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Les Français, leurs budgets et les marques #2

2nde partie de ma contribution au livre blanc : Imaginer l’assurance de demain, publié par le Think Tank Demain l’assurance, téléchargeable ici.

Et les grands perdants sont … les marques !

Face à une telle situation, bon nombre de consommateurs font développer des réactions d’adaptation, voire de survie : comment préserver – ou retrouver – du pouvoir d’achat quand parfois on a l’impression que tout prend l’eau ?

En se ruant sur ce qui est gratuit – on peut encore accéder à des tas de contenus gratuit sur la toile, légalement ou pas – ou moins cher : d’où le succès du low coast dans les transports, de sites comme Booking dans l’hôtellerie, des comparateurs de prix, notamment dans l’assurance … et des promotions diverses et variées, jusqu’à la démesure du Black Friday et autres Cyber Monday.

Avec des offres « Jusqu’à – 70% » qui pullulent sur les sites Web et dans les vitrine des magasins … et les clients de s’interroger sur le « vrai » prix d’un téléphone, d’un téléviseur, d’un réfrigérateur : ils n’ont plus vraiment l’impression de faire de bonnes affaires pendant d’ultra courtes périodes mais plutôt d’en faire de mauvaises tout le reste de l’année …

… sauf qu’ils vont également découvrir que pendant que même pendant ces courtes périodes ils en font surtout de mauvaises : car, comme le souligne l’UFC Que Choisir, non seulement « la part de produits faisant l’objet d’une vraie promotion à l’occasion du Black Friday est faible », mais « l’ampleur des ristournes est plus que limitée ».[1]

D’où une perte accrue de confiance dans les marques et les distributeurs, tous secteurs confondus : chaque épisode d’une série comme Les marques nous mentent-elles ? du Youtubeur Le Tatou cartonne entre 2 et 3 millions de vues !

Autre tactique d’adaptation ou de survie dans un univers de pauvreté accrue : se passer des entreprises ou des marques, avec des plateformes comme AirBnB ou BlaBlaCar : je me fais un complément de revenus en louant mon appartement ou je paie mon cher mes déplacement en partageant la voiture d’un parfait inconnu.

Comment être sûr que le logement que je vais louer pour mes vacances à l’autre bout du monde sera de qualité ; ou que le chauffeur avec qui je vais voyager ne conduit pas dangereusement ? Simplement en me référant aux avis laissés par ceux qui m’ont précédé : des gens dont j’ignore tout, mais en qui je vais malgré tout avoir confiance.

Et ce sont lesdits « tiers de confiance » comme les nomme désormais les marketers qui vont assurer le rôle auparavant dévolu aux marques : servir de repères aux consommateurs ! Pierre plus sûr qu’Ibis, et Paul plus rassurant que la SNCF !

Dès lors, que reste-t-il aux marques ?

Pour certains, elles ne sont plus qu’objets de moquerie, voire de défoulement : le trolling se développe sur les réseaux sociaux … et tout est bon pour faire rire les autres socionautes, comme ce voyageur qui interpelle la SNCF sur Twitter : « Je suis à bord du train qui va à Lyon et je fraude ».

Certains spécialistes des médias sociaux admire le talents de certains community managers capables de répondre du tac au tac, dans le ton : mais franchement, le futur du branding, est-ce de payer de tels communicants pour « assurer » face à des socionautes qui se moquent ouvertement des marques ?

A moins qu’à une époque où bien des consommateurs ont du mal à gagner leur pain quotidien, il ne faille leur offrir des jeux ?


[1] Que Choisir : Black Friday 2019.

Les Français, leurs budgets et les marques #1

1ère partie de ma contribution au livre blanc : Imaginer l’assurance de demain, publié par le Think Tank Demain l’assurance, téléchargeable ici.

Les inégalités, ce ne sont pas que des chiffres !

Selon une étude réalisée par le Centre Kantar sur le Futur de l’Europe[1], pour les Français – mais aussi les Allemands – « les inégalités sont un problème majeur : respectivement 38% et 37% », contre seulement « 16% en Grande-Bretagne » : des chiffres qui interrogent … surtout le dernier pour qui a déjà vu les films de Ken Loach.

D’autant que le coefficient de Gini[2] montre que « les inégalités sont relativement faibles en 2016 en France (0,293), en Allemagne (0,295) » mais « légèrement supérieures (c’est-à-dire très modérées) en Grande-Bretagne (0,315) » : bref, les Anglais, moins égalitaires que les Français, ne se soucieraient pas vraiment des inégalités !

Inégalités qui renverraient donc en fait à deux réalités, l’une financière, l’autre psychologique, l’une nourrissant l’autre … mais pas seulement.

Revenons à l’année 2016 et penchons nous sur le niveau de vie moyen des Français, tel que mesuré par l’Insee – ce dernier correspond au « revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation », une unité « étant attribuée au premier adulte, 0,5 aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 aux enfants de moins de 14 ans » … ouf !

Donc ce niveau de vie moyen s’élevait à 23 580 € en 2016, soit 1 965 € mensuels.

L’Insee divise la population en 10 déciles, le 1er correspondant aux 10% de Français ayant le plus faible niveau de vie et le dernier, les 10% bénéficiant du niveau le plus élevé, soit 8 380 € pour les uns contre 56 230 € pour les autres.

Soit encore 698 € par mois versus 4 686 € et un rapport de 1 à 6,71 : imaginez un instant une personne seule vivant moins de 700 € mensuels … même pas en rêve à Paris, vu le coût des loyers.

698 € par mois pour les 10% de Français les plus pauvres, versus 4 686 € pour les 10% les plus riches … et 8 850 € pour le 1% le plus riche (106 210 € par an) – soit un rapport de 1 à 12,67 : les inégalités ne sont pas que psychologiques !

La part du revenu national détenue par ce 1% le plus riche s’élevait à 10,8% en 2014 contre 7,5% 30 ans plus tôt en 1984 ; pour retrouver ce même niveau de 10,8%, il faut remonter à nouveau 20 ans en arrière, en 1964.[3]

Globalement, les inégalités se sont réduites en France durant les Trente Glorieuses pour se recreuser à partir des années 80 : le rapport de 1 à 6,71 entre le 1er et le dernier décile précédemment évoqué n’était encore que 6,19 en 2001 – pas sûr que tout cela aille dans le sens égalitaire.

D’autant que les plus pauvres doivent faire face à des charges de plus en plus élevées.

Ainsi la part des dépenses pré-engagées – celles qu’un ménage ne peut éviter à moins de se retrouver SDF puisque le logement y occupe la majeure part, devant les assurances et les télécoms – a-t-elle grimpé de 12,3% à 29,1% de 1959 à 2013 !

Surtout, ces dépenses ne touchent pas pareillement tous nos concitoyens : elles représentent 56% des dépenses d’un couple avec un enfant pour les 25% des Français les plus pauvres contre seulement 24% pour les 25% les plus riches ; surtout elles sautent à 65% pour une famille monoparentale et 71% pour une personne seul pour les 25% les plus pauvres : il ne reste pas grand-chose pour se faire plaisir … surtout qu’alimentation, vêtements, essence ne sont pas inclus dans ces fameuses dépenses pré-engagées.

Et c’est même là que le financier rejoint le psychologique et que vont pouvoir éclater des crises comme celle des Gilets Jaunes.


[1] Centre Kantar sur le Futur de l’Europe, 18 Septembre 2018.

[2] Coefficient très prisé des économistes bien qu’également très critiqué :

Le Gini, ça peut faire Pschitt !

[3] Source : Garbinti, Goupille-Lebret, Piketty, 2017, cités par Alternatives économiques.

Imaginer l’assurance de demain : acte 2.

Le Think Tank Demain l’Assurance s’est fixé pour objectif d’imaginer le rôle sociétal et les missions de l’Assurance au cours des prochaines décennies.

La 1ère étape a consisté, le 28 mai dernier, à analyser des évolutions sociétales récentes et le décryptage des tendances qui feront les marchés et les consommateurs de demain : transition énergétique, digitalisation, environnement et changement climatique, cyber-risques et IA, nouveaux comportement et croissance des besoins de protection …

L’Atelier Conférence du 28 janvier prochain constituera l’Acte 2 des réflexions et permettra d’aborder ce que la profession de l’Assurance peut proposer dans le cadre des besoins de demain et quels modèles de relation avec le client prévaudront.

Cet après-midi s’organisera en 2 parties :

  • Présentation des réflexions du Think Tank par ses membres,
  • Table Ronde avec des représentants du monde de l’Assurance.

Avec la participation, notamment, de :

  • Olivier Blandin, Président – Accrma
  • Jean-Pierre Daniel, Président- Vigie
  • Natacha Minasso, Directrice Partenariats – Chubb
  • François Laurent – Consumer Insight
  • Christian Parmentier, Président – Demain L’Assurance
  • Philippe Picard, Directeur Relations Adhérents & Pilotage Projets – Mgen
  • Christophe Rougon, Responsable Relation Client – Macif
  • Denis Thaeder, Chief Mission Officer – La Parisienne

Lieu : Tour Allianz One, 1 Cours Michelet – Paris la Défense

Date : 28 janvier 2020, de 14h30 à 17h00.

Participation gratuite, sur invitation : pour assister à la conférence, il suffit d’envoyer vos coordonnées par mail à : contact@demainlassurance.org.

Visa assurances, l’assureur qui n’assure pas

Aux cartes Visa « haut de gamme »Premier, Platinum – sont associés divers services comme une assurance couvrant les accidents survenus avec une voiture de location ; et comme la société Visa Europe France n’est pas elle-même un assureur, cette dernière garantie est sous-traitée auprès d’Axa France IARD via son courtier CWI, filiale de l’américain Assurant … ça en fait du monde !

Après mes problèmes Zambiens – merci Google ! –, je remplis le dossier idoine sur le site de Visa assurances ; quelques jours plus tard, « demandede pièce(s) manquante(s) » de CWI, réclamant : « la facture, le devis des réparations ou le rapport d’expertise. Si la société de location applique un forfait, la copie du barème de tarification des dommages. Les loueurs ne sont généralement pas réparateurs, et par conséquent non habilités aux réparations. Nous avons besoin du document délivré par un organisme habilité aux réparations de véhicule sur lequel le loueur s’est basé pour vous refacturer le dommage au véhicule ».

Traduction possible : Europcar Zambie sont des escrocs auxquels on ne peut accorder la moindre confiance, ils truquent certainement les factures.

Autre traduction : essayez donc de demander par mail à un correspondant zambien un tel « document délivré par un organisme habilité aux réparations de véhicule » : mission impossible … et découragement certain !

Un petit tour sur les forums se révèle édifiant : car la réputation du courtier n’est plus à faire ! Que ce soit comme sous-traitant pour Visa ou dans l’assurance téléphone mobile téléphone : ils font tout pour ne jamais payer, misant sur le découragement des clients.

Je les renvoie donc par retour de mail aux termes de la « notice d’information valant Conditions Générales » précisant les documents nécessaires pour être remboursé : la liste des déjà suffisamment longue …

Et pour faire bonne mesure, je m’épanche sur Twitter en impliquant Axa – qui me demande aussitôt un résumé des faits – et préviens également ma banque – qui m’a « vendu » la carte Visa et ses services.

Réponse sous huitaine de CWI : « Nous regrettons la mauvaise impression que vous avez pu ressentir lors de la gestion de votre dossier sinistre »  – sans blague ! – et nous vous remboursons … sauf « les frais de recouvrement administratif ».

Les frais de recouvrement administratif : mais quels frais de recouvrement administratif ?

La facture du loueur comprend 3 postes regroupés sous la rubrique « Being charge for damages » : la réparation d’une roue endommagée, celle du pot d’échappement et le remplacement du véhicule, en anglais « Admin and Recovery fee »  … ce que CWI va s’empresser de traduire par « frais de recouvrement administratif », histoire de ne pas payer.

Nouveau mail assez énervé de ma part – « Manifestement vous parlez un aussi mauvais anglais que vous êtes de mauvaise fois » – et où je les renvoie à linguee et  autres reverso.

Réponse : « Nous vous informons que le dossier a fait l’objet de multiples réclamations au sein de notre service et que toutes les voies de recours en notre qualité de courtier ont été épuisées ».

Traduction : nous ne savons plus comment vous arnaquer, donc circulez, il n’y a plus rien à voir ???

Nouveau tweet rageur : « CWI courtier @AXAFrance pour @Visa_Fr Premier refuse de rembourser mes frais de dépannage voiture location prévus contrat @AXA_FRANCE dit suivre le dossier mais ne fait rien @Visa_Fr Premier s’en lave les mains Informerai avancement dossier tous les jours @FFA_assurance ».

Réponse @AXAFrance : « Je comprends votre impatience, sachez que nous sommes toujours dans l’attente du service concerné ».

Réponse de votre serviteur : « @AXAFrance meilleur pour envoyer des DM lénifiants que pour faire son job d’assureur » … et miracle : dans le ½ heure, un gestionnaire d’Axa m’appelle et m’informe qu’ils vont demander à leur courtier de me rembourser.

Je le reconnais, je peux être particulièrement teigneux … et qui plus est, je connais bien le secteur de l’assurance ; mais mettez-vous un instant à la place du client lambda, qui a souscrit à une carte Premium en croyant être bien couvert et se trouve face à gens d’aussi mauvaise foi que CWI … Que va-t-il se passer ?

Un, il laissera tomber, ce qui est inadmissible car il est dans son bon droit.

Deux, il conservera une très mauvaise image d’Axa – et évitera de souscrire une assurance chez eux – et de Visa – mais comme les autres ne sont certainement pas mieux !

En d’autres termes, en cautionnant CWI, Axa et Visa, non seulement se forgent une mauvaise réputation, mais qui plus est, creusent un peu plus la tombe du marketing, sur qui tout cela va bien sûr retomber.

Les Frigos Solidaires

Les Frigos Solidaires, vous connaissez ? Non ? Une belle initiative lancée par une jeune restauratrice et soutenue par Identités Mutuelle ; rencontre avec Veronique Micard, responsable communication de la mutuelle.

MarketingIsDead : En deux mots, c’est quoi, ces Frigos Solidaires ?

Veronique Micard : Les Frigos Solidaires, ce sont des frigos en libre service dans lesquels les habitants du quartier, commerçants et restaurateurs peuvent déposer de la nourriture et ceux qui en ont besoin se servir facilement. C’est une action solidaire qui crée du lien social, un point de rencontre entre ceux qui donnent et ceux qui sont bénéficiaires et une façon de lutter contre le gaspillage des restaurateurs et particuliers.

C’est l’idée de Dounia Mebtoul, une jeune restauratrice, qui a vu ce concept à Berlin et à Londres et a ouvert le 1er Frigo solidaire dans son restaurant La cantine du 18 à Paris.

Pour en ouvrir un, c’est simple, il faut trouver un restaurateur ou commerçant qui va lancer une cagnotte sur HelloAsso pour recevoir le Frigo, et respecter la charte des produits qui peuvent rentrer dans la Frigo.

MarketingIsDead : C’est Baptiste Lorber, un Youtubeur, qui va devenir l’ambassadeur de cette campagne : les Youtubeurs deviennent les nouveaux porte-parole de la solidarité ?

Veronique Micard : Effectivement, les Youtubeurs se mobilisent de plus en plus sur des projets solidaires (voir l’exemple de Jérôme Jarre) et rassemblent leur importante communauté (fans, followers …) autour des causes qu’ils défendent.

Baptiste Lorber s’est vraiment impliqué dans l’action des Frigos avec plus de 65 000 vues sur la vidéo de présentation et de nombreux tweets pour interpeller les mairies. Il a gardé son ton et son humour pour diffuser cette idée simple auprès du plus grand nombre

MarketingIsDead : Et que vient faire Identités Mutuelle dans cette aventure ?

Veronique Micard : Identités Mutuelle, en tant qu’acteur de l’économie sociale et solidaire cherchait à soutenir une initiative citoyenne. Nous avons rencontré Dounia après avoir lu des articles et vu des reportages sur l’ouverture du Frigo, il se trouve que Dounia connaissait la mutuelle qui avait été celle de son grand-père, minier dans le nord de la France. Nous avions tout pour devenir partenaires!

Dounia, Baptiste et Identités Mutuelle se sont mobilisés pour qu’il y ait de nombreux frigos ouverts dans les villes de France, après Paris, il y a eu Lille et Grenoble. et de nombreux autres ouvertures sont en préparation…

Pour lancer un frigo, rendez-vous sur  identites-mutuelle.com/lesfrigossolidaires ; et pour liker, commenter, partager : facebook.com/identitesmutuelle/ ou : twitter.com/ID_Mutuelle?lang=fr.

Exploiter intelligemment les réseaux sociaux

Lors de la rédaction des Grands principes du marketing de l’assurance, Marie Huyghues-Beaufond, Christian Parmentier et Alexandre Rispal ont sollicité mon avis, que je reporte ici ; pour les 400 autres pages auxquelles je n’ai pas contribué, vous pouvez acheter l’ouvrage.

Exploiter intelligemment les réseaux sociaux

En une quinzaine d’années, Internet s’est hissé à la première place des médias français, devant la télévision, et en encore moins de temps, les médias sociaux sont devenus incontournables

Contrairement aux médias classiques, il existe de nombreuses manières différentes de communiquer sur les médias sociaux – mais toutes ne sont pas nécessairement efficaces, certaines peuvent même desservir l’annonceur !

Ainsi premier écueil à éviter, la course aux fans sur Facebook ou aux followers sur Twitter : on peut même « acheter » des fans ou des followers ! Inutile de préciser que la qualité n’est pas au rendez-vous …

Par ailleurs, disposer d’une forte base de fans sur Facebook ne fera que renforcer votre dépendance à son égard – Facebook est un média fermé –, en vous obligeant à dépenser des sommes importantes en publicité pour que vos fans voient sur leur time line, les contenus que vous publiez !

Second écueil à éviter, la quête du buzz « qui tue » : nombreux rêvent de réaliser à très bas coûts une vidéo géniale que des centaines de milliers d’internautes vont relayer à leurs amis après l’avoir vue sur YouTube : sauf exception, les vidéos qui « font le buzz » coûtent cher à réaliser.

Les médias sociaux sont des médias horizontaux, contrairement aux médias classiques, ce qui signifie que marques et consommateurs se situent au même niveau, celles-là ne disposant pas de plus de droits et de pouvoir que ceux-ci … et même parfois moins.

Communication horizontale, cela signifie que si l’on vous parle, vous devez répondre : si une assuré n’est pas content de vos services et vous le fait savoir sur Twitter, vous devez lui répondre d’autant plus vite que des tas de gens vous voient !

Communication horizontale, cela signifie que vos clients peuvent aussi créer le buzz … éventuellement à vos dépens, et c’est la crise : mieux vaut parfois s’excuser et rétropédaler que s’enfermer dans une position intenable ; une crise passe d’autant plus vite que l’annonceur sait faire preuve d’humanité.

Communication horizontale, cela signifie enfin que les consommateurs n’ont aucune obligation de rester exposés à vos messages, contrairement à la télévision : seul moyen d’engager de dialogue avec eux, il vous faut les intéresser.

Comment ? Au travers d’une politique de contenus adaptés : pas nécessairement des jeux, ni des gags, mais bien souvent des contenus sérieux mais intéressants. Des contenus utiles dans leur vie de tous les jours – et bien évidemment, pas directement commerciaux : le registre de la communication sur les médias sociaux se situe juste à l’opposée de celui de la communication publicitaire.

On a marché sur la lune

Le secteur de l’assurance n’est certainement pas un des plus dynamiques en termes d’innovation ; raison de plus de saluer l’arrivée de Moonshot-Internet, que viennent de lancer Alexandre Rispal et Emilien Matte.

MarketingIsDead : Alexandre et Emilien, vous venez de lancer Moonshot-Internet, une compagnie d’assurance d’un nouveau genre …

Alexandre et Emilien : En effet, au début nous nous sommes intéressés au départ à la manière de répliquer Rocket Internet (usine à startups) dans le monde de l’assurance. Cette réflexion a rejoint une volonté de Société Générale Insurance de travailler sur un sujet proche, sujet qui était piloté par Alban Lavril.

C’est ainsi qu’est née l’initiative Moonshot-Internet au sein de Société Générale Insurance.

Très vite deux autres personnes se sont jointes à nous : Marie Huyghues-Beaufond et Nicolas Serceau. Depuis mars 2017, Moonshot-Internet est une société à part entière immatriculée auprès de l’ORIAS.

Moonshot-Internet souhaite révolutionner la manière de concevoir l’assurance et la façon dont elle est perçue. Nos produits seront simples, proposés en ligne et nos clients seront remboursés automatiquement.

Pour y parvenir, Moonshot-Internet a créé une véritable usine à produits permettant de lancer de nouvelles offres entre 30 et 90 jours.

Moonshot-Internet veut devenir un partenaire incontournable des sites d’E-commerce en leur proposant un revenu complémentaire ainsi qu’un service à valeur ajoutée pour leurs clients de manière simple grâce aux API mises à disposition en ligne pour nos partenaires.

MarketingIsDead : Cette startup s’est développée dans le giron d’un grand groupe ?

Alexandre et Emilien : Cela a été une aventure au long cours depuis 12 mois. En effet, l’un des enjeux est de combiner l’état d’esprit « start-up » avec le fonctionnement d’un grand groupe. Nous avons été accompagnés par des sponsors internes très impliqués, condition indispensable à la mise en place d’une telle initiative. Par ailleurs, nous sommes attentifs à partager largement notre expérience au sein de notre groupe.

MarketingIsDead : Quel regard portez-vous sur l’assurance dans notre pays ?

Nous constatons que le secteur évolue rapidement en Asie et aux Etats-Unis. L’Europe depuis quelques années innove également en Allemagne, Scandinavie et Royaume-Uni.

Moonshot-Internet souhaite s’ancrer dans cette dynamique en France et prendre un rôle actif au développement de l’Assurtech.

MarketingIsDead : Alexandre, dans le même temps tu écris de nombreux ouvrages, y compris sur le cyclisme et sur le transhumanisme : qu’est-ce qui te motive ?

Alexandre : C’est vrai que cela peut sembler relativement éloigné.

En fait, a posteriori, je me rends compte qu’il y a un point commun. Dans le cyclisme, mon ouvrage traite de la technologie du dopage. Dans le transhumanisme c’est l’amélioration globale de toutes les fonctions humaines. Bref, on retrouve la notion de performance, qui est aussi dans l’ADN de Moonshot-Internet.

Assurance : Ubérisation en vue

Les assureurs se croient protégés de l’ubérisation par la loi – loi qui les figent dans une quasi-totale incapacité d’innover par ailleurs.

CAMERAAvec l’arrivée des objets connectés, ils tentent de remettre en cause les fondements mêmes de leur métier : la mutualisation des risques, avec pour objectif final de faire payer beaucoup plus par exemple les mauvais conducteurs … ou les malchanceux – il y en a !

Le problème, c’est que les mêmes assureurs continuent à mutualiser sur le dos des assurés … leurs propres charges : ainsi cette année, nombreuses sont les compagnies à annoncer des augmentations proches ou supérieures à 5 % en raison des inondations plus fréquentes et des accidents de la route en progression.

La carotte pour attirer de nouveaux clients et le bâton pour tous !

Arrivera bien un jour où, pour de multiples et bonnes raisons, le verrou de la loi sautera … et les assureurs verront débouler Uber – enfin un « Uber » de l’assurance, un peu comme la G7 qui n’a jamais cru, jusqu’à récemment, à une telle concurrence.

Objets connectés et marketing dans l’assurance : entre attentes et réalités

Notre Société a connu au cours de ces 20 dernières années plus de bouleversements que les 50 précédentes ; en particulier des bouleversements brutaux, fondamentaux, qui remettent en cause les bases même de notre vie, tant personnelle que sociale. Ces changements impactent au premier plan les acteurs du marketing dont la vocation est de comprendre et suivre les attentes de consommateurs qui eux-mêmes ne savent plus trop où ils en sont.

Après la révolution Internet, le Web social et, plus récemment la Consommation Collaborative et le Big Data, est arrivé «l’Internet des Objets » (IoT, pour Internet of Things, en anglais), que l’on réduit trop souvent aux Objets Connectés ; objets que l’on a l’impression de dominer alors qu’ils échangent entre eux sans le concours de l’Humain. Sans doute que l’inquiétude que cela engendre conduit aux multiples articles sur le sujet.

Parallèlement, des légions de start-up lancent d’innombrables projets, lesquels sont la proie des dinosaures de l’ancienne économie (cf. Nokia qui vient d’acquérir le pionnier français Withings pour quelque 170 millions d’euros).

Quant aux consommateurs, qu’en pensent-ils vraiment ?

Si l’on note des niveaux d’intérêt élevés pour certains produits, notamment liés à la sécurité et à la santé, les intentions d’achat demeurent cependant très modestes, freinées par les craintes liées à la sécurité des données personnelles, du risque de dépendance… et surtout du coût.

Pour répondre à toutes ces questions, le LAB organise le Mardi 11 octobre 2016 une matinée d’échanges, avec :

  • Raphaël BERGER, Directeur du Département Média & Numérique de l’IFOP, et responsable de l’Observatoire des Objets Connectés, nous montrera que si les objets connectés passent d’un statut de produits de niche pour quelques early adopters à des produits pour tous, ces derniers restent hésitants, voire méfiants avant de penser à passer à l’acte d’achat.
  • Béatrice CHEMLA, Directrice Healtcare Europe de Future Thinking, se penchera sur les utilisateurs potentiels dans le domaine de la santé au travers d’une étude réalisée en 3 phases : étude quantitative on line auprès de 1000 internautes ; phase ethnographique chez les utilisateurs ; table ronde d’experts.
  • Virginie FEMERY, Responsable du Programme e-santé Vivoptim de la MGEN, montrera comment la MGEN calibre les services proposés aux adhérents selon plusieurs critères dont les remontées des objets connectés comme les traqueurs d’activité, ainsi que les balances et tensiomètres connectés ; la sécurisation et la nature des données reste un point clé dans la mise en œuvre (définition des données de santé ou bien être, déclaration CNIL, circuit et passage des différents Clouds,…) et créer l’usage à long terme en est un autre.
  • Gérard HAAS, Avocat à la Cour, tentera un décryptage juridique pour les assureurs de l’Internet des Objets : grâce à lui, les compagnies et mutuelles vont pouvoir couvrir un usage en temps réel, interagir enfin avec leurs assurés, recueillir et diffuser des informations ou encore les anticiper les risques … Cette transformation du produit vers un modèle de services interconnectés ouvre d’incroyables perspectives qui se heurtent toutefois à des risques juridiques qu’il convient de connaître pour mieux les neutraliser.
  • Christophe BENAVENT, Professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, et auteur de Plateformes : Sites collaboratifs, marketplaces, réseaux sociaux… Comment ils influencent nos choix (Fyp éditeur) soulignera enfin que les objets connectés n’échapperont pas à la logique des plateformes. Quels acteurs ? Quels business modèles ? Ces questions restent ouvertes mais des éléments de réponses peuvent être trouvé au travers de deux idées. La première que qu’au fond les objets connectés s’inscrivent dans des dispositifs de feed-back comportemental généralisé, la seconde que le seul feedback permet difficilement les changements comportements et doit s’accompagner de dispositif de coaching, de mentoring et de nudge.

Pour s’inscrire, c’est ici.