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Bovary 21, la pièce de théâtre

Le 22 janvier 2021 à 19 heures, dans la somptueuse chapelle du CNAM, sera montée Bovary 21, pièce de théâtre adaptée du roman éponyme de Georges Lewi, par l’auteur lui-même.

MarketingIsDead : Tu nous rappelles le thème de Bovary 21, le livre ?

Georges Lewi : Bovary 21 est l’histoire d’une Bovary au XXIe siècle. Bovary est, pour moi, le « mythe des mythes », celui de l’espérance humaine jusqu’au bout, jusqu’à la réussite absolue ou … l’échec et le clap de fin.

Bovary est, à ce titre, le symbole du marketing qui représente pour le marketer pour l’entreprise et très souvent pour le consommateur un espoir de surprise et d’amélioration sans cesse renouvelé. « Ma » Bovary (dans le roman édité chez François Bourin en 2013) et dans la pièce (éditée chez L’Harmattan en 2020) fait du marketing chez un géant du soft drink. Elle va sans doute sauver l’entreprise en lui apportant ce supplément de sens que toute marque recherche. En parallèle, elle tient un blog anti-mode, anti-tendance. Pour soutenir celui-ci et devenir une influenceuse star du web, elle va s’endetter. Connaîtra-t-elle le même sort que son illustre aïeule contrainte au suicide ? Nos fans peuvent-ils nous sauver de la solitude et de l’abandon de tous ?

Bovary développe au féminin le même mythe que Don Quichotte au masculin, l’envie irrépressible d’atteindre l’inaccessible. C’est ce que j’aime dans ce récit.

MarketingIsDead : Après le livre donc, la pièce : pourquoi monter Bovary 21 au théâtre ?

Georges Lewi : D’abord pour répondre au projet initial d’un récit cross-média. Si j’y arrive, j’aimerai pouvoir avancer sur un film et un jeu. Un mythe doit pouvoir s’exprimer de toutes les façons. Comme une marque. On peut parler de « myth content ». Bovary se battant dans un jeu pour sa survie avec l’aide des internautes, ses fans, ça aurait de la gueule, je crois !

Ensuite, parce que l’écriture théâtrale est un exercice autre que celui du roman. D’ailleurs, la fin de la pièce n’est pas la même que celle du roman. Le personnage au théâtre a sa propre personnalité et celle-ci impose de « revoir l’histoire ». J’ai succombé à l’égoïsme de l’auteur, à la jouissance à se fondre dans un récit romanesque puis théâtral, dans les dialogues des personnages. C’est mon ami Francis Yaiche (qui a reçu une bonne vingtaine de prix de mise en scène)  qui monte Bovary 21 dont la première aura lieu au Cnam, à 19 heures, le 22 Janvier dans le cadre du très prestigieux et copieux congrès TIMEWORLD 2021 que nous devons à Laurence Honnorat.

Pour s’inscrire (obligatoirement en temps Covid), c’est ici

MarketingIsDead : Bovary 21, c’est le livre d’une nouvelle Emma … avant la crise sanitaire : comment va-t-elle en ressortir, de la pandémie qui s’achève … et peut-être de celles qui s’annoncent ?

Georges Lewi : Emma Bovary est une « bonne » marketeuse, c’est à dire qu’elle sait qu’une marque doit avoir du sens, des choses à apporter à ses consommateurs pour avoir le droit de continuer à vivre sur son marché. Le bon branding est celui de la « raison d’être » avant l’invention du nom et de la loi. Ce qu’on nomme « différenciation » est synonyme d’« utile » ou pas … de plus utile que les autres marques ou pas! L’« Emma d’après », si j’ose m’exprimer ainsi, comprend l’intérêt du marketing, du branding mais au service des gens, pas seulement à celui de l’entreprise.

Elle fait du marketing et milite, en même temps, pour de l’anti-marketing. Elle n’y voit, d’ailleurs, comme la plupart de la Gen Z aucune contradiction. Sa modernité est de revenir à l’invention du marketing: faire des voitures adaptées selon les cibles et non des marques issues du seul désir imposé comme (faussement) universel.

Deux Emma se dessinent en elle : celle qui recherche la décroissance et celle qui s’adapte avec Vinted, le troc, des marques d’apparence « simple » et proches de la nature originelle. Le débat ne fait que commencer car Emma, comme moi et pas mal d’autres, on a très envie que cette parenthèse pandémasque se termine. La dernière réplique d’Emma, dans la pièce est « Demain sera demain. Avec un petit « ça » en plus ».
En espérant revoir pas mal de mes amis ce soir là …

Bienvenue dans le monde du Covid-washing

Vous connaissez – hélas – le Greenwashing : de nombreuses sociétés du CAC 40 – dont Total, BNP Paribas et bien d’autres – se sont vues décerner ces dernières années le prestigieux Prix Pinocchio, décerné par les Amis de la terre.

Plus récemment, j’ai proposé le néologisme d’éthique-washing, pour dénoncer les sociétés qui cherche à se construire une image éthique trompeuse, comme Auchan que j’ai épinglée dans le papier en lien ; on pourrait sur le modèle montrer du doigt les entreprises qui se parent sur leur site de pratiques vertueuses face au Covid … qu’elles ne respectent évidemment pas !

Tout a commencé par un … pain au chocolat que j’ai failli acheter dans une boutique Paul parisienne : cliente et vendeuse discutent, le masque sous le menton, c’est peut-être le dernier chic … mais je n’adhère pas à la mode et ressort.

Mais comme dit le compte Twitter de la chaine : « PAUL continue d’être à vos côtés avec plus de 100 magasins ouverts dans le respect des gestes barrières ». Quant au site paul.fr, il déborde de logorrhée vertueuse : « Nous rappelons le lavage régulier des mains avec un savon désinfectant et de l’eau tiède […] Nous fournissons des masques anti-projection … ».

C’est vrai, ils ne disent pas que les vendeurs sont tenus de porter ces masques … même si c’est obligatoire dans tous les commerces ! C’est vrai aussi que tous ces avertissements ont vieilli puisque « nous rouvrons les salles de restauration avec des mesures spécifiques : espacement des tables, masques … » : ils ont une dérogation pour la restauration ?

En fait, Paul n’est pas une franchise très respectueuse de ses clients, et ce sous bien des aspects. La gestion des cookies, par exemple : alors que la Cnil recommande de « permettre à l’utilisateur d’exercer ses choix avec le même degré de simplicité » – il doit être aussi simple de refuser que d’accepter -, Paul vous oblige, si vous ne souhaitez pas accepter de cookies, à aller trifouiller dans les paramètres de votre navigateur.

A une époque où les jeunes générations parlent de plus en plus de respect – des citoyens, de l’environnement, etc. – le moins qu’on puisse dire, c’est que Paul est une entreprise « old-fashioned » … pour ne pas dire dépassée, et sur la mauvaise pente.