Société Archives - Page 2 sur 2 - Marketing is Dead
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Société

Dieu et les robots

Avec la transhumanisme cher à Kurzweil, l’homme se rapproche un poil – un tout petit poil – de Dieu, peu importe le nom qu’on lui donne puisqu’en réalité, il n’existe pas vraiment ! Disons que sous ce label, je place une certaine idée de la divinité, celle des grandes religions monothéistes – fin de parenthèses.

Le rapprochement est infinitésimal : que sont 200 ou 300 ans de vie complémentaires par rapport à l’éternité ? Un peu comme quelques centimètres perdus au cœur de l’infini.

Quelques syllogismes pour avancer dans cette direction …

04-taitung-11-musee-prehistoire-lucy-copieAvec Kurzweil, l’homme augmente son espérance de vie parce que grâce aux thérapies géniques, aux nanotechnologies et prouesses qui nous permettront d’améliorer le hard (on change les pièces) et le soft (on réparer les logiciels) de tout être humain dans les années à venir ; mais avec tout ça, on ne gagne finalement pas grand-chose : l’homme ne sera certainement jamais éternel.

Par contre, on peut, en remplaçant habilement les pièces d’un robot, le faire durer indéfiniment plus longtemps ; surtout les robots devraient même pouvoir se réparer eux-mêmes, hard et soft : donc l’homme est en train de créer des êtres éternels : l’homme, créateur des robots, est leur Dieu.

Syllogisme amusant : puisque l’homme est un dieu, et qu’il n’est pas éternel … les dieux ne sont pas éternels.

Autre théorie amusante de Kurzweil : la singularité, c’est-à-dire le moment où le robot sera capable de créer des robots identiques, voire supérieurs à lui-même : le robot deviendra alors le dieu des robots – qu’il aura créés à son image – et en plus, il sera éternel.

Autre syllogisme plaisant, que je vous laisse réécrire proprement : les robots sont de bien meilleurs dieux que les hommes, puisqu’ils sont éternels.

Donc parmi les dieux (au pluriel), il y a Dieu et les robots. Ou les Dieux, si l’ont ajoute tous ceux des panthéons bouddhiste, scandinave, etc.

Vous me direz, Dieu n’a pas besoin de se réparer comme les robots : en fait, on n’en sait rien, il ne fait même peut-être que ça, vu que sa création fonctionne toute seule.

Et l’homme dans tout ça : finalement, pas grand-chose face à tous ces dieux immortels !

D’autant que selon une étude récente publiée dans la revue scientifique Nature, la durée maximale de la vie humaine pourrait déjà avoir été atteinte ; mais Kurzweil ne doit pas avoir le temps de lire Nature …

La Blockchain, entre la mécanique quantique et Second Life

La Blockchain est un Eldorado qui se situe quelque-part entre la mécanique quantique et Second Life, pas très loin d’Internet.

Un Eldorado, car elle permet de réaliser des transactions financières pour trois fois rien et de manière totalement sécurisée ; tout le monde s’y intéresse, et notamment les banques qui utilisent encore un système antédiluvien pour leurs transactions. Mais elle ne sont pas les seules : les pouvoirs publics regardent la Blockchain avec beaucoup d’intérêt et un zeste de soupçon, puisqu’elle permet de battre monnaie (la référence, c’est le Bitcoin), en contradiction avec leurs privilèges régaliens ; et bien sûr, toute le petit monde de la FinTech qui espère faire fortune et détrôner les GAFA et autres TUNA.

Un Eldorado, mais aussi les portes de l’Enfer pour les institutions : car les premiers à pâtir d’un système totalement décentralisé seront bien évidemment … les banques et les gouvernements !

La Blockchain s’apparente aussi à la mécanique quantique parce si tout le monde en parle, peu de spécialistes savent réellement de quoi ils parlent : Einstein se plaisait à dire que seule une poignée de physiciens (dont il faisait partie) étaient capable de comprendre réellement la mécanique quantique ; on pourrait presque dire la même chose de la Blockchain … ce qui n’empêche pas tout le monde d’en parler, avec curiosité, inquiétude ou suffisance, selon sa posture.

Et Second Life ? En 2007, le réseau social en 3D préfigurait le futur de la toile, il était vécu comme incontournable, tellement à la mode que nos deux candidats à l’élection présidentielle y avaient construit leur île ; et les banques (encore elles) y recrutaient leurs futurs collaborateurs à grands renforts de publicité.

La Blockchain n’est pas très loin non plus d’Internet, puisque c’est un protocole facilitant des échanges : de données pour la toile, de transactions pour la Blockchain.

Mais un Internet balbutiant, car aujourd’hui, la Blockchain ne repose par sur un protocole unique (ou plutôt un ensemble de protocoles) comme TCP/IP, mais chacun y va de son petit protocole ; celui du Bitcoin a été mis au point par … on ne sait pas trop qui, puisque personne n’a jamais rencontré Satoshi Nakamoto, son concepteur !

Quand à la sécurité absolue du système, on peut également avoir quelques doutes, quand on observe la vitesse à laquelle le cours du Bitcoin fluctue : pêché de jeunesse ou instabilité inhérente à toute Blockchain ?

Le marche des objets connectés n’existera jamais

Les objets connectés sont à la mode, et nul doute que les startups françaises seront encore à l’honneur au prochain CES de Las Vegas, en janvier 2016.

Les chiffres les plus fous circulent sur ce « marché » que d’aucuns estiment à près de 2 milliards de dollars en 2020 – même si on ne sait pas trop ce que l’on met dedans ! Et rien qu’en France, ce sont 2 milliards d’objets connectés qui devraient être vendus d’ici 2020 …

Pourtant, à mon humble avis, et quoi qu’en pense tous les gourous du secteur, le marche des objets connectés n’existe pas encore … et n’existera jamais.

Il n’existe pas encore parce qu’un objet ou un service n’existent qu’au travers des usages qui en sont faits : avant, c ne sont que des « choses » sont fonction – donc sans réalité. Or mis à part une clientèle de geeks très présente dans le monde du marketing et de la communication, personne ne s’intéresse vraiment aux objets connectés. Et surtout, personne n’en achète : le consommateur lambda n’y trouve encore aucun réel intérêt.

Il n’existera jamais parce que dans quelques années, TOUS les objets seront connectés : c’est juste la loi de l’évolution technologique, on n’imagine pas un fabricant rester en dehors du mouvement ; donc il sera aussi vain de vanter les mérites de sa machine à la laver connectée que ceux de sa machine à la laver branchée sur le 220 volts. La révolution de l’Internet des Objets, elle ne se situe pas dans les objets, mais dans l’Internet – la fait que les objets parleront aux objets comme les êtres humains dialoguent entre eux.

Et la marketing dans tous ça ? Il devra faire face à deux challenges.

Celui de trouver des usages aux objets nouveaux – ou plutôt à la capacité qu’auront des objets on ne peut plus banals à communiquer entre eux. De vrais valeurs d’usage, pas du gadget : car jamais les consommateurs ne paieront pour des features qui ne leur servent à rien – sauf les geeks qui pullulent dans le microcosme du marketing.

Mais surtout, et c’est le second challenge, de savoir traiter en temps réel l’avalanche de nouvelles données qui vont leur tomber dessus : car Internet des Objets se conjugue nécessairement avec Big Data. Et là, il va falloir trouver mieux que des solutions aussi simplistes que le retargeting : car franchement, se voir proposer pendant des semaines une machine à café alors qu’on vient juste d’en acheter une, c’est lassant.

Deux challenge de poids et deux problématiques tout aussi lourdes également en vue.

La première d’ordre juridique : déjà que tous les problèmes liés à l’émergence du Net (du vieux Net, pas du Web social …) sont loin d’être résolus, on va se retrouver face à de gigantesques flous (trous ?) juridiques.

La seconde d’ordre éthique : jusqu’où les (mauvais) marketers vont-ils aller dans le sens du nom respect du consommateur ? Sûr, d’aucun vont rééditer le coup des spams pour le Viagra ! Imaginez, demain vous aller acheter un pack de lait dans le centre commercial voisin … et votre montre n’arrête pas de vibrer à cause des multiples SMS que vous adressent les multiples beacons ! Et ce n’est qu’un tout petit exemple de ce qui peut nous attendre.

Bref, le marche des objets connectés n’existera sans doute jamais … mais ses dérives, elles, risquent de se multiplier.