FLaurent, Auteur à Marketing is Dead - Page 22 sur 32
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Author:FLaurent

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Les prophéties malheureuses des banques d’affaires

Il est toujours dramatique de relire 10 ans plus tard les prophéties des experts, et notamment les banquiers d’affaires – ceux qui doivent absolument savoir quel sera le futur des entreprises pour les conseiller habilement.

Je retrouve une coupure de presse de Novembre 2006, quelques semaines après le rachat de YouTube par Google, où la banque Close Brothers – qui s’appelle aujourd’hui DC Advisory Partners, après son propre rachat par Daiwa Capital Markets – dit tout le « bien », ou plutôt le mal de la nouvelle économie dite du Web 2.0.

« Les nouveaux sites Internet 20 ne sont pas viables à moyen terme s’ils demeurent indépendants, car ils sont du mal à « monétiser leur contenu », jugent les experts de la banque Close Brothers. Racheté par Google 1,65 milliard de dollars, soit 6,6 son chiffre d’affaires de 2006, le site de partage de vidéos n’a pas de « modèle économique », estiment-ils Selon eux, les usagers des sites 2.0 sont peu réceptifs à la publicité ».

On se demande bien pourquoi « beaucoup de grandes marques qui continuent d’investir de plus en plus de leurs budgets (publicitaires) sur YouTube », dixit fin 2016 Sundar Pichai, le patron de Google …

Le Web 2.0 s’est mué en Web social, et les petites startups sont devenu … Facebook, Airbnb, etc. Aujourd’hui, le Web 2.0 domine la planète économique, contredisant les prévisions de Close Brothers, devenu DC Advisory Partners, mais qui propose toujours du « conseil stratégique auprès d’actionnaires ou dirigeants souhaitant s’assurer que leur groupe dispose des meilleurs atouts pour prospérer » : avec une telle vision à moyen et long terme, nul doute qu’ils sont les meilleurs !

Mais il est difficile de comprendre les évolutions su monde avec des œillères : les banquiers d’affaires ont des grilles d’analyse précises, fruit d’une expérience passée ; inutile donc de leur demander de comprendre dans quelle direction le monde bouge.

Le problème, c’est qu’il bouge de plus en plus vite.

Hi-Team : le respect de la loi, c’est pour les autres

Le manque de sérieux de certains dirigeants d’entreprises est affligeant – et ce d’autant plus quand ils se revendiquent élitistes.

Prenez Hi-Team, « créé par des anciens élèves de Grandes Ecoles françaises et des universitaires anglo-saxons » : ça a de la gueule, non ? D’autant qu’il s’agit d’un « réseau pluridisciplinaire de dirigeants, cadres, experts, professions libérales, universitaires » : vraiment, des gens sérieux …

Sauf que la CNIL, et bientôt, la RGPD, ils ne connaissent – ce dont je doute – ou ils s’assoient dessus !

Enervé de recevoir sans cesse des annonces pour des évènements qui ne m’intéressent pas – alors que je n’ai rien demandé pour les recevoir – je retourne un de leurs derniers mails avec un lapidaire : « Ras le bol, quel est le numéro d’enregistrement à la CNIL de votre fichier, quelles sont les mentions qui me concernent ? ».

Réponse immédiate, signée d’un « Associé cofondateur » : « Votre adresse mail a été immédiatement supprimée de notre liste d’e-mails. Nous n’avions pas eu de demande de désabonnement de votre part, après quelques vérifications et sauf erreur de notre part ».

Ils n’avaient en effet pas eu de demande de désabonnement de ma part … mais pas de demande d’abonnement non plus ; surtout, ils bottent en touche et ne précisent non plus le numéro d’enregistrement à la CNIL que j’ai réclamé.

Donc je réclame à nouveau : « Je vous ai demandé le numéro d’enregistrement à la CNIL de votre fichier, quelles sont les mentions qui me concernent » le 29 octobre avec relance le 2 novembre : silence radio !

C’est si long d’envoyer le numéro d’enregistrement à la CNIL ? Ou alors, ils n’en ont pas ?

Vraiment du grand n’importe quoi pour des gens qui se croient supérieurs aux autres pour avoir fait les Grandes Ecoles avec un « G » et un « E » majuscules – c’est écrit comme ça sur le site !

Exploiter intelligemment les réseaux sociaux

Lors de la rédaction des Grands principes du marketing de l’assurance, Marie Huyghues-Beaufond, Christian Parmentier et Alexandre Rispal ont sollicité mon avis, que je reporte ici ; pour les 400 autres pages auxquelles je n’ai pas contribué, vous pouvez acheter l’ouvrage.

Exploiter intelligemment les réseaux sociaux

En une quinzaine d’années, Internet s’est hissé à la première place des médias français, devant la télévision, et en encore moins de temps, les médias sociaux sont devenus incontournables

Contrairement aux médias classiques, il existe de nombreuses manières différentes de communiquer sur les médias sociaux – mais toutes ne sont pas nécessairement efficaces, certaines peuvent même desservir l’annonceur !

Ainsi premier écueil à éviter, la course aux fans sur Facebook ou aux followers sur Twitter : on peut même « acheter » des fans ou des followers ! Inutile de préciser que la qualité n’est pas au rendez-vous …

Par ailleurs, disposer d’une forte base de fans sur Facebook ne fera que renforcer votre dépendance à son égard – Facebook est un média fermé –, en vous obligeant à dépenser des sommes importantes en publicité pour que vos fans voient sur leur time line, les contenus que vous publiez !

Second écueil à éviter, la quête du buzz « qui tue » : nombreux rêvent de réaliser à très bas coûts une vidéo géniale que des centaines de milliers d’internautes vont relayer à leurs amis après l’avoir vue sur YouTube : sauf exception, les vidéos qui « font le buzz » coûtent cher à réaliser.

Les médias sociaux sont des médias horizontaux, contrairement aux médias classiques, ce qui signifie que marques et consommateurs se situent au même niveau, celles-là ne disposant pas de plus de droits et de pouvoir que ceux-ci … et même parfois moins.

Communication horizontale, cela signifie que si l’on vous parle, vous devez répondre : si une assuré n’est pas content de vos services et vous le fait savoir sur Twitter, vous devez lui répondre d’autant plus vite que des tas de gens vous voient !

Communication horizontale, cela signifie que vos clients peuvent aussi créer le buzz … éventuellement à vos dépens, et c’est la crise : mieux vaut parfois s’excuser et rétropédaler que s’enfermer dans une position intenable ; une crise passe d’autant plus vite que l’annonceur sait faire preuve d’humanité.

Communication horizontale, cela signifie enfin que les consommateurs n’ont aucune obligation de rester exposés à vos messages, contrairement à la télévision : seul moyen d’engager de dialogue avec eux, il vous faut les intéresser.

Comment ? Au travers d’une politique de contenus adaptés : pas nécessairement des jeux, ni des gags, mais bien souvent des contenus sérieux mais intéressants. Des contenus utiles dans leur vie de tous les jours – et bien évidemment, pas directement commerciaux : le registre de la communication sur les médias sociaux se situe juste à l’opposée de celui de la communication publicitaire.

Acte d’accusation du marketing digital en 2030

Lors de l’Adetem Factory, les membres du Conseil Scientifique de l’Adetem instruiront le Procès du Marketing en 2030 ; en voici l’acte d’accusation, rédigé par … le Président du Tribunal Georges-Edouard Dias !

Pas très classique comme procédure ? Ne vous inquiétez pas, le 15 novembre, chacun reprendra sa place, le Président animera les débats, l’Accusateur Public et l’Avocat de la Défense titilleront les témoins et plaideront et un Jury d’étudiant condamnera ou absoudra le marketing ! Ouf !

Bonne lecture.

C’est au début de l’année 2000 que le Marketing Digital a pris naissance, au milieu du premier « krach » de l’histoire de l’Internet : sa naissance a été annoncée dans le « Manifeste des Evidences » publié à Boston par un groupe de quatre économistes, dont Doc Searles. « Une nouvelle conversation globale est en train de naître. Grâce à l’Internet, les citoyens découvrent une manière de partager entre eux leur savoir à la vitesse de l’éclair. Comme résultat direct de ce nouveau partage, les marchés deviennent plus efficaces : ce sont maintenant les conversations entre citoyens qui deviennent directement source de valeur pour les marchés. » (Clue Train Manifesto, Boston, 2001)

La promesse était celle d’un Marketing Digital, issu de la curation des échanges entre individus, créateur de valeur pour les marchés ; marchés qui en partageraient avec les consommateurs les fruits.

Il n’y a qu’une seule réalité qui vaille sur la donnée : la donnée appartient à celui qui l’émet, donc au consommateur, et puisque ses conversations sont épiées pour les transformer en données, le consommateur doit être le principal bénéficiaire de la valeur qu’il génère par ses données.

Au cours de ce siècle, la donnée est certes bien devenue l’or noir de la croissance, mais en spoliant l’émetteur, donc le consommateur, de la valeur qu’il a lui-même crée : spoliation qui fut d’abord le fait des entreprises de la nouvelle économie, majoritairement Américaines, puis aujourd’hui de l’ensemble des entreprises Européennes, aidées en ce sens par la mise en application dès Mai 2018 du Règlement Européen sur la Protection des Données (la GDPR) : il s’est révélé une chance pour les entreprises Européennes, qui ont pu y trouver là un nouvel élément de croissance pour leur business ; mais qui se sont gardées de retourner le moindre Euro de cette valeur crée vers les émetteurs : les consommateurs.

Aujourd’hui la relation client est à sens unique : c’est la marque qui dicte son mode de relation au consommateur. C’est un monologue, initié par l’entreprise, subi par le consommateur, et qui n’a finalement rien de conversationnel. Il n’y a aucune écoute, aucune attention portée aux besoins de chacun, il y a juste une exploitation des données clients au sein d’un processus normé et souvent déconnecté des objectifs des clients. C’est l’inverse de l’hospitalité : le client n’est pas accueilli, il est digéré par l’organisation et ses données lui sont confisquées au seul bénéfice de l’entreprise. Le marketing digital s’est mis au service d’un seul Dieu : l’entreprise.

De plus, cette exploitation à sens unique des données est devenue pour les entreprises l’instrument idéal pour plus facilement influencer et manipuler leurs clients, créant de la consommation et de la dépense là où elle inutile, voire générant des addictions à la consommation globalement nuisibles pour la société : qu’il s’agisse de développement durable, de liberté individuelle de penser, d’agir et d’acheter, et plus globalement du droit fondamental de chaque citoyen de garder la maitrise de sa manière de vivre dans le respect des règles de la communauté à laquelle il appartient. L’augmentation faramineuse des dépenses de santé liées aux traitements des addictions en est la traduction : créant des charges évaluées par la communauté Européenne à près de 250 Milliards d’Euros par an.

Aujourd’hui, l’exploitation par le marketing digital des données émises par le consommateur au bénéfice unique des entreprises n’est plus seulement une simple spoliation des consommateurs, elle est devenue une menace pour le fonctionnement normal et démocratique de nos institutions, et il est temps que la loi impose aux entreprises de revenir aux fondamentaux du Marketing Digital en rendant enfin à César ce qui appartient à César.

La cour de justice Européenne, s’est saisie de la requête du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs), qui propose d’imposer aux entreprises la refonte de leur Marketing Digital afin :

  • De rendre aux consommateurs dès la mise en application de la loi sur la refonte du Marketing Digital le bénéfice de la valeur générée par les données dont ils sont les émetteurs ;
  • De rembourser aux consommateurs la valeur générée par les données dont ils sont les émetteurs et dont ils ont été spoliés depuis Janvier 2000 jusqu’à la mise en application de la loi.

Selon les estimations faites en 2015 puis en 2017 par la Commission Européenne au titre du Marché Digital Unique (Single Digital Market), avant la mise en application de la GDPR, la mauvaise exploitation des données au titre Européen générait annuellement un manque de synergies et des redondances dont le coût était évalué à 425 Milliards d’Euros de charges, et une perte d’opportunité évaluée à 1,9% du PNB, soit 210 Milliards d’Euros additionnels en 2017.

S’ajoutait à cela le coût induit par le traitement des addictions des consommateurs, évalué en 2020 à 250 Milliards d’Euros par an. Ainsi, sur la période qui a couru du 1er Janvier 2000 au 31 Décembre 2029, ce sont 885 Milliards d’Euros par an dont les consommateurs ont été privés, soit près de 1 200€ par consommateur Européen et par an. Si l’on fait abstraction des effets induits (addiction), c’est 850€ de valeur générée par consommateur et par an qui sont ainsi « spoliées » à chaque résident Européen chaque année par les entreprises opérant en Europe.

Le BEUC, pour asseoir ses revendications, s’est rapproché de la Commission Européenne qui propose,

  • D’instituer une Taxe Européenne sur l’Utilisation des Données Privées (TUPD) avec effet rétroactif au 1er Janvier 2000, applicable à toute entreprise utilisant de la donnée privée concernant des consommateurs résidents en Europe, à hauteur de 5% du chiffre d’affaire annuel réalisé en Europe par ces entreprises, que leur siège social soit en Europe ou hors-Europe ;
  • D’alimenter par les taxes dues au titre de la TUPD depuis le 1er Janvier 2000 jusqu’à sa date de mise en recouvrement un fond destiné au Plan Européen pour l’Accélération de la Consommation des Ménages (GHCP), abondé par les amendes infligées aux entreprises au titre des infractions à la RGPD (4% du Chiffre d’affaires annuel jusqu’à 20 Millions d’Euros par infraction constatée). Afin d’alléger la charge immédiate créée aux entreprises pour l’alimentation de ce fond, la Commission Européenne propose de mettre en place pour une durée de 30 ans un prélèvement exceptionnel de 7,5% de leur chiffre d’affaire annuel réalisé en Europe.

La Cour est appelée à se prononcer sur la légitimité des requêtes du BEUC valant imposition d’une refonte du Marketing Digital des entreprises et notamment :

  • Sur le retour vers le consommateur de la valeur crée par l’utilisation de sa donnée, valant institution de la TUPD avec un taux de recouvrement proposé par la Commission à 5% du chiffre d’affaire annuel réalisé en Europe par les entreprises;
  • Sur les indemnités dues au consommateur pour l’exploitation de sa donnée privée, au titre de la période précédant la mise en recouvrement de la TUPD, valant un prélèvement exceptionnel de 7,5% du chiffre d’affaire annuel réalisé en Europe par les entreprises, sur une durée de 30 ans ;
  • Sur l’affectation des fonds ainsi récoltés.

La Cour fait ainsi remarquer que si les entreprises étaient ainsi à la fois condamnées au paiement de la TUPD et à la mise en place du GHCP, le coût supporté par les entreprises opérant en Europe serait de 2 215 Milliards d’Euros par an pour une durée de 30 ans, générant ainsi une recette fiscale de 3 000€ par citoyen Européen, soit 250€ par mois. Ce qui permettrait la mise en place d’un « Revenu Universel » pour chaque citoyen Européen du même montant, assurant ainsi un transfert de richesse des actionnaires vers la consommation.

Les jurés seront donc appelés à répondre à trois questions :

  • Sur le retour de la valeur des données vers les consommateurs :
    • Vous souhaitez voir la valeur des données émises par les consommateurs retourner au consommateur et approuvez la création d’une TUPD à 5% du Chiffre d’Affaire annuel réalisé en Europe par les entreprises.
    • Vous considérez qu’une partie de la valeur créée est du fait des entreprises qui transforment cette donnée et souhaitez la création d’une TUPD à un taux minoré de 3% (-354 Milliards de recettes annuelles)
    • Vous refusez ce retour de valeur et de ce fait rejetez la création de la TUPD. De ce fait, les questions suivantes sont sans objet.
  • Sur la constitution d’un fond destiné au Plan Européen pour l’Accélération de la Consommation des Ménages :
    • Vous suivez les recommandations de la Commission et instituez pour une durée de 30 ans une taxe exceptionnelle de 7,5% du Chiffre d’Affaire annuel réalisé en Europe par les entreprises.
    • Vous réduisez cette taxe à 4%, pour tenir compte de la valeur ajoutée par les entreprises dans le traitement des données personnelles. (-620 Milliards de recettes annuelles).
    • Vous refusez la constitution de ce fond. (-1 350 Milliards de recettes annuelles).
  • Sur l’affectation de ces recettes :
    • Vous instituez un Revenu Universel pour chaque citoyen Européen (entre 50 et 250€ par mois en fonction de vos réponses aux questions précédentes)
    • Vous laissez ces fonds en gestion afin d’alimenter des aides à l’emploi ou à la consommation, en fonction du contexte économique.

WHAT organise un Hackathon

Les 21 et 22 novembre prochains à Paris, mais aussi les 19 et 20 à Nice, et les 25 et 26 à Casablanca, le collectif WHAT coorganise un Hackathon « Femmes et entreprenariat » ; rencontre avec Emmanuelle Jardat, qui participe activement à sa mise en œuvre.

MarketingIsDead.net : En deux mots, WHAT, c’est quoi ?

Emmanuelle Jardat : WHAT est un collectif de femmes qui agissent pour un monde plus inclusif pour les Femmes ; WHAT signifie : Women Hackers Action Tank (hackforwomen.com) ; c’est donc un Action Tank et pas un Think Tank (même si on ne s’empêche pas de réfléchir bien sûr). Et Hackers : parce qu’on le fait en « gentil hackers » : on utilise les raccourcis, le numérique, pour arriver rapidement à monter nos projets. Dans notre collectif : chacun peut prendre des initiatives, pas besoin de copil, codir qui durent des heures sans décision J.

MarketingIsDead.net : Un Hackathon, aujourd’hui tout le monde connaît, c’est même très « tendance », mais pourquoi ce thème : Femmes et entreprenariat ?

Emmanuelle Jardat : Oui les Hackathons sont tendance, même si je ne suis pas sûre que tout le monde ait eu l’opportunité de participer à un hackathon au moins une fois : cela vaut le coup ! Jetez-vous à l’eau ! Pourquoi le thème ? car encore aujourd’hui très peu de startup, très peu de projet d’intraprenariat aussi, au sein des entreprises, sont portés par des femmes. Cela oscille entre 16 et 20%. Ensuite, je suis intimement persuadée que les femmes peuvent apporter beaucoup, car souvent leur idées de projets sont très sociales, humaines, complètes, respectueuses de tous et de la planète aussi : cela remettrait justement plus de yin dans un monde de startuppeur très yang.

MarketingIsDead.net : Tu es également « Innovation and CSR Directeur » chez Orange : comment tu conjugues ces différentes activités ?

Emmanuelle Jardat : Les hackathons organisés par WHAT sont en partenariat avec Orange et les lauréats peuvent gagner des prix, des accompagnements, notamment avec les équipes Innovation d’Orange J. La RSE a cela de particulier qu’il y a des nombreux projets à faire avec l’ensemble de nos parties prenantes : c’est exactement ce que l’on fait avec les hackathons. Travailler avec un collectif, des associations, d’autres entreprises, est donc pour Orange une bonne chose J. Cela nous permet, du point de vue de la RSE, d’animer l’ecosystème et, du point de vue de l’innovation, de sentir les tendances, de poser les grandes questions sociales et sociétales sous l’angle du numérique, de détecter des projets et futurs startuppers/startuppeuses innovants/tes aussi ! En tant que Directrice Innovation et RSE chez Orange, j’ai aussi l’occasion d’organiser en interne des hackathons et des séances de créativité… Et pour nos meilleurs clients, Orange propose même maintenant des hackathons pour leur problématiques internes J

MarketingIsDead.net : Et pour participer au Hackathon, que faut-il faire ?

Emmanuelle Jardat : Très simple : il suffit d’être motivé ! Pas besoin d’avoir telle ou telle compétence (même si l’on vous demandera si vous êtes plutôt geek ou communiquant, plutôt marketer ou web designer … afin de répartir les compétences) … l’envie de changer le monde compte beaucoup plus que les qualifications J pour participer ou mener à bien des projets innovants.

Et bien-sûr il faut s’inscrire : eventbrite.fr pour l’événement de Paris; si vous êtes sur Nice ou Casablanca : RV directement sur hackforwomen.com !

Spams par SMS

Ah ! L’éthique : tout le monde en parle à l’aube de la RGPG ! Imaginez : jusqu’à 4% d’amende sur le CA mondial des contrevenants, les GAFA et autres TUNA (Tesla, Uber, Netflix, Airbnb pour ceux qui ignore encore l’acronyme) vont enfin souffrir.

Sauf qu’il n’y a pas que les « big » américains qui sont concernés : il y a tous les petits rigolos hexagonaux, ceux qui polluent le Web de leurs procédés « limite », pour ne pas dire malsains – et qui renforcent les consommateurs dans leurs réticences vis-à-vis du marketing.

Après les emailings non sollicités – mais on se désabonne d’un côté, et on continue à recevoir des tonnes de spams de l’autre – voici les campagnes de SMS.

Je reçois un courriel avec pour objet : « Campagne de SMS. Offre d’essai a 19,90 ». Mauvaise tête, je questionne : « Vos fichiers SMS sont bien en double opt in, conformément à la RGPD ? ».

No news de … au fait, de qui ?

Je me rends sur le site air-sms.fr, je clique sur « Prospection par SMS » et on me propose … « 4 millions d’emails de professionnels en France, 3 millions d’emails de particuliers en France » : bref, un site un peu … pourri ?

Avec pour directeur de la publication, un certain Paul Coben, dont l’existence semble un peu douteuse puisque lorsqu’on rentre son nom sur Google, on trouve aussitôt un lien vers ce blog : Vialet.org, qui déjà en 2014 dénonçait les pratiques on ne peu plus douteuses de Direct Mails et Air Email, les deux marques apparaissant dans les Mentions légales de air-sms.fr.

Derrière tout ça, le blogueur avait identifié un entrepreneur individuel de Saint Romans, du nom de Maurice Rambaud, encore en activité à cette adresse selon la CCI de Grenoble !

Si Direct Mails ne répond pas à mes questions stupides sur l’opt in – franchement, c’est quoi, ces bêtises ? – il semble (je mets au singulier, puisqu’il s’agit d’un autoentrepreneur) plus réactif à une visite de son site : à peine en étais-je sorti que je recevais à nouveau un courriel me proposant d’utiliser ses services de mails et de SMS !

Pourquoi je semble m’acharner sur un pauvre gars perdu dans ses montagnes : parce que c’est ce genre de gars qui pourrissent notre métier, et incitent les législateurs à édicter des règlements de plus en plus contraignants.

Car les gens de Bruxelles sont des citoyens comme les autres, qui en ont ras le bol de recevoir des kyrielles de spams ; et quand les pourriels s’invitent parmi nos SMS, on a de plus en plus d’impression d’être agressés dans notre intimité : la relation à notre Smartphone est beaucoup plus intime qu’à notre PC.

Alors de grâce, si on ne peut empêcher les agissements douteux de certains, on peut au moins éviter de recourir à leurs services.

La méthode de l’escroc

Je reçois un mail de la Banque Populaire m’informant « Lors de votre dernier achat, vous avez été averti par un message vous informant de l’obligation d’adhéérer a la nouvelle réglementation concernant la crédibilité pour les achats par C.B. sur internet et de la mise en place d’un arret pour vos futurs achats ».

Ça sent bon le fishing, donc j’évite de cliquer sur le lien, mais regarde quand même ce qu’il y a derrière : juste un renvoi vers le site http://methode-turf.fr, ce qui correspond également à l’adresse de l’expéditeur, elle cachée derrière un « Service Client’s » douteux : zadqscqscqscd@methode-turf.fr ! Très poétique.

Le site est « édité par Azema F. Siège 91 rue des rosiers 30.000 Nimes. Tel: 0695389000. Siren: 534 107 529 », en fait, un autoentrepreneur éponyme, qui édite aussi zepapier.fr, http://1cheval-payant.fr, etc.

Signal-arnaques signale que methode-turf.fr se fait également passer pour Chronopost.

Bref, quelqu’un de peu fréquentable !

Stratégies digitales : vers le tout Entertainment ?

Aujourd’hui les frontières se brouillent : les médias sociaux deviennent des médias d’information, mêlant d’ailleurs infos et fake news, les marques utilisent la charisme des Youtubeurs pour séduire les consommateurs … Sans aucun doute, les usages donnent raison à Damasio, qui, dans l’erreur de Descartes, soulignait que raisons et émotions procèdent de la même zone de notre cortex : mais doit-on – et jusqu’où peut-on – tout mélanger ? Le fun, le sérieux, l’info, et bien sûr, le commercial, le business ?

Mais comment s’y retrouver, quelles limites à ne pas franchir pour rester crédible et éthique, et pour quelle efficacité ?

Autant de questions auxquelles répondront les experts invités par les Clubs Expérience digitale et Entertainment le Mardi 14 novembre à 9 heures :

  • Jérémie Clévy, CEO de Melty, qui nous expliquera comment Snapchat est devenu un média d’information ;
  • Guillaume Doki-Thonon, fondateur de Reech, accompagné de Youtubeurs, décodera les bonnes pratiques que doivent mettre en œuvre les marques ;
  • Christian Gatard, auteur de Mythologies du futuret de Chroniques de l’intimité future (ouvrage collectif) évoquera le « Dark side » du divertissement, en soulignant les limites du système.

Pour plus de renseignements et s’inscrire, c’est ici.

PS : les Rolling Stones ne seront hélas pas présents, la photo a été prise lors de leur concert du 19 Octobre dernier.

Avec Rue du Commerce, mieux vaut un Tweet que 2 heures au téléphone

Récemment, j’évoquais mes déboires avec Rue du Commerce : hallucinant !

Tout commence par la commande d’un ordinateur le 4 Juillet dernier, « Date de livraison estimée : Le samedi 08 juillet 2017 » en point relais Relais Colis : j’aurais dû me méfier, avec Relais Colis, c’est problèmes garantis.

Le lundi, toujours rien, Rue du Commerce m’envoie un mail : « Il semble qu’un colis de votre commande n° 840728485 ne vous a pas été livré ce jour comme prévu » : sans blague !

Après quelques discussions téléphoniques avec le SAV, je reçois un nouveau mail : « Votre colis relatif à la commande numéro 840728485 est disponible au point de retrait … » : nouvelle adresse … et toujours pas de colis !

Nouvelles discussions téléphoniques avec le SAV qui décide de générer un nouvel envoi par Colissimo à domicile : et miracle, là, ça marche … même trop bien : on me livre 2 ordinateurs !

Retourne le second en priant pour que tout soit enfin bien rentré dans l’ordre ; ce que confirme Rue du Commerce par mail : « Suite au problème de transport que vous avez rencontré sur votre commande 840728485, nous vous informons avoir bien réceptionné votre colis contenant le produit suivant … ».

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? C’est que vous ne connaissez pas Rue du Commerce !

A mon retour de vacances, je contrôle mes relevés mensuels de carte bancaire … et découvre que Rue du Commerce m’a joyeusement débité deux fois : à 999€ le PC, ça vaut la peine.

La suite pourrait s’assimiler à un cauchemar si heureusement je n’avais réussi à déclencher le claquement de doigts qui nous réveille à temps !

Je téléphone un lundi au SAV – après avoir identifié le numéro gratuit, pas celui indiqué sur le site qui est surtaxé – et expose mon problème en plusieurs étapes : SAV de 1er niveau qui suis ses scripts et ne comprend rien ; SAV 2ème niveau qui ne comprend pas vraiment mieux et va devoir se renseigner auprès du service expéditions ; bref, une heure de palabres pour s’entendre dire : on vous rappelle !

Mardi, je tente de joindre le gars, mais il est en pause, il vous rappelle … Bis repetita !

Mercredi, n’ayant toujours pas été rappelé, rebelote : un heure avec le 1er niveau qui croit pouvoir résoudre le problème avant de me passer le 2nd niveau après insistance – c’est amusant, les superviseurs ne sont jamais là sauf si on insiste vraiment – qui va devoir se renseigner auprès du service expéditions … on vous rappelle !

L’astuce pour sortir du cauchemar, c’est un, ou plutôt deux, petits Tweets : « @rueducommerce: sont rapides à débiter DEUX FOIS le même produit. Un mois après, j’attends toujours mon remboursement #escrocs », ce qui déclenche une réaction rapide mais sans suite du Community Manager.

Il faut en remettre une petite couche – « 1 heure attente tél lundi, 20 mn mardi, 1 heure mercredi et pas de nouvelle de mon remboursement ni du CM @rueducommerce #nuls ou #escrocs ? » – pour qu’enfin quelqu’un se saisisse du problème, et là tout va aller très vite, avec excuses et bon d’achat pour se faire pardonner !

Je recevrai encore un mail m’informant que « Selon les informations transmises par notre transporteur, votre colis ne vous pas été livré. Afin de vous éviter une attente excessive et conformément à votre demande, nous procédons [à quoi ? La suite manque]. Par ailleurs, le 1er colis pourrait tout de même vous être livré. Si cela devait arriver, nous vous demanderons de nous le retourner ».
Il semblerait que celui qui a mis au point la logistique et son informatisation soit un gros nullard !

Mais bon, si demain vous avez un problème de SAV (avec Rue du Commerce, mais c’est aussi le cas avec bien d’autres commerçants), un petit Tweet vaut mieux que de longues discussions téléphoniques.

Vraies et fausses innovations

Le Bulletin de l’Ilec de Juillet portait sur le thème « Temps économique, temps de l’innovation » ; entretien avec Jean Watin-Augouard.

Bulletin de l’Ilec : Une marque forte permet-elle de maîtriser l’opportunité et le calendrier de l’innovation ? Plutôt en général, par la capacité à résister à la course à l’innovation à tout bout de champ ; ou dans un processus d’innovation particulier, par la capacité à imposer son calendrier ?

Bien sûr que non : l’innovation ne dépend pas que de la marque, mais aussi des technologies et des évolutions sociétales auxquelles il faut savoir répondre. Sortir de la course à l’innovation, c’est juste prendre le risque de se laisser dépasser par ses compétiteurs et de … s’affaiblir ! Sony, marque ultra puissante, s’est vue dépassée par Samsung. Par contre, il faut éviter la course aux pseudo innovations.

Bulletin de l’Ilec : La capacité d’innover est-elle d’autant plus forte que la marque est forte ?

Non : je viens d’évoquer Sony, c’est un cas assez exemplaire, mais il y a pire : Nokia par exemple ! Bien souvent, c’est hélas l’inverse : les propriétaires de ces marques s’endorment sur leurs lauriers et croient que rien ne peut les atteindre. Il n’y a rien de pire que la puissance pour devenir une marque figée, au bord de la chute.

Bulletin de l’Ilec : La marque, quand elle est forte, protège-t-elle d’un retrait prématuré des linéaires le produit nouveau ?

Sans doute, c’est juste un problème de négociation avec les distributeurs ; mais, c’est juste provisoire : si le produit n’est pas bon, la logique de la rentabilité reprend vite le dessus, et on sort : le mètre de linéaire coûte cher.

Bulletin de l’Ilec : Peut-elle légitimer de fausses innovations ?

Oui, mais pas éternellement, et c’est exceptionnel : tout le monde garde en tête la marionnette de Steve Jobs aux Guignols de l’info présentant des évolutions cosmétiques comme des révolutions : Apple a su, dans la foulée des vraies innovations de rupture, tromper son monde sur certaines innovations très mineures. Mais tout cela n’a qu’un temps ; et le succès de la marque dans la téléphonie n’a pas empêché ses échecs dans la télévision connectée, voire la montre.

Dans le domaine du high tech où les vraies innovations sont nombreuses, le faux ne passe pas, ou ne tient pas longtemps.

Bulletin de l’Ilec : La capacité d’une entreprise de résister à la tentation de la fausse innovation tient-elle à la nature de sa gamme ?

Bien sûr. En cosmétique, toutes les marques lancent de pseudo nouveaux produits à longueur de temps : les consommateurs ne sont pas dupes, mais cela ne change pas grand-chose : la hiérarchie entre les marques demeure stable, et les clients ne se leurrent pas sur des avantages qui n’en sont pas. En fait, c’est juste une affaire de dérive de communication sectorielle.

Bulletin de l’Ilec : Une innovation de marque peut-elle s’imposer si elle n’est pas d’emblée référencée multi-enseigne ?

On renverse la question : un distributeur peut-il passer à côté d’une vraie innovation ?

Bulletin de l’Ilec : Combien de temps peut-elle tenir si elle ne devient pas multi-enseigne ?

Pas longtemps, sauf si c’est un produit de niche très sélectif ou si la marque choisit stratégiquement de ne pas dépendre de la distribution classique comme Nespresso. Tout est un rapport de force avec la distribution, et c’est vrai que dans le cas des produits de consommation courante, elle tient le haut du pavé ; heureusement, le Net peut permettre de la contourner, ce qui a fait le succès de Dell à sa période de gloire.

La Revue des Marques : Observe-t-on une tendance à la réduction de la fenêtre de tir pour le lancement d’une innovation ? Affecte-t-elle tous les secteurs ?

Dans la cosmétique, tout semble englué dans les habitudes du secteur ; dans le high tech, les marques lancent plusieurs gammes par an, ce qui ne signifie pas de réelles nouveautés, bien visibles du client : le passage de l’USB 2 à l’USB 3 n’a pas déclenché hystérie des acheteurs.

Il y a par contre des grands rendez-vous à ne pas maquer : pour un fabricant de télévision, rater une coupe du monde de football constitue une faute très grave.