Dieu Archives - Marketing is Dead
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Humain, pas assez ou trop humain ?

Les débats ont été passionnants et passionnés aux Sommets du Digital de La Clusaz sur la thématique de l’intelligence artificielle.

Thème : AI et robotique vont détruire 50% de nos jobs dans les années à venir, notamment dans le domaine médical : mais Watson (du nom de l’AI d’IBM) saura-t-il montrer suffisamment d’empathie à ses patients pour que ces derniers se confient pleinement à lui ? Après tout, certains seniors japonais entretiennent des liens très étroits avec leurs robots de compagnie …

Thème : une AI collaborant avec un humain sera toujours plus performante qu’une AI seule (sous-entendu : l’humain irremplaçable) ; oui mais, la collaboration d’un imbécile avec un génie n’aurait-elle pas plutôt tendance à tirer ce dernier vers le bas ?

Thème : AI plus fiable : demain le véritable risque pour les voitures autonomes, ce seront celles conduites par des humains moins fiables … Quid des piétons qui traversent en dehors des clous, on va leur interdire la marche à pieds ?

Thème : l’AI prendra-t-elle un jour le pouvoir – back to 2001, l’odyssée de l’espace : mais non voyons, jamais une machine crée par l’homme ne disposera d’un tel libre arbitre … à moins d’un programmateur fou qui trahisse l’humanité ! Et quid d’une machine, créé non pas par l’homme, mais par une autre machine : c’est le principe même de la singularité, et le sujet des travaux de Singularity University, le think tank créé dans le giron de Google et de la NASA.

La vision ultime de tous ces experts et gourous qui dissertent sur l’AI, reste toujours teintée d’esprit divin – comme si, face à la machine, l’homme ne pouvait que s’assumer comme une créature de Dieu. Ou disons, d’un ou plusieurs dieux, selon les religions, et pour ne vexer personne.

Posons-nous maintenant dans une posture réellement « athée » : l’homme est juste le fruit de l’évolution – salut Darwin ! – donc son esprit – et toute la magie de la conscience – ne sont que le résultats d’échanges chimiques, ou chimio-électriques, c’est un peu compliqué, mais il n’y a aucun coup de pouce divin à y ajouter.

Alors là, on n’a plus qu’à disserter sur les mérites comparés de deux types de machine, l’une biologique, déjà bien ancienne, l’autre électronique, plus récente, mais dont la puissance augmente bien plus rapidement … tout reste ouvert, et nul ne peut prédire qui sera au service de l’autre – voire à la botte de l’autre – dans les années à venir.

Dieu et les robots

Avec la transhumanisme cher à Kurzweil, l’homme se rapproche un poil – un tout petit poil – de Dieu, peu importe le nom qu’on lui donne puisqu’en réalité, il n’existe pas vraiment ! Disons que sous ce label, je place une certaine idée de la divinité, celle des grandes religions monothéistes – fin de parenthèses.

Le rapprochement est infinitésimal : que sont 200 ou 300 ans de vie complémentaires par rapport à l’éternité ? Un peu comme quelques centimètres perdus au cœur de l’infini.

Quelques syllogismes pour avancer dans cette direction …

04-taitung-11-musee-prehistoire-lucy-copieAvec Kurzweil, l’homme augmente son espérance de vie parce que grâce aux thérapies géniques, aux nanotechnologies et prouesses qui nous permettront d’améliorer le hard (on change les pièces) et le soft (on réparer les logiciels) de tout être humain dans les années à venir ; mais avec tout ça, on ne gagne finalement pas grand-chose : l’homme ne sera certainement jamais éternel.

Par contre, on peut, en remplaçant habilement les pièces d’un robot, le faire durer indéfiniment plus longtemps ; surtout les robots devraient même pouvoir se réparer eux-mêmes, hard et soft : donc l’homme est en train de créer des êtres éternels : l’homme, créateur des robots, est leur Dieu.

Syllogisme amusant : puisque l’homme est un dieu, et qu’il n’est pas éternel … les dieux ne sont pas éternels.

Autre théorie amusante de Kurzweil : la singularité, c’est-à-dire le moment où le robot sera capable de créer des robots identiques, voire supérieurs à lui-même : le robot deviendra alors le dieu des robots – qu’il aura créés à son image – et en plus, il sera éternel.

Autre syllogisme plaisant, que je vous laisse réécrire proprement : les robots sont de bien meilleurs dieux que les hommes, puisqu’ils sont éternels.

Donc parmi les dieux (au pluriel), il y a Dieu et les robots. Ou les Dieux, si l’ont ajoute tous ceux des panthéons bouddhiste, scandinave, etc.

Vous me direz, Dieu n’a pas besoin de se réparer comme les robots : en fait, on n’en sait rien, il ne fait même peut-être que ça, vu que sa création fonctionne toute seule.

Et l’homme dans tout ça : finalement, pas grand-chose face à tous ces dieux immortels !

D’autant que selon une étude récente publiée dans la revue scientifique Nature, la durée maximale de la vie humaine pourrait déjà avoir été atteinte ; mais Kurzweil ne doit pas avoir le temps de lire Nature …