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Le marketing et ses outsiders : le point de vue de Jean-Marc Goachet

Avec mes amis du Conseil Scientifique de l’Adetem, nous nous penchons sur le futur de notre profession – vaste sujet ! Dans ce cadre, Xavier Charpentier, Laurent Ponthou, Frank Rosenthal et moi-même avons initié une réflexion sur les « nouveaux entrants » … que selon l’avancée de nos travaux – et notre humeur – qualifions de « startups » ou « d’outsiders » !

Nous avons interrogé quelques experts dont je publierai les réponses au fil des prochains jours : aujourd’hui, Jean-Marc Goachet.

François : Pourquoi les startups/nouveaux acteurs ne respectent-ils pas les règles traditionnelles du marketing ?

Jean-Marc Goachet : Je ne dirais pas qu’ils ne les respectent pas. Ils ont hacké les règles du marketing traditionnel en les mettant à l’épreuve du réel. Et avec le digital, peu de moyens en poche et de l’observation, ils ont repensé les raisonnements et les atouts du marketing pour tordre le cou à concepts qui n’ont pas passé le crash-test.

Les derniers wagons d’étudiants formés à la sauce Kotler ne sont pas si vieux. La nouvelle génération de profs re-questionne ses enseignements au regard des pratiques des plus jeunes qui n’ont parfois jamais fréquenté les bancs de la fac ou d’une école de management. Le meilleur moyen de s’approprier les nouvelles règles repensées sur le terrain en mode test-and-learn.

François : Les startups/nouveaux acteurs sont-ils des ennemis ou des cibles pour les entreprises traditionnelles ?

Jean-Marc Goachet : Ce sont des partenaires. Avec le digital, tout est question de masse critique. Les algorithmes ont besoin d’être nourris, entraînés pour mieux connaître les clients et répondre à leurs attentes de façon personnalisée. L’heure est donc au faire ensemble pour être là où l’on ne vous attend pas. Le client veut être écouté et surpris.

Les nouveaux acteurs ont cette agilité et le mindset qui va avec. Beaucoup de partenariats sont perçus comme inattendus de prime abord pour ensuite révéler une stratégie que personne attendait et pourtant gagnante. Il suffit de regarder du côté d’Amazone Prime dans le retail ou SpaceX dans l’aérospatial. C’est l’heure de la fertilisation croisée.

François : Finalement, de tout ce bouleversement du paysage économique :

  • Le consommateur y trouve-t-il son compte ?

Jean-Marc Goachet : Tout dépend de ce qu’il attend et des sacrifices qu’il est prêt à faire avec ses données personnelles. Dans l’absolu, je ne suis pas convaincu. On doit continuer à réfléchir pour conserver une part de discernement et surtout son libre arbitre. Comme il est suggéré dans le point ci-dessous, le client est aussi… citoyen. Et c’est à ce niveau là que tout se joue.

  • Le citoyen y trouve-t-il son compte ?

Le citoyen doit s’engager et quitter son poste de simple observateur. Les villes développent des stratégies de plus en plus inclusives. À nous d’y prendre part pour bénéficier réellement de ce que l’on veut et adopter une démarche plus collective qu’individuelle.

Black Friday : tous des escrocs ?

Comme toujours en marketing, l’application par le plus grand nombre d’un astuce individuelle ne peut que tourner au cauchemar ! Dernier exemple en date : le Black Friday.

Réaliser une grosse opération de promotion avant les Fêtes de fin d’année constitue en soi une bonne idée, si cela permet de piquer quelques clients à la concurrence ; se joindre à toute la concurrence pour casser les prix avant Noël, c’est juste stupide, puisque nécessairement à somme nulle : tous les vendeurs réalisent en un jour – ou un weekend – un CA gigantesque à prix cassé … pour ne plus rien vendre à prix normal dans les jours qui suivent.

Avec un côté éthique très négatif : on pousse à la consommation irraisonnée … pas très respectueux d’un point de vue environnemental ; heureusement, il y a quelques outsiders comme la Camif.fr – qui ferme son site ce jour-là – pour refuser de jouer à ce jeu débile.

Par ailleurs, CA ne rime pas nécessairement avec bénéfices : bien sûr, compliqué pour Darty de ne pas se lancer dans la bagarre quand Amazon y est … en oubliant qu’Amazon perd plus d’un milliard de dollars dans le commerce en ligne hors USA : bien futé de coller à la roue de son concurrent ?

Surtout le Black Friday démontre implacablement aux consommateurs que les distributeurs – enfin tous ceux qui participent à l’opération – sont des … escrocs puisqu’ils peuvent effectuer des remises jusqu’à 50%, voir plus, sans perdre d’argent – rappelons que le vente à perte est interdite en France.

Le Black Friday, c’est juste la démonstration par les distributeurs eux-mêmes que les prix qu’ils pratiquent tout au long de l’année sont sur-gonflés ; du moins, c’est ce qu’ils affichent haut et fort en agissant ainsi.

Pas avec ça qu’ils vont regagner la confiance des consommateurs !

Le Black Friday, c’est le côté obscur de la distribution …