Tous les articles - Marketing is Dead
18972
paged,page-template,page-template-blog-masonry,page-template-blog-masonry-php,page,page-id-18972,page-child,parent-pageid-1815,paged-12,page-paged-12,ajax_fade,page_not_loaded,,select-theme-ver-2.3,wpb-js-composer js-comp-ver-4.5.3,vc_responsive
 

Tous les articles

  • TRIER PAR :
  • TOUS
  • Actualité
  • Articles, publications
  • Consumer Insight
  • Coups de gueule
  • Culture(s)
  • C’est déjà demain
  • Demain l’assurance
  • Entretiens
  • Etudes Marketing
  • Interviews
  • Interviews 2.0
  • Le marketing par les nuls
  • Les copains d'abord
  • Livres
  • Mardis du Luxembourg
  • Marketing 2.0
  • Menteurs
  • Non classé
  • Respect
  • Ridicule
  • Société
  • Un peu de bon sens
  • Web 2.0

We could be heroes

Toujours très exaltant pour un artiste de rentrer au Panthéon de son vivant, surtout quand il y arrive en fanfare, comme ce fut le cas hier pour le jeune artiste Raphaël Barontini lors de l’inauguration d’une exposition évoquant l’histoire et la mémoire des combats contre l’esclavage.

L’artiste a conçu une installation monumentale composée d’une haie d’honneur d’une dizaine de bannières mettant en lumière diverses figures héroïques de ladite lutte contre l’esclavage, tandis que les transepts nord et sud accueillaient quant à eux deux œuvres textiles panoramiques suspendues en partie haute des colonnes.

Haie d’honneur et panoramas constituaient les deux premiers éléments de son œuvre, que complétait un troisième temps performatif sous la forme d’une procession de carnaval antillais. Une performance réalisée en collaboration avec des musicien.es, étudiant.es, vidéastes pour activer les œuvres textiles et picturales installées dans le monument, afin de rendre vivante la mémoire de ces luttes.

Barthes dans S/Z expliquait qu’une création n’existe qu’au travers de sa réécriture par celui qui la découvre : et ici, elle naissait pour les spectateurs non des seules œuvres textiles et de leur association performative, mais de leur confrontation avec les lieux mêmes de l’exposition.

D’un côté, des quasi inconnus, sinon des historiens ; de l’autre, un lieu où se célèbre l’élite de la république, des noms prestigieux à jamais gravés dans nos mémoires. Pour le spectateur lambda que j’étais, le génie créatif semblait provenir tout autant de l’artiste invité et de ses complices artistes – musiciens, couturiers, danseurs – que de la puissance invitante – le Centre des monuments nationaux – qui avait su provoquer la confrontation entre des figures historiques si différentes.

Le titre de cette exposition : « We could be heroes », ne peut qu’évoquer David Bowie : « We can be heroes for ever and ever » : pour toujours, les révoltés de l’esclavage côtoieront les gloires de la république.

Exposition présentée au Panthéon jusqu’au au 11 février 2024.

Marketing et sobriété : rencontre avec Remy Oudghiri

Consommer moins pour consommer mieux : par conviction ou par obligation, la sobriété s’impose aux consommateurs ! Mais comment le marketing saura-t-il répondre à ces nouvelles exigences sociétales ?

Ce sera le thème de matinée organisée le Pôle Prospective de l’Adetem le 3 Octobre prochain (inscriptions ici) ; en avant-première, un des intervenants, Remy Oudghiri, Sociologue, Directeur général de Sociovision, répond à nos questions.

Question : Volontaire ou subie, la sobriété s’impose dans la consommation des Français : comment percevez-vous cette nouvelle tendance ?

Remy Oudghiri : Une grande partie du public français est désormais acquis à l’idée qu’il va lui falloir changer ses comportements pour s’adapter à la nouvelle donne climatique, énergétique et environnementale. Dans ce contexte, la notion de « sobriété » est perçue positivement, contrairement à la notion de « décroissance » qui fait peur. De fait, depuis une dizaine d’années, l’idée que « consommer mieux, c’est consommer moins » ne cesse de gagner des points dans nos études. Les Français rêvent d’une société où la croissance serait vertueuse sur le plan environnemental et permettrait de conserver l’essentiel du mode de vie à l’occidentale.

Mais le contexte inflationniste vient relativiser cet engouement. Désormais, la sobriété est subie par une part croissante non seulement des classes populaires, mais également des classes moyennes. Dans la dernière vague de notre grande enquête annuelle, 66% des Français déclarent que leur budget leur permet tout juste de faire face aux dépenses de base, un chiffre qui a gagné 20 points depuis 2018 ! Dans ce contexte, la sobriété fait moins rêver.

Ainsi, la montée des enseignes discount et le succès de la seconde main, pour prendre ces deux exemples typiques de notre époque, sont moins les symptômes d’une société qui aspire à une « sobriété heureuse » que les signes d’un déclassement d’une partie de la population. De plus en plus, les Français sont contraints à la sobriété. Les « sobres heureux » ou partisans de la sobriété volontaire existent, ils augmentent même, mais ils restent minoritaires. Il y a plus de consommateurs sobres qui rêvent de l’être que de consommateurs sobres réels. Le succès des SUV ou d’une enseigne comme Shein montre que les valeurs du consumérisme et du matérialisme sont loin d’avoir disparu. L’enjeu, pour demain, sera de réconcilier les intentions et les actes, autrement dit, de réconcilier les Français avec eux-mêmes.

Question : Comment les entreprises doivent-elles d’adapter à cette nouvelle tendance ?

Remy Oudghiri : Pour les entreprises qui se lancent ou les start-ups, la situation est simple : elles n’ont pas besoin de s’adapter. La sobriété fait partie du cadre évident dans lequel il faut désormais évoluer.

Le défi est beaucoup plus exigeant pour les entreprises, grandes ou petites, qui se sont développées dans le cadre de « l’ancien système ». Mais la sobriété peut les aider à réaliser de meilleures performances. En effet, cela les oblige à réduire la voilure et, ce faisant, à réaliser des économies. Plus généralement, il faut qu’elles se fixent des échéances réalistes à long terme afin de franchir par étapes la voie vers une entreprise responsable, sobre et décarbonée. La règlementation les y aide en déterminant des dates-clés (indice de réparabilité, fin des voitures thermiques, etc.). L’enjeu pour les entreprises sera de ne pas s’éloigner des objectifs à long terme qu’elles se sont fixées. Il y va de leur crédibilité et, dans le monde qui vient, de leur survie.