Blog - Marketing is Dead
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Le cache de Google

Google.gifPour les néophytes du Web en général et du Web 2.0 en particulier, le cache de Google demeure un « lieu » non seulement virtuel mais mythique : on sait « où ça se trouve », mais pas vraiment « à quoi ça sert » et encore moins « qu’est-ce qu’on peut en faire »

« Lorsque Google explore le Web, il crée une copie de chaque page examinée et la stocke dans une mémoire cache, ce qui permet de consulter cette copie à tout moment, et en particulier dans le cas où la page originale (ou Internet) serait inaccessible. Lorsque vous cliquez sur le lien « Copie cachée » d’une page Web, Google affiche celle-ci dans l’état où elle se trouvait lors de son indexation la plus récente » : voilà la réponse à la question « à quoi ça sert », telle que la fournit Google himself.

Mais « qu’est-ce qu’on peut en faire » ? Mis à part cliquer dessus pour mieux voir où se situent dans le texte recherché les termes de sa requête, Google les distinguant par un surlignement coloré.

Justement, accéder à des pages disparues : par exemple récupérer des pages de son blog que l’on a malencontreusement supprimées sans les avoir par ailleurs sauvegardées, comme le l’explique sur Intelligence collective, après avoir détruit, un soir de grande fatigue et par totale inadvertance, deux mois de production !

Autre exemple : vous découvrez avec délectation sur Temps réel que « les noms d’Axel Poniatowski, de Paul Giacobbi et de Frédéric Lefebvre sont apparus brièvement vendredi parmi ceux des ministres sur le site internet du gouvernement », suite à « une « erreur technique » provenant d’une « collaboratrice du SIG (Site d’information du gouvernement), qui en prenant des notes personnelles sur son interface ».

Evidemment, vous souhaitez aller vérifier l’information par vous-même … ou simplement aller rire un bon coup : rire aux dépens de Matignon est un rare plaisir dont les mauvais esprits raffolent !

Manque de chance, les services du Ministère ont vite fait, bien fait, corrigé la bourde : on n’ajoute pas trois ministres sans la signature des grands patrons de l’exécutif.

Reste une solution : visiter le cache de Google ; mais comment procéder ?

Les concernés s’appellent Axel Poniatowski, Paul Giacobbi et Frédéric Lefebvre : rendez-vous sur la page d’accueil du moteur de recherche et tapez le nom de Frédéric Lefebvre. Résultat : « 432 000 pages en français », excusez du peu, le monsieur a récemment beaucoup fait parler de lui … et compte également de nombreux homonymes, pour compliquer la tâche !

Vous cliquez alors sur « Recherche avancée » et sur la page correspondante, vous précisez « gouvernement.fr » en face de « afficher les pages du site ou du domaine ».

Cliquez à nouveau pour obtenir comme première référence « Les flux RSS du site gouvernement.fr », avec en dessous les liens : « En cache – Pages similaires ».
Et un clic sur « En cache » vous envoie à une adresse un peu étrange commençant par : http://209.85.229.132/search?q=cache

Et là, les trois malheureux faux ministres apparaissent à la suite des vrais, après un dénommé Benoist Apparu dont j’avoue avoir ignoré le nom jusqu’à cet instant.

« Le lien « Copie cachée » n’apparaît pas si le site n’a pas encore été indexé ou si le propriétaire du site a demandé que le contenu caché soit exclu de l’indexation Google », précise encore Google sur la page décrivant ses « Fonctionnalités spéciales » … ce qui explique que si vous effectuez maintenant la requête ci-dessus mentionnée, vous ne verrez pas le lien magique.

Alors, je vous offre une copie d’écran précédemment effectuée et précieusement conservée dans le … cache de mon propre ordinateur : car nos ordinateurs également disposent de leur propre cache, hélas plus éphémère.

Cache Ministres.jpg

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La presse a-t-elle un avenir ?

alondres.jpgMes copains de Courts circuits ont démarré une vaste réflexion sur la presse et son avenir – c’est dans l’air du temps – et s’interrogent notamment sur « les nouveaux enjeux de la libre circulation de l’information portée par les NTIC ».

S’interrogent … et m’interrogent sur l’opportunité « d’humaniser l’émetteur pour recréer les conditions d’un dialogue ».

Point de départ de la réflexion : la toile bruisse aujourd’hui d’innombrables discussions – consommateurs, experts de tous crins, politiques, etc. et bien sûr, informateurs des plus divers.

Informateurs des plus divers, c’est-à-dire des gens comme vous et moi qui diffusent des informations nouvelles – « la vidéo que j’ai prise dans la rue au moment où … » ; « la photo de … » ; etc. – ou simplement les commentent ; mais aussi tout une flopée de journalistes méconnus qui trouvent là une certaine revanche à l’adversité ; et puis, de « vrais journalistes ».

« Vrais journalistes » ne signifiant pas grand chose, sinon la possession d’une carte de presse.

Il y a ceux qui, censurés par leur titre ou autocensurés, ont développés leur blog pour échapper à cet interdit – je pense aux reporters américains en Irak.

Il y tous ceux qui collaborent à des titres prestigieux – Libération, Le Monde, Le Figaro – et qui souhaitent prolonger leurs articles d’une note plus personnelle.

Il y a la nouvelle génération, née avec le Web 2.0, les rédacteurs de Rue89, le Post, Bakchich, etc.

Bref, tout cela fait du monde, beaucoup de monde, surtout si l’on rajoute les Wikio, Agoravox et autres Betapolitique. Vraiment beaucoup de monde.

Des tas de gens qui s’expriment en leur nom … comme tous les blogueurs du monde entier !

Faut-il lire dans cette gigantesque conversation, l’avenir du Web ? Certainement … jusqu’à ce que de nouveau progrès technologiques viennent l’enrichir … sans toutefois le remettre en cause.

Faut-il lire dans cette gigantesque conversation, l’avenir de la presse ? Certainement … un raccourci un peu rapide … et un contresens évident !

L’avenir du Web

En termes d’information, le Web 2.0 marque le passage d’une société verticale à une société horizontale.

Une société verticale, c’est une société où, si tous accèdent à l’information, seule une minorité possède le pouvoir de la diffuser – bref une oligarchie.

… et bien évidemment, une société horizontale, c’est une société où tout un chacun peut émettre des messages, techniquement recevables par tous.

Le « techniquement » n’est pas sans importance : dans un pays où entre 3 et 4 millions d’individus tiennent leur blog – sans parler des adolescents –, il devient de plus en plus difficile – et illusoire – d’espérer se faire entendre de tous.

Dans le champ du marketing et de la consommation sont apparus des facilitateurs : des espaces où je peux m’exprimer sur un produit avec une certaine garantie d’être entendu de ceux à qui je souhaite m’adresser. Ainsi, si je ne suis pas totalement satisfait de mon dernier caméscope numérique, je peux laisser un avis sur Amazon, et je suis sûr de toucher de futurs acheteurs … ou plutôt potentiels acheteurs, car je compte bien les détourner de leur choix.

Quoi qu’il en soit, le Web 2.0 redonne non pas « le » mais « du » pouvoir, aux consommateurs dans ce derniers cas, et aux citoyens en général … et je doute que ces derniers soient prêts à le lâcher !

Petite remarque : le business model d’Amazon n’est certainement pas de faciliter les conversations des consommateurs, ni de produire des avis, objectifs ou subjectifs, sur les produits et services qu’il vend : amazon.fr n’est pas un site consumériste.

Les fonctions de la presse

En termes d’information, il convient de distinguer la production de l’analyse et du commentaire :

Rachida Dati doit prochainement quitter le gouvernement est un fait avéré : tel jour, à telle heure, un journaliste, puis un autre, ont porté l’information à la connaissance du plus grand nombre.

Rachida Dati devenait de plus en plus gênante pour le locataire de l’Elysée, il lui fallait trouver une solution « politiquement acceptable » pour s’en débarrasser : le fait est connu depuis un certain temps, les analystes expliquent.

Sarkozy est vraiment … (je vous laisse choisir le qualitatif qui vous convient le mieux) d’agir ainsi avec celle qui l’a toujours soutenu : on passe de l’analyse à l’opinion, au commentaire subjectif.

Il est clair que le commentaire ne relève pas – exclusivement – du journalisme ; mis à part la presse militante, le commentaire tient plus du café du commerce, de l’opinion courante et/ou partisane … bref, entre totalement dans le champ du Web 2.0.

L’analyse est du ressort des éditorialistes – ceux qui donnent sens aux faits bruts ; de tels billets sont nécessairement signés par de prestigieuses personnalités conférant leur autorité au titre qui les emploie. Bien sûr de telles signatures existent indépendamment des organes de presse – de plus en plus grâce au Web 2.0 ; mais existeraient-elles sans eux, qui les financent ?

La production relève des seuls journalistes.

Attention, produire de l’information, ce n’est pas seulement se contenter de relayer des communiqués : c’est avant tout, diffuser un matériau fiable – c’est-à-dire constaté de visu ou suffisamment recoupé.

C’est même la base du métier de journaliste … et la fonction primaire de la presse.

L’avenir de la presse

Produire de l’information, fonction primaire de la presse, certes, mais de plus en plus souvent mal vécue par … les journalistes : c’est l’analyse qui confère promotion et prestige, pas la quête des faits bruts.

Albert Londres ne fait plus rêver …

Dès lors, l’investissement – intellectuel, financier, etc. – s’effectue dans l’analyse : les éditorialistes pèsent de plus en plus, s’autorisent même au commentaire personnel – comme tous consommateurs du café du commerce.

Et rentrent en compétition avec Monsieur Toutlemonde, le blogueur du coin de la rue, vous et moi.

Et la presse devient une véritable cacophonie.

Deux pistes sont actuellement explorées, l’une pour en sortir, l’autre pour l’organiser :

– En sortir, en privilégiant les sites valorisant l’analyse – on offre aux signatures les plus prestigieuses des espaces réservés : c’est le modèle du site américain Slate dont Jean-Marie Colombani s’apprête à lancer une version française ;

– L’organiser, en favorisant le dialogue, entre la rédaction et ses lecteurs, mais aussi – surtout – entre ses lecteurs entre eux : c’est le modèle initié par Rue89, où les fils de discussions se révèlent tout aussi instructifs que les papiers qui les initient (comme sur certains blogs, d’ailleurs).

Ce faisant, la presse se coupe de plus en plus de son métier originel – produire de l’information.

En se désinvestissant de cette fonction primordiale, elle laisse la place à des non spécialistes – avec toutes les dérives potentielles : diffusion de fausses informations, rumeurs, etc.

En se désinvestissant de cette fonction primordiale surtout, elle devient également productrice de … fausses informations : c’est Europe 1 qui annonce la mort de Pascal Sevran ; c’est l’AFP qui annonce l’explosion en vol avec dix satellites d’une fusée indienne ; etc.

La dette et le don

Tout produit, tout service, y compris la presse, apporte un bénéfice à ses consommateurs – bénéfice lui permettant de se distinguer de ses concurrents : c’est son offre, ce que Georges Péninou qualifiait de « don ».

Mais ce « don » ne vient qu’en complément des fonctions de base du produit : Georges Péninou parlait ici de « dette ». Trivialement, on n’imagine pas une voiture plus spacieuse ou plus sûre … mais sans roues !

On n’imagine pas un dentifrice qui laisse l’haleine plus fraîche … mais ne lave pas les dents !

Par contre, tous les hommes de presse s’inquiètent de ce qu’ils pourraient offrir de plus aux internautes – plus d’analyse, plus de dialogue : plus de « don » – sans trop se soucier si la « dette » qu’ils ont contractée à l’égard de leurs lecteurs – simplement en publiant un journal –, elle, ils la remboursent.

En d’autres termes, oui, progressez, messieurs les journalistes, vers plus de dialogue, de conversation, etc.

Mais avant tout, faites votre métier de journaliste : investiguez !

Car votre « métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie », comme le disait si bien Albert Londres.

Arrêtez de vous faire plaisir … et mettez-vous au travail !

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Le marketing, un conte de fée ?

cendrillon.jpgEn terme de produits – ou plus précisément de positionnement produits -, le marketing repose sur le triptyque : insight, bénéfice, support avec, certes, quelques variantes sémantiques, bénéfice pouvant se réécrire promesse ou avantage ; et support, justification ou reason why en bon franglais.

C’est son positionnement qui donne son sens réel au produit ou au service : sans ce travail, l’iPod ne resterait qu’un baladeur mp3 et Vivacio, une assurance vie. D’où cet enjeu capital : celui de la découverte du bon insight, celui permettra au produit dé séduire un maximum de clients en se démarquant efficacement de ses concurrents.

Reconnaissons-le : la quête du bon insight demeure souvent inachevée … Mais les marketers ne se laissent pas abattre pour autant et il ne se passe pas une semaine sans que l’on me demande si je n’ai pas une bonne recette pour en découvrir de nouveau : je n’aurais jamais dû nommer mon site ConsumerInsight !

Dans la majorité des cas, l’insight est présenté de manière négative : « C’est compliqué de devenir propriétaire lorsque l’on démarre dans la vie » (PPC évoquant le Crédit Foncier) ; « Il n’y a rien de plus insupportable pour un enfant que d’être séparé de son doudou«  (l’EBG commentant Le grand casting des Doudous de Brandt).

D’ailleurs, je renverrai à la définition « canonique » du Publicitor : « Un insight (on dit souvent insight consommateur) est la perception par le consommateur d’un problème ou d’un dilemme irrésolu sur la catégorie de produits où la marque opère ».

C’est confronté à un insight négatif que le bénéfice produit prend toute sa dimension : il comble un manque. Et plus ce dernier sera important, plus l’insight sera puissant.

Bref, le couple insight / bénéfice pourrait aisément se renommer : mise en évidence d’un manque / réparation de ce manque. Ce faisant, le marketing devient narratif : il raconte une histoire, certes brève, mais une histoire quand même.

Mais quel type d’histoire ?

Un mini conte de fée, du moins si l’on se réfère aux travaux de Vladimir Propp, tels que présentés dans Morphologie du conte.

Dans cet ouvrage, le folkloriste russe souligne que « les éléments constants, permanents, des contes sont les fonctions des personnages » ; par « fonctions », il faut entendre « actions » : les contes merveilleux ne se caractérisent pas par la présence d’un héros ou d’une princesse, mais par les actes de ces personnages.

« Le nombre de fonctions que comprend le conte merveilleux est limité » et « la succession des fonctions est toujours identique », précise encore le folkloriste russe : certains contes peuvent se développer en de longues circonvolutions et d’autres apparaître très brefs, peu importe : s’ils comportent les séquences clefs, et dans le bon ordre, ils appartiennent bel et bien à la catégorie des contes merveilleux.

Certaines fonctions se révèleront plus importantes que d’autres : ainsi la 19°, où « Le méfait initial est réparé ou le manque comblé (définition : réparation, désignée par K). Cette fonction forme couple avec le méfait ou le manque du moment où se noue l’intrigue (A). C’est ici que le conte est à son sommet ».

Le marketing s’inspire donc bien des contes de fée, il en rédige des minimalistes, réduits au couple manque initial / manque comblé, qui se réécrit ici en insight / bénéfice : mais après tout, ne retient-il pas les actions primordiales, celle « où se noue l’intrigue » et celle où « le conte est à son sommet », pour reprendre les propos mêmes de Propp.

Et le support ?

Parmi les personnages caratéristiques des contes, Propp identifie un « auxiliaire » dont « la sphère d’action comprend […] la réparation du méfait ou du manque ». L’auxiliaire, c’est l’objet merveilleux qui permet au héros d’accomplir sa quête, de remplir sa tâche.

Nous voici donc en présence de contes simplissimes – puisque réduits à deux fonctions – où interviennent essentiellement deux personnages : le héros / consommateur et l’auxiliaire / support ; le marketing propose bien des contes merveilleux à ses clients.

Et puise donc ainsi au plus profond de notre inconscient collectif : d’où sa force de conviction.

La publicité enrichira cette narration d’un nécessaire contenu discursif : Georges Péninou en fera la démonstration pour la communication bancaire, lors du séminaire Sémiotique II, organisé en 1983 par l’Irep.

La question pouvant se poser aujourd’hui de toutes ces communications qui cherchent à s’évader d’un tel canevas … et de leur éventuel pouvoir de conviction ; mais c’est là un autre débat !

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Réputation ou image de marque (suite) ?

Revue des marques.jpgArticle paru dans la Revue des Marques #64suite des posts des 10 et 17/11/2008.

Entreprise citoyenne et marketing humain

Comment réagir dans ce nouveau paysage, quelle stratégie adopter ?

Déjà, et c’est un préalable important, être « réellement » quelqu’un de présentable, de recommandable : après avoir peaufiné pendant des années la dimension produit / marque, l’entreprise devra soigner d’urgence la dimension industriel / producteur.

Redevenir humaine, c’est-à-dire une entreprise qui respecte autant ses collaborateurs que ses clients – qui les considèrent tous comme des citoyens.

Ses collaborateurs quels qu’ils soient, où qu’ils soient : la dimension éthique n’est jamais loin et après Nike, Apple et Gap en ont également fait les frais.

Ainsi le distributeur de vêtements s’est vu accuser fin 2007 de faire fabriquer des chemises pour fillettes par des enfants indiens ; il a aussitôt dû retirer les chemisettes incriminées des rayons et rappelé que : « dans aucune circonstance il n’est acceptable que des enfants fabriquent ou travaillent sur des vêtements ».

Quant à la marque à la pomme, c’est en juin de la même année que The Mail on Sunday révélait que les employés de l’usine Foxconn produisant ses iPod, gagnaient moins de 50$ US par mois pour plus de 15 heures de travail quotidiennes, sept jours sur sept – ce que le journal assimilait à du travail forcé … et la blogosphère d’en faire les gorges chaudes !

Ses collaborateurs … et ses clients : en arrêtant de les considérer comme de simples vaches à lait mais comme des égaux. Des gens qui non seulement s’expriment librement sur le Net, mais avec qui il faut également réapprendre à dialoguer.

Réapprendre à dialoguer donc … et pas faire semblant : L’Oréal s’est montré précurseur en la matière, additionnant déconvenues, puis succès.

Déconvenue avec Vichy et le Journal de ma peau, le pseudo blog de Claire , une charmante jeune fille qui devait quotidiennement faire état de sa peau durant les 21 jours que durait le traitement de son nouveau produit miracle : Peel Microabrasion.

Hélas, les consommatrices ne s’en laissèrent pas compter : « Cette histoire ne me semble pas très naturelle … cela ressemble un peu à une sitcom de troisième zone ».

Comment rebondir ?

Un, en reconnaissant son erreur … et en s’excusant platement ; deux, en modifiant radicalement son attitude face à la blogosphère et acceptant de ne plus tricher : du coup, même les détracteurs les plus virulents de l’opération ratée ont salué le retour de Vichy :

« Changement de tactique: plus de personnage fictif. Vichy a recruté 5 vraies blogueuses, pas vraiment au hasard […]. Tout colle parfaitement : non seulement elles sont en plein dans la cible produit (entre 35 et 40 berges, l’âge où les premières petites rides apparaissent), mais en plus elles ont la “positive attitude” tout en offrant un mélange de parcours personnels différents. […] Delphine a retenu la leçon : sur un blog, il faut être authentique ».

Et désormais, le groupe de cosmétiques est cité en bon exemple de pratiques Internet : contrairement aux stéréotypes, le droit à l’erreur existe au sein de la blogosphère … à condition de ne pas en abuser ! Mais une marque peut faire amende honorable : honnêteté et sincérité paient.

Depuis, L’Oréal s’est également essayée au jeu de la création publicitaire « collaborative » sur Current TV : ici, ce sont les téléspectateurs de la chaîne crée par Al Gore qui réalisent les spots. Evidemment tout cela change à la fois les rapports entre citoyens et marques – mais également entre annonceurs et agences de publicité !

En changeant ainsi – même partiellement – de statut, la marque change également ipso facto de personnalité : citoyenne parmi des citoyens, elle doit adopter les valeurs de cette nouvelle citoyenneté : honnêteté, transparence, altruisme.

Bien évidemment, pas question de tricher – de se doter d’une personnalité désintéressée sur le Net, tout en persévérant dans une attitude plus « traditionnelle » off line ! Ce n’est pas parce que l’on conjugue les deux modes communicationnels de la verticalité et de l’horizontalité, qu’on peut développer une personnalité bicéphale … c’est-à-dire schizophrène !

Ce passage de l’ancienne notion d’image de marque à celle de réputation constitue donc bien une révolution – mais pas une petite : le Net rend caduque en quelques années un siècle de pratiques méthodiquement codifiées !

Au delà de ses marques et de ses process, l’entreprise doit apprendre à redevenir simplement humaine … c’est-à-dire travailler avec des « gens » – et pas de simples « ressources » – pour des « gens » – et pas seulement des acheteurs …

Sinon, elle risque de découvrir sur le Web des échanges de ce type où employés et usagers de la SNCF dialoguent en des termes étrangement complices : « Plus ça va, moins j’ose venir sur ce site tellement j’ai honte de mon entreprise qui vous traite dans ces conditions ».

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Having a Second Life second wife …

JulianCRiedererAvatarSL.JPG… c’est une de trop, comme le relate The Scotsman.

Telle est la triste histoire de David Pollard dont l’avatar tomba récemment éperdument amoureux de celui de Linda Brinkley : « It was love at the first sight », commente cette dernière. Tant et si bien que les tourtereaux décident de se marier … virtuellement, bien évidemment.

Sauf que si le belle Linda Brinkley était libre comme l’air – après deux divorces – il n’en allait pas de même de David, toujours uni à Amy Taylor … dans la vrai vie, car cette dernière ne fréquentait pas les mondes virtuels.

Mais il existe de vulgaires passages entre mondes réel et virtuel – un peu comme il existe des trous de ver dans l’espace sidéral : vous savez, ces raccourcis temporels qui permettent de se déplacer plus vite que la lumière !

Plus prosaïque, le passage fatal à David s’appelle tout simplement … un écran d’ordinateur : un jour que ce dernier badinait tranquillement en ligne avec son cher avatar, son épouse réelle a surpris quelques échanges, suffisamment convaincants pour lui mettre la puce à l’oreille.

Et dans le pur style des romans de gare, Amy Taylor a engagé … un détective privé virtuel (!) qui réussit à retrouver les deux amants sur un sofa (virtuel) en pleins ébats !

Résultat : un divorce … réel !

Mais, philosophe, David reconnaît que son premier mariage battait de l’aile depuis déjà un certain temps : « Amy never did anything around the house. She just payed World of Warcraft alle the time ».

Pour ceux qui ne connaissent pas, World of Warcraft est un jeu vidéo en ligne de type massivement multi joueurs – MMORPG pour « massively multiplayer online role-playing game ».

Rien d’étonnant qu’elle ait finalement quitté David pour un … joueur en ligne. Rencontré, devinez où ? Sur World of Warcraft, bien entendu, ça ne s’invente pas.

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Réputation ou image de marque (suite) ?

Revue des marques.jpgArticle paru dans la Revue des Marques #64suite du post du 10/11/2008.

De l’image à la réputation

Alors pourquoi réintroduire aujourd’hui en marketing une notion de réputation doucement disparue tandis que s’installait au fil des ans une communication publicitaire efficace ?

Parce que sont désormais réapparues les conditions de son existence.

Face à la verticalité de la communication publicitaire – la marque parle en majesté à des téléspectateurs qui n’ont d’autre choix que … d’écouter – renaît une communication horizontale, de pair à pair … comme au bon vieux temps de la place publique ou du café du commerce !

Pour simplifier, si la publicité c’est le monologue d’une marque qui ne parle que d’elle-même, la réputation se construit du discours d’une multitude d’inconnus, clients et non clients.

Et ce que le gigantisme des villes modernes et la globalisation industrielle avaient réussi à effacer en un siècle de marketing triomphant, la toile désormais le permet à nouveau : un constant dialogue entre consommateurs sur les produits et les marques … mais aussi sur les producteurs.

Le Web – le Web 2.0 – est devenue une gigantesque ruche où tout un chacun peut librement s’exprimer sur son blog ou sur un forum, laisser un avis sur un site marchand, poser une question sur un réseau social, rédiger un article sur Wikipédia, etc. Sur tout, sur rien … et donc également sur ce qui se vend et s’achète.

Première différence entre image et réputation : dans ce dernier cas, l’entreprise ne maîtrise rien – pas plus que son agence de communication, d’ailleurs !

Ainsi quand Unilever lance Signal Soin Fraîcheur, « premier dentifrice au monde à utiliser la technologie brevetée appelée « Core&Core » [qui] procure ainsi une sensation de fraîcheur extrême … « , le concurrent de Procter & Gamble peaufine une communication où l’obtention du label Produits de l’Année figure en bonne place.

Ça, c’est de l’image de marque …

Et qu’en pensent les consommateurs ?

« Bon, Ok, un dentifrice sert avant tout à se laver les dents, mais moi, je veux aussi qu’il me laisse une haleine fraîche : avec ce nouveau Signal, c’est raté ».

Ou : « Pour le dentifrice, l’aspect est plutôt bizarre, gélatineux, beurk ! Quand on le met sur la brosse, il a plutôt tendance a se barrer dans l’évier en glissant, ce qui n’est pas du tout pratique, le goût est plus un goût de médicament que de dentifrice … ».

Voilà ce qu’ils en disent sur Ciao ; d’autres préférerons laisser un avis sur certains sites marchands comme Amazon, qui commercialise Windows Vista : « Côté innovations, je n’ai pas trouvé grand chose qui vaille vraiment la peine d’investir autant d’argent pour l’instant ».

Ou : « A pour être joli c’est joli mais mon imprimante HP est incompatible, un comble quand mon PC est HP aussi, mon Windows Media Center grâce auquel mes images étaient plus belles que sur ma télé, pas compatible … »

Seconde différence entre image et réputation : la fin de la dissociation produit / producteur.

Ainsi, Nike n’est plus seulement des chaussures de sport, c’est aussi un fabriquant qui sous-traite dans les pays émergents : « Pour éviter qu’une usine de sous-traitance ne fabrique un nombre de chaussures plus important que le nombre commandé pour les écouler sur le marché noir, Nike fait fabriquer les pieds gauches dans un pays et les pieds droits dans un autre pays.

« Des fois que les ouvriers de leurs usines aient envie de porter des Nike que leurs salaires ne leur permettent pas de s’acheter ils ne pourraient chausser qu’un seul pied », nous livre oPhidiTe. Et nettement plus virulent : « Boycottons Nike, Boycottons les télés écran plat fabriqués en Chine, boycottons les chemises, T Shirts, godasses fabriquées essentiellement là-bas ! »

A suivre (lundi 24 Novembre) …

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