Ridicule Archives - Marketing is Dead
394
archive,category,category-ridicule,category-394,ajax_fade,page_not_loaded,,select-theme-ver-2.3,wpb-js-composer js-comp-ver-4.5.3,vc_responsive
 

Ridicule

Qonto : erreur publicitaire … ou lapsus révélateur ?

Le problème avec bien des startups, c’est qu’elles travaillent toujours dans l’urgence – premier travers – et qu’elles estiment avoir la science infuse – second travers, bien plus grave !

Dernier exemple en date, la campagne Qonto, la néo-banque … qui n’en n’est pas vraiment une puisqu’elle utilise les services du Crédit Mutuel Arkéa en marque blanche – et la startup entretient bien l’équivoque, lorsqu’elle explique sur son site « comment choisir sa banque pro ou sa néo-banque ? ».

Bon passons sur ce qui pourrait s’apparenter à de la tromperie commerciale, pour nous recentrer sur ses affiches : « Des conseillers injoignables ? Vous n’avez pas le bon numéro. Qonto », peut-on discerner en très grosses lettres.

En leur temps – mais c’était au siècle passé – des publicitaires comme David Ogilvy ou Pierre Lemonnier expliquaient qu’il ne suffit pas d’attirer l’attention par tous les moyens … seul compte le message délivré.

Et qu’il vaut mieux que ce message se révèle POSITIF pour la marque !

Même quand on s’ennuie sur un quai de métro, on ne lit pas en détail les affiches qui couvrent les murs : notre cerveau enregistre rapidement un certain nombre d’information, les plus évidentes, les plus perceptibles – et néglige totalement les autres : n’importe quel chercheur en sciences cognitives vous le confirmera.

Donc, du message précédent, je ne retiendrai que « Qonto = conseillers injoignables » – point barre ! Tout l’art de faire une campagne contreproductive !

Mais qui reflète sans doute une réalité : le soir même, j’en discutais avec un ami entrepreneur qui m’avouait avoir désespérément cherché à les joindre, en vain, avant de se tourner vers un autre établissement.

Finalement : erreur publicitaire … ou lapsus révélateur ?

Les startups finissent mal en général

Il y a une dizaine d’années – environ, je ne me souviens pas de la date précise – j’assistais dans une soirée réunissant geeks et marketers, au lancement en France d’un petit logiciel de prises de notes plutôt sympa : Evernote. Vraiment pratique : on l’installait sur son PC, sa tablette, son Smartphone et on avait toujours ses pense-bêtes avec soi … et ses codes d’accès aux sites en ligne.

De cette soirée, je suis reparti avec un T shirt vraiment sympa, avec son logo en tête d’éléphant, et une furieuse envie d’installer cet outil sur tous les appareils.

Quelques années plus tard, Evernote m’annonçait qu’à moins de payer la version Prémium, je n’avais plus droit qu’à deux appareils … puis, cette année, qu’à un seul appareil … à moins de souscrire à la version payante.

Aficionado d’une marque plutôt cool, je me suis senti trahi … et ai migré vers OneNote, déjà installé sur mon PC et qui correspond tout aussi bien aux usages basiques que j’avais d’Evernote !

Je comprends qu’Evernote veuille grandir et rentabiliser ses investissements : est-ce une bonne démarche de bousculer violemment ses premiers utilisateurs et supporters ? Pas sûr : ce qu’on gagne en CA, on le perd en image, on devient une société commerciale comme les autres, une boite tirée par la seule finance.

Il y a une dizaine d’années également, une startup américaine réunissait quelques geeks et marketers dans un appartement parisien pour annoncer le lancement en France d’un site de locations entre particuliers, sur le modèle des B&B anglo-saxons … et je trouvais le concept plutôt intelligent.

Quelques jours plus tard, le patron de la structure française était fier de pouvoir exposer son projet lors d’une réunion que j’avais organisée à l’Adetem ; quelques années plus tard, ses successeurs ne daignaient plus répondre à mes sollicitations : certainement Airbnb avait d’autres préoccupations en tête – peut-être répondre aux critiques des élus de la capitale, par exemple ?

A la fin des années 90, geeks et universitaires annonçaient élogieusement l’arrivée d’un nouveau moteur de recherche vraiment intelligent qui au lieu de vous balancer des tonnes de résultats en vrac comme les AltaVista et autres Lycos : bref, une startup géniale, à qui on promettait un bel avenir.

Aujourd’hui Google, rebaptisé Alphabet, est devenu un monstre d’arrogance, spécialiste de l’évasion fiscale …

Bref, les startups qui réussissent trahissent toujours la confiance, l’estime de leurs premiers supporters : de « petit truc sympa et intelligent », ils se muent en colosses financiers et méprisants … voire méprisables.

J’espère malgré tout que mes copains lancent aujourd’hui des startups m’adresseront toujours la parole dans quelques années, et qu’ils ne se seront pas tous mués en comptables au cœur d’acier !

Marketing du ridicule : Hyundai

Certains marketers, certaines entreprises, en agissant de manière hâtive et désordonnée, poussée par le seul soucis d’une « efficacité » à très court terme – terme que je prends bien soin de mettre entre guillemets – se retrouvent parfois, voire souvent, dans des situations ridicules.

Je commencerai cette nouvelle rubrique par le cas Hyundai Motor France, qui vient de m’adresser un mail – non sollicité comme 90% de ceux que je reçois malgré le RGPD – me saluant en ces termes :

« Bonjour isabel ***, vous recevez ce mail car vous êtes abonné avec l’adresse … » : l’adresse mail est bien la mienne, et j’ai caché le nom de famille de la dénommée Isabel, que je ne connais aucunement par ailleurs … et qui n’a même pas droit à une majuscule !

Il est évident que la base de données n’est pas conforme au RGPD : il est clair que je n’aurais jamais confirmé souhaiter recevoir des courriels adressés à une dame que je ne connais pas, même si on me précise de manière mensongère : « Vous bénéficiez de cette offre car vous etes inscrit sur le reseau Canal-VIP et offres partenaires » … les accents qui manquent, ça sent le spammeur.

D’ailleurs, il suffit de taper Canal-VIP sur le 1er moteur de recherche venu pour que spammeur.com vous le signale aussitôt comme tel – à ne pas confondre avec le site espagnol de canalvip.tv : les spammeurs aiment bien entretenir la confusion.

canalvip.fr appartient à la société AzurInteractive, basée à Montpellier et très bien référencée également sur iboutix.no-ip.info/spam, site dénonçant également les spammeurs.    

Les spammeurs sont connus pour utiliser des bases de données non seulement peu respectueuses de la loi, mais également bien pourries, siphonnant de ci, de là des adresses pour les gonfler : d’où la non correspondance entre noms et adresses.

Et le risque pour des sociétés comme Hyundai de paraître complètement ridicules que dans le cas présent … ce qui ne serait pas le cas si elles respectaient la loi et l’éthique de la profession ; bref, le directeur marketing de Hyundai Motor France ferait correctement son job, il ne couvrirait pas sa société de ridicule.