Métavers Archives - Marketing is Dead
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Métavers : à vos marques, foncez !

Directeur de l’innovation et de la transformation digitale dans le secteur de la banque et de l’assurance, et déjà auteur d’Innover ou disparaître, Olivier Laborde vient de publier avec Eloïse Bussy, Social Commerce. Réseaux sociaux, gaming, métavers : à vos marques, foncez !

Rencontre avec l’auteur, qui sera aussi un des invités du Pole Prospective de l’Adetem le 18 avril à 9 heures – inscription bientôt en ligne ici – où il nous parlera des startups rencontrées au CES de Las Vegas.

MarketingIsDead : Tu publies un livre sur le social commerce … mais le social commerce, ça ne marche pas vraiment, et Meta rétropédale …

Olivier Laborde : En effet, mon dernier livre traite du social commerce et de l’opportunité pour les marques de faire du business sur les plateformes sociales.

Pour mieux cerner l’éventuel écart de perception, commençons par dire que le social commerce est le fait d’utiliser des médias sociaux pour vendre des produits et services, en utilisant les boutiques de ces réseaux et autres solutions d’achat natives. Jusque-là cantonné aux réseaux sociaux, nous élargissons son périmètre à l’ensemble des plateformes sociales, c’est à dire au gaming et aux métavers.

Au contraire de ton affirmation, cela marche plutôt bien sur le volet du commerce sur les réseaux sociaux si l’on en croit les chiffres ! Les ventes de commerce social auraient atteint 492 milliards de dollars dans le monde en 2021 selon Accenture, et 727,6 milliards en 2022 selon Statista.

Le social commerce sur le gaming est encore jeune, celui sur les métavers se développera lorsque ces plateformes deviendront matures.

MarketingIsDead : Tu pointes le Métavers comme nouvel horizon pour le social commerce : mais le Métavers, ce n’est pas juste un toilettage de Second Life, une fuite en avant, sans réel avenir ?

Olivier Laborde : Comme je l’ai indiqué, les métavers sont des plateformes sociales émergentes, elles font le buzz mais il faudra plusieurs années avant que l’usage devienne mainstream. Le métavers est un jeu à long terme.

Second Life était peut-être un métavers 1.0. La différence est qu’aujourd’hui les technologies sous-jacentes au métavers arrivent à maturité. La technologie graphique et la connectivité internet ont considérablement progressé depuis. L’illusion d’un monde vivant et immersif est plus convaincante et les activités proposées se rapprochent de l’expérience dans le monde réel. Par ailleurs, la réalité virtuelle et la réalité augmentée ont gagné en maturité et deviennent « mainstream » en possibilité d’usage avec de nombreuses applications pour le grand public.

Nous passons en moyenne 2h30 par jour sur les réseaux sociaux, nul doute que nous passerons du temps dans les métavers qui sont un internet immersif et en 3D. Selon Gartner, d’ici 2026, 25% de la population passera au moins une heure par jour dans le métavers pour le travail, le shopping, l’éducation, les activités sociales et/ou les divertissements.

MarketingIsDead : Alors, finalement, quel pourrait être la voie ultime pour faire du business sur le Web ? A quoi ressemblera l’Amazon de demain ?

Olivier Laborde : Les marques doivent viser à offrir une expérience sociale unique et agréable qui suscite des émotions. Les innovations telles que la personnalisation, les interfaces conversationnelles, la vidéo, la gamification et les nouveaux territoires d’expression comme les jeux et les métavers sont essentielles pour créer des expériences engageantes qui transforment les clients en consommateurs fidèles et en défenseurs de la marque.

Les marques qui souhaitent toucher un nouveau public de manière efficace disposent de nouveaux espaces d’expression et de séduction. Jeux vidéo et métavers pourraient être les nouveaux Eldorados des marques.

Pour réussir dans ces nouveaux espaces, les marques devront être authentiques et créatives, car les utilisateurs interpelleront les marques qui se trompent. Elles ne pourront pas faire de la publicité dans une communauté comme Fortnite sans autorité, surtout si la marque n’est pas endémique.

Au final, les marques devront proposer du « shoppertainment » un concept innovant qui combine deux activités en une seule : faire ses courses (shop) et se divertir (entertainment).

Le Métavers n’est pas … le Métavers

Déjà, rien à voir avec le Métavers « historique », celui créé par l’auteur du Samouraï virtuel, Neal Stephenson ; d’ailleurs, ce dernier s’est même fendu d’un tweet sévère à l’égard de l’usurpateur Zuckerberg :

« Since there seems to be growing confusion on this : I have nothing to do with anything that FB is up to involving the Metaverse, other than the obvious fact that they’re using a term I coined in Snow Crash ».

Heureusement d’ailleurs, car celui de Stephenson se situe dans future particulièrement dystopique, qualifié de cyberpunk, dominés par les sectes religieuses et les mafias … pas vraiment un avenir de rêve !

Ceci posé, reste à définir le Métavers parce qu’il est, plutôt que parce qu’il n’est pas … et c’est là que les choses se gâtent !

Les plus âgés, dont je fais hélas partie, ne peuvent qu’évoquer Second Life, que d’aucuns considéraient dans les années 2000 comme le futur du Web, parlant – déjà – de Web 3.0 ; pour certains, l’élection présidentielle de 2007 s’y serait – en partie – jouée, Nicolas et Ségolène y ayant chacun construit leur île.

Les publicités pour Horizon Worlds, la plateforme phare de Meta – le nouveau nom de la maison Facebook – évoquent plutôt une application de réalité virtuelle qu’un réel univers parallèle … et plafonne à 200 000 utilisateurs actifs mensuels, quand Second Life – bien encore vivant – en rassemblent autant … chaque jour !

Pour de nombreux professionnels, le Métavers s’inscrit plutôt dans l’univers des jeux vidéo, ce qui n’empêche pas les marques d’y placer leurs produits, voire d’y développer plus ambitieux, comme Carrefour qui a acheté un terrain d’une « surface équivalente à 30 supermarchés » sur The Sandbox.

On se situe donc bien loin aussi du Ready Player One de Steven Spielberg – et du roman d’Ernest Cline qui l’a inspiré – autre vision également dystopique du Métavers, bien que moins noire que celle du Samouraï virtuel : pour écrivains et cinéastes, il ne semble exister de vision réellement positive du futur … et du Métavers.

Peut-être est-ce là le paradoxe : comment transformer une perception dystopique en une réalité positive, où les marques – et pas que les marques – trouveraient leur place ? Les jeux vidéo offrent une solution : en nous coupant de la réalité … mais le Métavers perd ipso facto sa place de Web du futur, qui était le projet de Second Life, et du Web dit « 3.0 » de la 1ère décennie du 2nd millénaire.

C’est pourquoi aujourd’hui, chacun y va de sa petite définition – ou plutôt de sa petite vision –, peut-être parce que tout simplement le Métavers reste à construire : et pour vous, c’est quoi le Métavers ?