même ceux qui ne savent pas rédiger en français peuvent y aller !

Mais admettons : je suis à retraite depuis quelques années, complètement coupé du monde entier – bref, je suis dans la cible … et l’on m’assène : je suis un « isolé moral ». Et comme je ne sais pas que je suis en train de lire un vulgaire prospectus mal ciblé, d’autant qu’il ressemble furieusement à une lettre très personnalisée ; et comme je suis persuadé que l’on m’écrit tout particulièrement à moi, parce que l’on connaît ma détresse … je la prends en pleine figure, cette détresse : espèce d’isolé moral !

In fine, j’ai l’impression que cette caisse de retraite doit faire du social juste … parce qu’il il faut faire du social, et que l’on confie la chose un peu à n’importe qui.

Bien triste, finalement.