FLaurent, Auteur à Marketing is Dead - Page 19 sur 32
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Author:FLaurent

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Manu, c’est plus sympa !

Il existe des extension pour rendre le Web un peu moins sinistre comme « Make America Kittens Again » qui s’ajoute à votre navigateur et replace la sinistre bouille de Donald Trump par de mignons matous ; on option, ça marche aussi pour Marine Le Pen, c’est vraiment super.

Depuis quelques mois, mon univers s’est ainsi transformé : reste bon nombre de dictateurs et autres nazillons mais déjà ne plus voir Trump et Le Pen sur les sites d’actualité, c’est reposant.

Un développeur français, Maxime Bouveron, a eu la joyeuse idée de créer « Manu Auto Correct » qui « change toute référence à « Monsieur le président », « Le président de la république » ou bien simplement « Emmanuel Macron » en « Manu » » comme il l’expliquer sur Twitter … et c’est vraiment sympa.

Ainsi la nouvelle selon laquelle Jupiter exprime sa satisfaction à l’annonce par son homologue américain de plus séparer les enfants des immigrés clandestins en prison devient « Manu salue « la décision » de Trump » avec un gentil chaton en guise d’illustration … nettement plus cool.

Pour revenir un instant sur le « Ça va Manu ? » de ce collégien vertement rudoyé par … Manu – puisque mon extension transforme nécessairement le titre Jupitérien ! – et surtout sur la réponse Olympienne : « Le jour où tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même, d’accord ? ».

«  S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! », se moquait la pauvre Marie-Antoinette … preuve qu’avant de perdre la tête, elle n’avait pas grand-chose dedans !

Ce qui est sûr, c’est que si les Parisiens qui ont pris la Bastille en 1789 avaient attendu d’avoir leur bac avant de bouter les Capétiens dehors, Macron, tout fier qu’il soit, en serait encore à servir la royauté au lieu de se pavaner à l’Elysée.

Et parmi les résistants honorés au Mont Valérien, à qui nous devons notre liberté actuelle, combien n’ont pas attendu d’avoir un diplôme pour prendre les armes ?

Où partent les données de mes voisins ?

Parti trop tôt … ou mal parti ? En 2010, 01net évoquait ainsi Peuplade : « C’est le réseau social entre voisins le plus ancien (sept ans d’existence) et le plus abouti » ; aujourd’hui, peuplade.fr se résume … à un site pour « faire des rencontres locales, trouver l’amour ou bien faire des rencontres amicales ou d’entraide entre voisins » : le Meetic du coin de la rue !

Pourtant l’ambition du site fondé par Nathan Stern au bon temps du Web 2.0 était plus vaste : « aider les habitants d’un même quartier à tisser des liens inédits » … et pas seulement trouver l’âme sœur ou un plan d’un soir. Mais alors, la mode était au village global, Myspace avant Facebook.

Aujourd’hui, alors que Zuckerberg s’empêtre dans des excuses contrites de post Cambridge Analytica auxquelles personne ne croit vraiment – et certainement, pas même lui –, la roue tourne et le village redevient … local !

D’où la multiplication des initiatives de proximité avec Allo Voisins, « le coup de pouce du quotidien », dont l’originalité consiste, après vous avoir géolocalisés, à partir des demandes (« je cherche ») et non des offres comme le Le bon coin ; à ne pas confondre avec Mon super voisin, qui propose plutôt des « missions » assurée par Axa.

On a aussi Smiile, « réseau social [qui] vous met en relation dans la vraie vie. Rencontrez vos voisins. Proposez des coups de main et mettez vos objets en partage » : ici, le collaboratif est à l’honneur.

Tout comme Stootie qui se veut juste « La référence des services du quotidien », avec pour claim : « Publiez votre demande en 30 secondes, on s’occupe du reste » et dont les actionnaires s’appelle la BPI et la MAIF, qui du coup « vous assure à hauteur de 15 millions d’euros ».

Sans oublier le rouleau compresseur Nextdoor, juste débarqué cette année en France, qui vous jure s’engager « à protéger votre vie privée et à vous faire bénéficier d’un pouvoir de contrôle plus important sur vos données afin que vous puissiez échanger avec vos voisins en toute confiance », et bien sûr respecter le RGPD … mais vous chercherez en vain où se baladent vos données !

« Les informations personnelles partagées sur Nextdoor n’apparaîtront jamais sur Google ou sur tout autre moteur de recherche », précisent-on encore et « Nextdoor ne divulguera jamais vos informations personnelles à une tierce partie publicitaire » : super !

Toutefois il est précisé nulle part non plus que Nextdoor soit une société purement philanthropique … donc il leur faut bien faire du business. Quand on sait que Jeff Bezos figure parmi les premiers investisseurs et que son modèle économique repose à terme sur la publicité, on peut craindre … le pire ?

Et surtout pour ses données et sa vie privée !

Que se passe-t-il quand plusieurs startups se retrouvent en confrontation frontale sur un marché non encore structuré et sans réel leader ? Juste une débauche de Growth Hacking … c’est-à-dire de coups tordus, car il n’y aura pas de 1ère place pour tous – euphémisme ! – et qu’il n’y aura qu’un vainqueur et beaucoup de perdants.

Pas sûr que le citoyen des quartiers en sorte, lui, gagnant !

Dernier épisode ou une autre histoire

Avec mes copains des Mardis du Luxembourg, on a décidé de se pencher sur les fake news, l’autorité face aux fake news, l’autorité qui profite des fake news, etc. Un sujet un peu vaste que chacun prend par un bout, triture à sa façon, confronte aux autres membres du groupe … avec pour objectif, un livre au peu bizarre d’ici l’été.

Je vous ai livré ici le prologue ; j’ai rédigé cette petite nouvelle dystopique en conclusion …

Gabriel – 50 ans au compteur, je vous laisse vous projeter dans le futur, ce prénom était très « tendance » en 2018 – Gabriel donc aurait pu passer pour un quinqua heureux : à la tête de sa petite PME, il gagnait plutôt bien sa vie et côté cœur, il était également plutôt bien entouré.

Il y a déjà deux bonnes décennies, il avait fondé l’« Eglise du Mont des Oliviers » – en référence à la parabole de La femme adultère, Évangile selon Saint Jean et le célèbre : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ».

L’époque s’y prêtait bien : car avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle, les gens se sentaient un peu perdus, dépossédés d’eux-mêmes – pas facile à exprimer, en fait, mais ils avaient soudain besoin, non de religion, mais de spiritualité.

Remettre « quelque-chose » n’appartenant qu’à l’homme dans un monde de plus en plus dominé par les robots : et Dieu, les machines ne pourraient jamais se l’approprier !

Etaient apparues ça et là diverses sectes, aux succès très variés, mais toujours de taille modeste : des PME spirituelles qui fonctionnaient plutôt bien, un peu comme les clubs de gym au début du 21ème siècle – des coins où on se retrouvait entre amis pour échapper au stress quotidien.

Son concept à lui, Gabriel, était simple : il avait trouvé comment déculpabiliser pour ses ouailles le sexe libre … tout cela fondé sur une relecture de la fameuse parabole, une relecture qui aurait fait frémir n’importe quel clerc mais avait séduit suffisamment de ses concitoyens pour faire vivre sa petite église !

Pas de démonstrations compliquées et d’exégèses sophistiquées : il s’était contenté de clamer par monts et par vaux que Jésus pardonne toujours ; que son « Je ne te condamne pas » est éternel … et donc que multiplier les aventures ne peut que renforcer sa « Parole » – rien que ça !

Et ça marchait : ses temples étaient des lupanars … mais des lupanars religieux où l’on sauvait son âme en pratiquant l’amour libre – ce qui n’empêchait pas ses membres de mener par ailleurs une vie de famille très traditionnelle.

Evidemment, le Prêtre Suprême se devait de montrer la Voie – et donc son lit était toujours bien fréquenté : bref, tout aurait pu être pour le mieux dans le meilleur des mondes si …

S’il avait pu créer son petit business aussi facilement, il n’était pas le seul, loin de là – en fait, la période s’y prêtait : depuis l’élection de Donald Trump en 2016 et l’affaire Cambridge Analytica, les informations erronées pullulaient sur la toile et la suspicion était devenue générale.

En fait, tout le monde se méfiait de tout – et donc, se raccrochait à ce qui lui paraissait « le plus véridique » : impossible de discerner le vrai et faux, le blanc du noir … En fait tout était devenu gris, à la fois possible et suspect.

Une startup voulait lancer un produit miracle : elle s’inventait une maladie rare mais dangereuse et commercialisait – même pas à prix d’or, ce qui aurait pu entrainer des doutes – le remède adéquat.

Après tout l’industrie pharmaceutique américaine avait bien réussi à inventer le concept de « mauvais cholestérol » après la mort pour du président Eisenhower,  terrassé par une crise cardiaque : certes son taux de cholestérol était particulièrement élevé, mais il fumait aussi deux paquets de cigarettes par jour … ce que les fabricants de storytelling négligeront un peu vite.

Alors dans sa vie personnelle, Gabriel – qui savait pertinemment que son discours sur la « femme adultère » n’était qu’une escroquerie – peinait comme tout un chacun à prendre des décisions importantes, toujours dans la crainte de souscrire à une fausse opinion et de se tromper.

Quand était apparue il y a une dizaine d’années la « maladie des chats » – qui n’était pas alors sans rappeler le Sida dans les années 1980, transmis à l’homme par les singes – il s’était rallié à l’idée que le danger provenait moins de la maladie elle-même que de sa vaccination préventive – certains soutenaient même que l’affection avait été inventée par un laboratoire et que le vaccin était seul responsable de sa diffusion !

Aujourd’hui, il regrettait – comme des milliers d’autres – ce choix conspirationisme : il sentait son corps peu à peu se paralyser, inexorablement …

Il y a des baffes qui se perdent !

Je viens de recevoir un communiqué de presse des éditions Eyrolles annonçant la parution d’un ouvrage intitulé : Comment créer un produit ou un service addictif !

Je rappelle juste que « les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères » – définition issue de la plateforme drogues.gouv.fr

« Vous êtes marketeur, créateur, entrepreneur ? Il vous dévoile le processus infaillible qui permettra de rendre votre client accro » : voilà ce que vous promet l’éditeur !

Ce titre racoleur, à qui le doit-on ? A Eyrolles ou à la traductrice, puisqu’il s’agit de la version française de l’ouvrage de Nir Eyal intitulé Hooked … qui se traduit aussi bien en français par accro que par drogué.

Je ne discuterai même pas ici les thèses de l’auteur, même s’il est clair qu’un usage non contrôlé des neurosciences peu aboutir à ce qu’Orwell n’imaginait même pas dans ses pires cauchemars : pour moi, les gens de marketing – et tous les entrepreneurs – devraient placer l’éthique au sommet de leurs priorités.

Je me contenterai juste de pointer l’effet désastreux d’un tel titre sur l’image d’une profession déjà assez décriée et trop souvent accusée de manipuler les consommateurs : grâce aux éditions Eyrolles, tous ses détracteurs en ont une preuve de plus, sous forme d’un manuel de la manipulation !

Je ne sais pas quel est le directeur de collection responsable (= coupable) de ce titre qui se veut accrocheur : sans doute en tirera-t-il quelques ventes complémentaires … quitte à flinguer l’image d’une profession qui le fait vivre en achetant ses manuels.

Inclusivement vôtre

L’écriture inclusive : on en parle un peu moins ces temps-ci – mais reconnaissons-le, le gouvernement a quelques autres dossiers qui s’accumulent sur son bureau, assez urgents semble-t-il.

Et c’est tant mieux car c’est le type même de fausse bonne idée qui semble partir d’une bonne intention … ouf, fallait le dire !

Croire que l’on va changer le « faire » en régulant le « dire » dénote une très mauvaise connaissance des langues ; des langues qui ne sont que le reflet des sociétés qui les utilisent, mais en aucun cas ne les façonnent.

Les langues sont le fruit de longues évolutions – De brillants linguistes vous retraceront l’histoire du latin au français via le bas latin et le roman, sans négliger les parlers régionaux et autres dialectes ; souvent les idiomes populaires constituent un pouls assez fiable de la population d’un pays.

Ainsi dans les années soixante, la multiplication des termes argotiques extrêmement péjoratifs désignant les immigrés venus répondre au boom économique des Trente Glorieuses, dénotait le racisme latent d’une partie de la population française – qui s’estimait « supérieure » !

La véritable réponse à ce racisme primaire ne passait pas par un toilettage de la langue mais bien par l’éducation des enfants, dès l’école primaire – enfants qui ensuite n’utiliseraient naturellement plus d’expressions racistes.

Richelieu a créé l’Académie Française pour sauvegarder notre langue – et ce faisant renforcer l’autorité royale : grave erreur, car en agissant ainsi, il freinait la créativité des poètes … et créait un stupide décalage entre une langue dite officielle et celle de la vie quotidienne.

Le français académique – extrêmement codifié – devenait ainsi une langue morte, comme le latin ou le grec ; tandis que dans les faubourgs explosaient sans cesse de nouvelles expressions, de nouveaux parlers … bien plus vivants que la langue des avocats et des notaires à laquelle on ne comprend pas grand-chose !

L’Académie a joué un bien piètre rôle dans la misogynie linguistique, puisque c’est elle qui a décidé de la suprématie du masculin sur le féminin, alors qu’en latin et en ancien français, l’accord s’effectuait toujours avec le terme le plus proche, ce qui est d’ailleurs plus euphonique.

Maintenant, est-ce en généralisant l’emploi de l’écriture inclusive que l’on résoudra la misogynie, du suprématisme masculin ? Certainement pas !

Je suis un person tolérant, enfin je pense. Un person ? En fait, c’est quoi le masculin de personne ? Je vais sans doute être le victime (tiens, encore un féminin qui englobe le masculin) de … person(ne)s plus extrêmes ! L’ai-je bien écrit ?

Le latin avait trois genre : masculin pour les hommes, féminin pour les femmes et neutre pour … le reste. En fait, c’était déjà plus compliqué à l’époque de Cicéron, parce que la langue était déjà chargée d’histoire.

Le latin avait trois genres et cinq déclinaisons, pour compliquer les choses : une première déclinaison essentiellement féminine, avec des terminaisons en « a » qui ont abouti à des termes en « e » en français. Ce que nous parlons aujourd’hui est le fruit d’une lente évolution, avec quelques oukases académiciennes et complètement stupides.

A vouloir tout remettre d’équerre, on risque juste de déséquilibrer l’ensemble, le rendre illisible – sans oublier quelques exemples croquignolets : le féminin de gars – abréviation de garçon – c’est … garce ! On fait quoi, là ?

Croire que l’on va changer les mentalités en changeant l’orthographe constitue juste une connerie : essayons plutôt d’influer sur les mentalités, la langue bougera … ou pas, mais ce n’est pas le plus important.

Startup, Mode d’emploi

La collection des 100 pages, ça suffit des éditions Kawa vient de s’enrichir de l’ouvrage de Laurence Leseur : Startup, Mode d’emploi, ouvrage dont j’ai eu le plaisir de rédiger la préface qui suit.

Notez dans vos tablettes viendra parler « startups » le 18 Septembre à l’Adetem lors d’une réunion du Club Expérience Digitale.

Dans le vieux monde analogique, les entrepreneurs créaient … des entreprises, et pour mettre toutes les chances de leur côté, ils s’entouraient d’experts et respectaient un certains nombre de règles extrêmement bien codifiées.

Dans le nouveau monde digital, ils créent des startups et ne respectent rien : pas le temps, il faut aller vite, et puis leur idée est la meilleure du monde, pas question qu’on la leur vole pendant qu’ils perdent du temps à la valider.

Certains startupers ont même réussi à inventer de nouvelles règles, que parfois suivent les grandes entreprises, comme le Growth Hacking ; pourtant à y bien réfléchir, ça veut juste dire … bidouiller la croissance : on tente des tas de trucs jusque ça passe … ou ça casse.

Car bien souvent, ça casse : d’où un taux de chute vertigineux de 90% au bout de 2 ans.

Alors peut-être, plutôt que courir dans tous les sens en pensant être le meilleur, puis dilapider les fonds des capital-risqueurs, peut-être serait-il bon de faire preuve d’un peu de méthode.

Les startups pêchent rarement sur la techno : le plus souvent, les ingénieurs pullulent ; et quand ils ne sont pas sûrs, ils se font challenger par leurs pairs.

Par contre, vers l’aval – vers le client final, celui qui va mettre quelques euros sur la table pour acheter le produit ou le service et qui finalement faire vivre la machine de façon pérenne –, c’est là que ça coince : on oublie les principes de base marketing et on néglige le commercial.

Le mérite de l’ouvrage de Laurence Leseur, c’est de mettre – un peu – d’ordre dans tout cela ; pas trop, pour ne pas brider la créativité, mais suffisamment pour ne pas doucement glisser vers le cimetière des fausses bonnes idées, voire pire : celui des très bonnes idées que l’on n’aura pas su orchestrer !

Ceux qui pensent sincèrement être la réincarnation de Steve Jobs se dispenseront de la lecture de cette ouvrage ; les autres y puiseront de bien utiles conseils.

Une fiction moderne …

« L’audience a permis de comprendre que l’appellation « Groupe de Tarnac » était une fiction », a résumé la Présidente du Tribunal correctionnel de Paris : une sacrée claque non seulement pour les services antiterroristes de l’époque, mais aussi les politiques, Michèle Alliot-Marie en tête.

Sauf que comme le faisait remarquer Yildune Lévy sur France Inter : Julien Coupat et elle avaient la chance de savoir « analyser, décortiquer » ce qui leur était reproché, d’être « blancs, jeunes, et de classe moyenne », d’avoir « un capital culturel » leur permettant de se défendre.

Et de poser la question : comment font ceux des banlieues défavorisées – entre autres –, tous ceux qui n’ont ni les moyens ni les aides dont elle et Julien ont pu bénéficier ?

Si l’antiterrorisme est capable de telles construction en « période normale » – car c’était avant le Bataclan et l’état d’urgence –, cela pourrait se révéler rapidement effrayant aujourd’hui pour des citoyens moins « médiatiques » et surtout moins aptes à se défendre, après l’inscription des lois d’exception dans la loi … dite normale.

Black_Mirror, c’est (presque, dirons-nous, pour rester optimiste) ici et maintenant.

Marques : de l’attachement à la défiance

La rumeur court que chez un grand opérateur de la télévision, existe une salle capitonnée où les clients mécontents peuvent de défouler ; bien sûr, ce n’est qu’une rumeur mais …

Le marketing « traditionnel » parle – bien au-delà de la satisfaction client – de confiance, d’attachement à la marque, de fidélité ; le Web social a ajouté la notion de likes – d’amour – et de tiers de confiance !

Et pourtant, les consommateurs semblent plus entrer aujourd’hui dans le registre de la défiance envers les marques – on fait confiance à des amis que l’on ne connaît pas vraiment, mais on se méfie des marques –, voire de la détestation et de la vengeance : on se lâche sur le Twitter ou Facebook, parfois totalement gratuitement.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Et que pouvons-nous faire pour regagner, sinon un attachement inconditionnel, du moins un peu de confiance ?

Pour répondre à ces questions, le Club Expérience Digitale de l’Adetem questionnera le jeudi 17 mai plusieurs experts :

  • La marque, l’ultime punching ball, par François Laurent, Coprésident de l’Adetem et auteur de Marketing, 100 pages, ça suffit. Si les consommateurs ont pris conscience que, sous couvert d’une certaine gratuité, les marques leur volent des données, mais aussi une certaine intimité, en retour, ces derniers s’octroient le droit, non seulement de récupérer ce qu’ils estiment leur dû, mais également d’égratigner plus ou moins fortement les marques, parfois juste pour le fun.
  • Georges-Edouard DIAS, co-fondateur de QuantStreams et auteur du Manifeste pour l’Hospitalité des Marques : Voilà des années que les entreprises déclarent avoir mis le client au pinacle de leurs préoccupations. Le client, qui ne voit rien venir, est en train de perdre patience, persuadé qu’en fin de compte, les marques n’en veulent qu’à son argent. Or, l’engagement d’un client ne se limite pas seulement à ce qu’il est prêt à payer : aujourd’hui, dans un monde digital, ce qu’il échange avec ses pairs, les suggestions qu’il peut faire, voire sa participation volontaire à des tâches qui auraient dû être assumées par la marque, recèlent autant – voire plus- de valeur que l’argent qu’il dépense. Visiblement, seuls les géants du digital l’ont compris …
  • Gaétan Demulier, Agrégé de Philosophie, Professeur en classes préparatoires au Lycée Hoche, Versailles : Sous les dehors de réactions spontanées, subjectives et irrationnelles, confiance et défiance doivent sans doute être repensées comme des attitudes sensées, fondées sur des raisons d’être dont il est possible d’interroger la logique. Comment se construisent-elles et se réaménagent-elles dans le temps, comment s’articulent-elles à l’esprit critique ? Quels en sont les leviers ?
  • Hugues Cazenave, Président, OpinionWay : Les consommateurs agissent de plus en plus en tant que citoyens. De leur côté, les marques sont aussi perçues comme des entreprises et des institutions. Elles ne peuvent échapper à ce mouvement de défiance qui s’est intensifié. Pourtant, elles disposent encore de leviers pour regagner de la confiance chez les citoyens-consommateurs. A condition de mieux les écouter et surtout de mieux les comprendre …

Cette 1ère partie sera suivie d’une table ronde réunissant des responsables marketing de grandes entreprises :

  • Maryse Mougin, Customer Experience Director, La Poste,
  • Yvan Delegue, Multimedia Applications Director, Orange,
  • Frédéric Cantat, Chef du service des études et du marketing, Institut Géographique National,
  • Emmanuel Chazalet, Responsable de la communication externe, AG2R La Mondiale.

Pour s’inscrire, c’est ici.

Marketing d’influence et Relations Publics, amis ou ennemis ?

Telle est la thématique sur laquelle L’Argus de la Presse a demandé à 25 experts de réfléchir pour un livre blanc ; voici ma contribution, les autres étant téléchargeables ici 

Rien ne sert d’opposer Marketing d’influence et Relations publics, ce sont deux disciplines complémentaires à usage du marketing et de la communication, chacune présentant des avantages spécifiques et souffrant parfois des mêmes travers.

Le marketing d’influence n’est pas si récent que les agents des YouTubeurs voudraient nous le faire croire : il date de la préhistoire des médias sociaux … et même de bien avant.

Au début du blogging, les agences de RP n’avaient d’yeux que les blogueurs dits d’autorité – ceux qui caracolaient en tête des recherches sur les moteurs de recherche ; elles leur adressaient les derniers produits High Tech à tester, les invitaient à des « soirées blogueurs » et à bien des avant-premières, etc.

A l’époque – quelques seniors doivent s’en souvenir – le blogueur le plus influent de France s’appelait Loïc Le Meur ; on pouvait ainsi lire sur son blog : « RIM m’a prêté la semaine dernière le nouveau Blackberry 8800, je l’ai adopté comme téléphone principal ». Et bien sûr, tous ses abonnés allaient découvrir avec lui les avantages extraordinaires de ce nouveau mobile – je me suis toujours demandé si « prêté » signifiait qu’un jour il avait rendu de superbe « Blackberry 8800 ».

Quelle différence entre le blogueur influent et la Mère Denis qui longtemps vanta les mérites des machines à laver Vedette ? Dans les deux cas, la marque utilise un personnage emblématique pour porter sa communication. Loïc Le Meur existait bien en chair et en os … mais la Mère Denis aussi : elle s’appelait Jeanne Le Calvé, née en 1893 à Kerallain, petit hameau du Morbihan.

Aujourd’hui, YouTubeurs et autres Instagrameurs ont remplacé Loïc Le Meur et la Mère Denis : c’est plus tendance et parmi ces influenceurs, certains sont devenus de vrais stars avec des audiences à faire pâlir certains animateurs de la TNT.

Mais le problème reste et restera toujours le même : savoir choisir avec discernement les relais qui vont porter la marque vers la cible finale, tant en B2B qu’en B2C. Ce qui signifie ne pas se contenter de démarcher les influenceurs à la plus large audience, mais ceux en réelle affinité avec la marque.

Et c’est bien souvent là que le bât blesse : agences de communication ou de RP prennent rarement le temps de comprendre réellement qui sont les influenceurs qu’ils sollicitent ; résultats, des refus en cascade ou des campagnes qui ne fonctionnent pas parce que la « star » se contente du service minimum pour toucher son chèque

Au bon vieux temps du blogging, un annonceur s’était couvert de ridicule en proposant à une blogueuse de parler de ses cravates à l’occasion de la Fête des pères : cette dernière vouait une haine féroce à l’encontre du sien, haine qui transpirait dans bon nombre de ses posts.

Pas sûr que la leçon ait bien été retenue par la profession … Mais c’était il y a si longtemps – une bonne dizaine d’année.