Tous les articles - Marketing is Dead
18972
paged,page-template,page-template-blog-masonry,page-template-blog-masonry-php,page,page-id-18972,page-child,parent-pageid-1815,paged-82,page-paged-82,ajax_fade,page_not_loaded,,select-theme-ver-2.3,wpb-js-composer js-comp-ver-4.5.3,vc_responsive
 

Tous les articles

  • TRIER PAR :
  • TOUS
  • Actualité
  • Articles, publications
  • Consumer Insight
  • Coups de gueule
  • Culture(s)
  • C’est déjà demain
  • Demain l’assurance
  • Entretiens
  • Etudes Marketing
  • Interviews
  • Interviews 2.0
  • Le marketing par les nuls
  • Les copains d'abord
  • Livres
  • Mardis du Luxembourg
  • Marketing 2.0
  • Menteurs
  • Non classé
  • Respect
  • Ridicule
  • Société
  • Un peu de bon sens
  • Web 2.0

France Info, créateur de Fake News ?

Très sérieusement, francetvinfo.fr titre : La cote de confiance d’Emmanuel Macron remonte légèrement ! « La cote de confiance d’Emmanuel Macron remonte légèrement, selon un sondage OpinionWay pour LCI, dévoilé dimanche 16 décembre. Le chef de l’Etat est crédité de 31% d’opinions positives, soit une progression de deux points de pourcentage par rapport au mois dernier ».

Quelques lignes plus bas : « Un sondage mensuel Ifop publié dans le Journal du Dimanche relève un recul de deux points d’Emmanuel Macron à 23% d’opinions positives ».

Zut ! Le journaliste aurait aussi bien pu commencer par le second sondage et titrer : « La cote de confiance d’Emmanuel Macron continue son érosion » … ce qui aurait été tout aussi faux.

Pourquoi ? Parce que si francetvinfo.fr précise que « L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 029 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas », ce qui fait sérieux, il ne viendrait pas à l’idée au journaliste de préciser que le résultat aurait aussi bien pu être … 28%, vue que la marge d’erreur pour un échantillon d’un millier est de 3% pour un résultat proche de 30%.

Pour ceux qui souhaiteraient calculer la marge d’erreur à 95% de confiance, la formule est : 1,96 *√ [ pourcentage * (1 – pourcentage) / échantillon].

Interpelé par les lecteurs, le journaliste – plutôt que de reconnaître qu’il ne connaît rien aux statistiques, ce qui ne l’empêche pas d’en commenter sans cesse – préfère botter en touche : « Nous avons écrit « remonte légèrement », ce qui traduit plus un frémissement – au mieux – qu’un raz-de-marée ».

Et de préciser : « Il y a plusieurs baromètres qui mesurent la popularité d’Emmanuel Macron. Les évolutions sont à mesurer pour le même baromètre » … une façon élégante de renvoyer les sondeurs à leurs chères études.

Sauf que les instituts font correctement leur job : qu’ils se contredisent en apparence n’inquiètera aucun expert, puisque que tous ces résultats se situent dans les marges d’erreur.

Par contre, titrer que la cote de confiance de tel ou tel homme politique monte ou descend quand les résultats se situent dans lesdites marges d’erreur, cela revient à diffuser de fausses informations !

Bref, francetvinfo.fr ne commente pas des sondages, le titre diffuse de fausses informations : bravo !

Pour leur défense, disons qu’ils ne sont pas les seuls, la presse dans sa grande majorité adorant commenter des résultats non significatifs ; que Macron chute de 2 points après avoir monté de 2, cela fait deux papiers pour analyser … un non événement !

Le marketing et ses outsiders : le point de vue de Thomas Ollivier

Avec mes amis du Conseil Scientifique de l’Adetem, nous nous penchons sur le futur de notre profession – vaste sujet ! Dans ce cadre, Xavier Charpentier, Laurent Ponthou, Frank Rosenthal et moi-même avons initié une réflexion sur les « nouveaux entrants » … que selon l’avancée de nos travaux – et notre humeur – qualifions de « startups » ou « d’outsiders » !

Nous avons interrogé quelques experts dont je publierai les réponses au fil des prochains jours : aujourd’hui, Thomas Ollivier.

François : Pourquoi les startups/nouveaux acteurs ne respectent-ils pas les règles traditionnelles du marketing ?

Thomas Ollivier : La plupart du temps, les fondateurs des startups ont été directement confrontés à une frustration (le pain point) ayant déclenché chez eux l’envie et l’idée d’entreprendre, l’ambition de créer un service dédié à la résolution de cette frustration pour le plus grand nombre, et donc d’innover en apportant sur le marché quelque chose qui n’avait jamais été fait avant.

Le cœur du marketing de cette nouvelle économie est donc davantage celui de la satisfaction des aspirations, individuelles et collectives, que celui de la stricte analyse du marché via le mix classique. La notion de valeur créée doit donc s’analyser à partir de cette recherche de satisfaction des aspirations, où le pourquoi dans le choix et la décision de consommer le produit et le service devient aussi important que le comment. Nous avons intégré ces enseignements dans les offres et les services crées dans cette stratégie.

François : Les startups/nouveaux acteurs sont-ils des ennemis ou des cibles pour les entreprises traditionnelles ?

Thomas Ollivier : En réalité ils sont le plus souvent partenaires. Les nouveaux marchés sont des marchés d’écosystèmes et d’alliance, où les théories de stratégie classiques (Porter) doivent être adaptées et repensées.

A la MAIF, notre stratégie de transformation par l’économie collaborative et les nouveaux usages nous a permis de mettre en œuvre une réelle stratégie d’hybridation pour repenser nos offres et nos services via et avec nos partenaires. Cette démarche a contribué à faire de la MAIF une entreprise étendue, capable de se projeter et concevoir sa création de valeurs par, avec et pour des partenaires.  Le lancement de notre dispositif Maif Start Up Club et la création d’une équipe dédiée au Développement et aux Partenariats B2B, dans la suite de ce nous avons fait sur l’économie collaborative et les pratiques émergente en témoigne.

J’ai la conviction que les modèles économiques de demain seront ceux qui s’intègrent et qui concourent à des modèles de société soutenable. C’est une voie qui engage à concevoir notre apport de valeur dans sa globalité, en mêlant approche B2C, B2B et B2B2C.

François : Finalement, de tout ce bouleversement du paysage économique :

  • Le consommateur y trouve-t-il son compte ?

Thomas Ollivier : A terme oui, car derrière la recherche de l’expérience ultime, c’est bien la correspondance entre l’attente, le besoin, et l’aspiration qui permet de trouver un modèle alliant performance économique et durabilité.

  • Le citoyen y trouve-t-il son compte ?

Si le consommateur y trouve son compte d’un point de vue économique ET soutenabilité, c’est clair.