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Respecter le consommateur, avec Cyril Attias

Respecter le consommateur : le Club Horizon(s) de l’Adetem invitait récemment 3 experts à s’exprimer sur le sujet lors d’un Webinar ; retour sur cette matinée avec Cyril Attias – Agence des media sociaux.

MarketingIsDead : Pour le marketer, le consommateur reste bien souvent juste une cible : cette posture est-elle encore tenable aujourd’hui ?

Cyril Attias : Non, on ne peut plus réfléchir qu’en cible marketing, c’est un ensemble, pas un segment.

Il faut considérer le consommateur dans son ensemble, aujourd’hui on a la chance de pouvoir affiner le marketing grâce aux réseaux sociaux et au marketing d’influence, on est plus sur une approche chirurgicale que mass market.

MarketingIsDead : La notion de respect s’impose aujourd’hui de plus en plus, notamment parmi les plus jeunes générations : comment le marketing d’influence peut-il l’intégrer tout en restant efficace ?

Cyril Attias : Les jeunes générations ne consomment plus comme nous, ou comme avant.

Ils n’achètent plus « une marque », mais un « univers », un « purpose » et une posture.

D’où l’intérêt des marques de s’adosser à des influenceurs qui leur ressemblent, ils deviennent ainsi le porte-parole de la marque, ce qui permet d’expliquer aux communautés, l’univers de ladite marque.

Attention : si les influenceurs n’adhèrent pas à cet univers, ils n’en parleront pas.

MarketingIsDead : Un influenceur peut-il rester éthique tout en acceptant de l’argent des marques ?

Cyril Attias : Oui, c’est comme un titre de presse qui accepte l’argent des annonceurs et qui doit (normalement) être objectif.

Attention, par contre, à ne pas confondre influenceur né sur les réseaux sociaux et « personnalité » populaire née dans une téléréalité, qui en fait a peu d’expertise, mais qui est suivie par des millions de téléspectateurs.

D’ailleurs très peu de marques nationales font des collaborations avec ce genre de population.

L’influenceur se renseigne beaucoup sur la réputation des marques, les compositions, les produits avant de s’engager sur une collaboration. Il en va aussi de sa propre réputation.

Ce qui est intéressant avec la collaboration marques/influenceurs est de permettre à des consommateurs d’exprimer avec ses propres mots et/ou créations de contenu, l’univers de la marque.

À l’ouest, et partout ailleurs, toujours rien de nouveau #3

3ème épisode de ma contribution à L’Horrificque Disputatio, ouvrage collectif des Mardis du Luxembourg.


Petit flashback incertain

L’annonce d’un confinement général de la population le 16 mars avait surpris les Français : quelques jours auparavant on se gaussait encore – très – discrètement des Italiens après s’être plus ouvertement moqué des Chinois – des populations encore primitives, surtout dans les campagnes où l’on se nourrissait de toutes les bêbêtes qu’on avait sous la main.

On naviguait – ou plutôt nos gouvernants naviguaient – en plein brouillard, et on nous bombardait de consignes contradictoires : des masques, non surtout pas de masques, mais si des masques ; grosse grippette ou catastrophe planétaire ?

Avec pour seule certitude, après le confinement, le bout du tunnel … ou pas … mais enfin, on pouvait espérer, y croire.

Mais il y avait comme une sorte d’élan national : tous unis contre la maladie bien sûr, mais aussi vers une meilleure société qui allait nécessairement se construire dans ce que l’on nommait déjà … le monde d’après.

Problème, c’est que de longs mois après – et après une période estivale de semi insouciance – le monde d’après, on n’en voyait pas le début d’un commencement … sinon dans les discussions philosophiques du coin du feu !

Bref, on s’engluait dans la pandémie … mais bon, on avait un ennemi commun et même si on découvrait – mais était-ce une totale surprise – que l’on n’avait pas de bons généraux, on espérait bien un jour « gagner la guerre » : après tout, on avait bien gagné les dernières – enfin, les mondiales, pas les coloniales.

On avait le bon droit pour soi … même si franchement, que pèse le « bon droit » face à un coronavirus ?

On faisait corps, même si la belle union nationale réclamée par les stratèges se dépiautait chaque jour un peu plus … quand un autre état d’urgence est revenu frapper à la porte – ou plutôt, nous est revenu en pleine figure comme un boomerang avec l’assassinat d’un professeur d’histoire à Conflans Sainte-Honorine.

Avec le procès des complices des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, et l’agression au hachoir près des anciens locaux du journal, on avait bien un peu replongé dans la vague d’horreur de 2015 – mais tout cela, c’était du passé, un problème à la fois !

Et voilà que tout se mélangeait : état d’urgence d’hier, devenu permanent parce que désormais inscrit dans la loi ordinaire, et nouvel état d’urgence sanitaire, on avait la tête sous l’eau, on vivait dans la confusion totale. Et dans les médias, l’attentat de Conflans « effaçait » le Covid-19, avant que le Covid-19 et son couvre-feu « n’efface » à nouveau l’attentat de Conflans.

Un auteur me revient à l’esprit – ou plutôt le titre d’une de ses dernières pièces : Ce formidable bordel !, d’Eugène Ionesco – et si finalement tout ça n’était qu’une énorme farce ?

Peu à peu le monde – notre monde –, hier si simple s’enfonçait dans l’incertain ; du temps de Marx, l’histoire avait un sens – comme le résumait le Manifeste du parti communiste – avec la victoire du prolétariat comme seule issue ; puis vinrent les Trente Glorieuses, et sa flèche barométrique pointant désormais vers un inéluctable progrès, technologique et sociétal …

« No future » braillaient les Sex Pistols : on y est désormais, et plus aucune divinité ne sauvera la reine.

Plus besoin de critiquer la raison pure ou la raison pratique : plus aucune raison ne dirige désormais le monde ; d’ailleurs « La raison, c’est la folie du plus fort. La raison du moins fort, c’est de la folie », nous rappelait le même Eugène dans son Journal en Miettes

Où va-t-on ? Nul ne sait, mais un peu partout à la fois sans doute. Non, on ne sait plus vraiment où l’on va, mais on y va, c’est certain, on y courre … quoi qu’il y en ait qui s’arrêtent, d’autres mêmes qui reculent.

Intermède musical

Le monde délire, c’est certain … et il arrive un moment où l’on se sent incapable d’illustrer ce que l’on ressent avec des mots ; j’ai glissé çà et là au creux de ces lignes quelques images pour préciser mes sentiments, des images glanées au cours de pérégrinations.

Au cours de pérégrinations … car il fut une époque où l’on pouvait voyager sans contraintes aux quatre coins de la planète – ou presque : restait encore la Corée du Nord et quelques zones de conflits qu’il fallait mieux éviter.

Mais on pouvait visiter les Pyramides de Gizeh, les temples d’Angkor, les chutes du Zambèze, sauter par-dessus le Mur de Berlin : tout cela sans grandes formalités, sans avoir à attendre un hypothétique visa politique ou sanitaire !

Aujourd’hui, ces photos ne suffisent plus à exprimer quelque détresse – même ces magnifiques rosaces de squelettes, en provenance de l’église de San Francisco, à Lima.

J’éprouve comme une sensation d’insécurité, de froid – d’angoisse ; me reviennent les paroles d’une vieille chanson de Pink Floyd, Astronomy Domine[1], composée par Syd Barrett – le guitariste improbable, capable de passer un concert entier à ne jouer qu’un accord …

Comme s’il avait d’autres mondes en tête, s’il vivait d’autres vies en parallèle : Syd Barrett, le 1er musicien quantique ?

Lime and limpid green, a second scene
Now fights between the blue you once knew
Floating down, the sound resounds
Around the icy waters underground
Jupiter and Saturn, Oberon, Miranda and Titania
Neptune, Titan, stars can frighten

Il est temps d’effectuer un – petit … ou pas ? – bon en avant, et de nous replonger dans la France de l’après. D’après la 5ème pandémie.

Et pour cette période, je n’ai plus aucune chanson pour l’illustrer !


[1] Les bienheureux qui liront la version électronique de ce livre n’auront qu’à cliquer sur le lien pour écouter Astronomy Domine, la version originale de The Piper At The Gates Of Dawn ; pour la version papier, il suffit de scanner le QR Code qui sui les paroles.