FLaurent, Auteur à Marketing is Dead - Page 15 sur 32
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Author:FLaurent

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Des gentils Bisounours aux vilains Trolls

Il y avait bien déjà eu un 1er travail de sape dès 1976 avec le lancement des Produits Libres par Carrefour : désormais, ce n’est la marque du fabricant qui cautionne le produit, mais l’enseigne qui le distribue.

Il y avait bien eu aussi une alerte à la fin des années 90, avec notamment la publication du livre de Naomi Klein No Logo : la tyrannie des marques … Mais c’était bien avant, au millénaire dernier !

Avec le Web 2.0, tout allait être différent : marques et consommateurs allaient renouer le dialogue, enfin discuter d’égal à égal – le fameux P2P, de pair à pair – et construire ensemble de nouveaux produits et services, totalement adaptés à leurs besoins.

Ainsi dès 2005, Lego lançait sa Lego Factory où tout un chacun pouvait concevoir ses propres modèles à l’aide d’un petit programme pour les recevoir ensuite par la poste ; et certaines proposition entrèrent même dans l’offre standard de la marque.

Deux ans plus tard, Yves Rocher créait Les Végétaliseurs, 1er réseau social éco-citoyen, à l’initiative de ses salariés : 60 000 membres, 3 000 articles de blogs, un Phénix de Bronze en 2009 … les mains vertes dialoguaient entre elles, avec la bénédiction de la marque de cosmétiques.

Pour Lego, la machine se grippa plusieurs fois par la suite, notamment en 2015, quand l’artiste chinois Ai Weiwei révélait sur Instagram que le fabricant avait refusé de lui livrer les briques destinées à la confection de sa prochaine œuvre : les aficionados de la marque danoise se rebellèrent contre la stratégie trop servile à l’égard de Beijing de la marque.

Pas très glamour non plus ces photos sur Instagram de cuvettes de WC remplies de petites briques multicolores bien reconnaissables !

S’exposer sur les médias sociaux augmente considérablement la visibilité des marques et l’engagement des consommateurs à leur égard, mais nécessite de respecter une certaine éthique, de se montrer irréprochables … et ça, toutes n’y sont pas prêtes.

Et beaucoup ont fait les frais de la vindictes de leurs ex-amis Facebook ou autres followers, comme Monoprix qui en 2011 voulait licencier un employé de 59 ans, père de six enfants, pour avoir récupéré six melons et deux salades dans le conteneur à poubelles : devant la bronca des clients, la direction a dû reculer.

Pas très glamour non plus ces publicités détournées sur les médias sociaux où l’on pouvait lire : « On fait quoi pour vous aujourd’hui ? On licencie un vieil employé parce qu’il vole dans les poubelles pour nourrir ses enfants ! ».

Aujourd’hui des vidéos comme « Les marques nous mentent-elles ? » cartonnent à plus de 2 millions de vues sur Youtube ; et tout y passe, du greenwashing aux poulets bio en batterie, en passant par l’huile de palme et les arnaques des assureurs …

Fini le temps des Bisounours ! Désormais, les marques n’inspirent plus confiance, c’est même un euphémisme : selon l’Observatoire Cetelem, 3 Français sur 5 ne leur font plus confiance, toutes catégories confondues.

La faute sans doute à tous les nouveaux services de consommation collaborative où les consommateurs se fient plus aux avis de parfaits inconnus – mais qui leur ressemblent, de vrais pairs … on en revient au P2P ! – qu’à tous les discours des marques.

La faute sans doute aussi à la distribution qui multiplie les opérations spéciales, Black Fridays et autres French Days, à un tel point qu’on ne sait plus quel est le vrai prix des produits et services que l’on achète.

La faute enfin … aux marques elles-mêmes qui s’engluent parfois dans des scandales sans fin, comme Lactalis avec ses salmonelles, Volkswagen et son « Diesel-gate », Findus et ses lasagnes à la viande de cheval.

Dès lors, à quoi servent aujourd’hui des marques qui ont perdu leur fonctions de repère et de garantie ?

A rien ?

Pour certains consommateurs, elles sont juste devenues des … punching balls ! Des objets avec lesquels ils vont jouer sur les médias sociaux.

Ils, ce sont les « vilains » trolls ! Mais qui sont-ils en réalité ? Des jeunes, bien sûr, biberonnés aux jeux en ligne, mais pas seulement : en fait, beaucoup de consommateurs déçus, qui ont juste envie de s’amuser sur les médias sociaux aux dépens de marques que bien souvent ils adulaient auparavant.

Et qui vont, par exemple, apostropher la @SNCF sur Twitter : « Je suis à bord de votre train qui part de Gare de Lyon et je fraude ». Ou plus violemment invectiver leur FAI en carafe : du jouer au moquer en passant par le vindicatif ou le donneur de leçons, on découvrira tous les profils de trolls sur les médias sociaux.

« Le trolling s’est immiscé partout », expliquait récemment un de ces trolls sur un journal en ligne ; « Maintenant les community manager sont rôdés et savent que pour gagner la guerre contre les trolls, il ne faut pas répondre ou être dans le même ton ».

Certaines s’exposent très maladroitement : en 2015, Nutella propose sur Facebook de se confectionner une étiquette personnalisée … mais bien entendu en blacklistant un certain nombre d’expressions comme obèse, cellulite, gras, kilo ou huile de palme : manque de chance, la liste, accessible aux petits futés, fuite sur la toile …

D’autres apprennent plus vite, comme la SNCF dont le community manager réagit avec plus de subtilité : « Vous nous donnez votre numéro de CB ou vous préférez attendre le contrôleur », répond-il du tac au tac à notre fraudeur …

Mais franchement, la marque n’a-t-elle mieux à faire que de payer ses employés à répliquer dans le ton qui va bien aux trolls qui la taquinent – ou l’agressent, c’est selon – sur les médias sociaux ?

La marque de demain doit réinventer sa relation à ses clients … et sa mission : sans cela, elle ne restera qu’un simple punching ball – peut-être très doué, mais un punching ball quand même – pour amuser la galerie !

Google Maps, un assassin en puissance !

Mercredi 24 Juillet, nous quittons Lusaka, capitale de la Zambie, pour nous rendre au Gwabi River Lodge près de Chirundu, là où la rivière Kafue se jette dans le Zambèze : 113 km et 2 heures 19 de route selon Google Maps, un vraie ballade !

La première heure se passe plutôt bien : partis vers 9 heures, nous roulons à 60 kilomètres-heure (vitesse limite sur bien des axes du pays) sur une route goudronnée très large, la D 152, puis bifurquons sur la RD 491, tout aussi belle … jusqu’à ce que disparaisse l’asphalte : pas de panique, nous avons loué un Ford Ranger, 2 roues motrices certes, mais suffisamment haut pour avaler bien des chemins non goudronnés !

Nous continuons donc à une vitesse de croisière de 50 à 60 kilomètres-heure : comment pourrait-il en être autrement puisque selon Google Maps il nous reste une petite heure de route … donc tout va bien !

Tout va bien … sauf que la route se rétrécit soudain : à peine plus large que la voiture, plus de croisements possible – mais nous sommes désespérément seuls – et des pentes assez raides complètement défoncées !

Heureusement Google Maps nous rassure : nous avons dû mal bifurquer – mais où ? Pas vu la moindre bifurcation ! –, mais nous allons rejoindre la route principale, la RD 941, dans quelques kilomètres. L’œil rivé sur mon Smartphone, je vois le croisement se rapprocher … 5, 4, 3, 2, 1 kilomètre, 950, 850 mètres … 50 mètres !

On coupe la RD 941 … sur l’écran : parce que sur le terrain, PAS DE ROUTE ! Mais on va la recouper dans 2 kilomètres : juste un nouveau fake ! Google Maps invente des routes.

Nouvelle pente, un trou plus gros que les autres : on ne passe plus ! Le pick-up racle le sol, coince … et cerise sur le gâteau : la roue avant droite est crevée ! Il est temps d’appeler le loueur pour se faire dépanner … mais pas réseau !

Alors on boucle la voiture et part à pieds : Google Maps est clair, on croise la route principale dans quelques centaines de mètres.

On rencontre deux éleveurs avec quelques chèvres : heureusement, l’anglais est la langue officielle du pays. La route goudronnée, si proche selon Google Maps … n’existe pas ! Le village le plus proche, en continuant dans cette direction, c’est … 8 heures marche ; en faisant ½ tour seulement … 4 heures ! Inutile d’espérer capter le moindre réseau dans la région non plus …

Epilogue 1 : retour à la voiture près de laquelle est garé … un 4X4 ! Le chauffeur est un allemand vivant en Zambie qui nous explique le chemin est inenvisageable sans 4 roues motrices … si l’on est un conducteur expérimenté ; il nous aide à changer la roue, sortir de l’ornière, et nous conseille de faire ½ tour : le pire est devant nous ! Nous suivons évidemment son conseil : back to Lusaka pour prendre la route principale, plus longue mais la seule réellement carrossable !

Quand pour lui expliquer nos déboires, nous évoquons Google Maps, il part d’un éclat de rire : nous ne sommes pas les premiers à nous être fait piéger !

Epilogue 2 : tard, très tard, nous arrivons au lodge et expliquons notre retard. Le responsable compatit puis nous raconte avoir plusieurs fois « écrit à Google » pour les informer de l’extrême dangerosité de l’itinéraire … sans la moindre réponse.

Google plaidera certainement non coupable, rejetant la faute sur les organismes locaux qui lui fournissent les précieuses données, à l’instar de l’IGN en France ; mais on pourrait espérer qu’une société qui a engrangé plus de 30 milliards de dollars de bénéfices l’an passé puisse se soucier un peu plus de la qualité des services qu’elle met à la disposition de ses clients.

Pire : Google, grâce à ses algorithmes magiques, semblent INVENTER des routes où il n’y en a pas : car quand on passe du mode plan au mode satellite, on voit apparaître des routes qui n’existent pas !

Explication : la carte indique clairement que la route RD 491 tourne à gauche quand on vient du Nord … et que moi, qui ai été tout droit, me suis naturellement retrouvé sur un chemin non carrossable par ma seule faute.

En mode satellite, même constat : la route tourne à gauche …

Mais lors du passage du mode plan au mode satellite, la route met une fraction de seconde à venir se placer : et la copie d’écran – faut faire très vite – montre très clairement que la belle RD 491 … n’existe pas : juste une saignée dans la forêt, peut-être pour une ligne à haute tension.

Conclusion : Google Maps invente des routes pour envoyer ses utilisateurs dans le ravin : notre voiture était à deux doigts de se renverser quand nous avons rebroussé chemin. Mais quand on gagne plus de 30 milliards de dollars de bénéfices, une telle éventualité, c’est dans l’épaisseur du trait.

Bilan son malheureux client en Zambie : une ½ journée de perdue, ¼ de plein d’essence (6 dollars), 200 kilomètres (95 dollars) de location de voiture en sus, plus les frais occasionnés par l’accident (pneu détruit et pot d’échappement endommagé = 579 dollars) … et franchement, on a eu de la chance !

Dernière précision : ce texte reprends en partie un mail que j’ai adressé à un cadre dirigeant de Google en France, en lui suggérant, s’il ne pouvait répondre, de transmettre à quelqu’un de compétent ; vous devenez la réponse : Google ne s’abaisse pas à répondre !

PS : heureusement, les paysages à notre arrivée à Chirundu, au confluent de la rivière Kafue et du Zambèze, nous ont bien récompensé, comme le montre la photo prise le lendemain.

Web social, des Bisounours aux Trolls

Cette année, Internet fête ses 50 ans, le Web ses 30 ans et le Web 2.0, le petit dernier mais aussi l’ancêtre des médias sociaux, ses 15 ans.

Il était si prometteur ce Web social naissant : les internautes se muaient en journalistes et les consommateurs allaient aider les marques à leur proposer des produits et services plus performants.

Force de reconnaître aujourd’hui que la promesse n’a pas vraiment été tenue : les fake news envahissent la toile et les consommateurs trollent les marques !

Retour sur la conférence Adetem du 6 Juin derniers où j’évoquais justement ces Trolls en compagnie de mes amis et pionniers du Web 2.0 : Damien Douani, Pierre Vallet, Sandrine Joseph, PPC, Antoine Dubuquoy, Cyrille Frank et Fadhila Brahimi – leurs vidéos sont ici.

Transformation digitale 2.0

David Fayon (@fayon) vient de publier Transformation digitale 2.0 : 6 leviers pour parer aux disruptions, livre coécrit avec Michaël Tartar ; rencontre avec l’auteur.

MarketingIsDead : Déjà, pour situer le cadre, c’est quoi la 4ème révolution industrielle : on s’y perd un peu …

David Fayon : La 4e révolution industrielle suit les révolutions agricoles, industrielles et des services. Elle permet une rupture, une destruction créatrice et rebat les cartes. C’est la révolution numérique autour de la donnée avec le big data, l’Internet des objets, l’open data, etc. Elle se matérialise par l’ère des plateformes qui captent un écosystème autour grâce aux APIs ouvertes développées. Et souvent contre la gratuité de l’utilisation des services, les données sont exploitées à des fins d’hyper ciblage marketing. Facebook l’a bien compris et fait peur d’autant que l’annonce de Libra, la cryptomonnaie, vient disrupter les acteurs de paiement traditionnels et les banques.

Des auteurs américains comme Brian Solis ou Jeremy Rifkin parlent de la troisième révolution industrielle. Quoi qu’il en soit celle-ci touche tous les secteurs (industrie 4.0 mais surtout l’augmentation de valeur apportée avec le numérique). Et c’est justement le propre de la transformation digitale (ou numérique). Tout bien a une valeur. Et le caractère même de la transformation digitale est d’accroître la valeur de ce bien avec le numérique. Si l’on considère par exemple des œufs, avec le numérique, on peut avoir d’autres informations comme le lieu de ponte, le fait que l’œuf soit bio ou non, la traçabilité, la date limite de consommation, son calibre, etc. Selon les produits et les services, la part de valeur adjointe avec le numérique sera plus ou moins importante. En outre la transformation digitale vient s’ajouter aux trois autres changements apportés avec le numérique : l’automatisation, la dématérialisation, la désintermédiation.

MarketingIsDead : Tu dis : « Il faut non seulement être digital ready mais aussi disruption ready » : c’est-à-dire, en termes de posture et de stratégie d’entreprise ?

David Fayon : En effet, les cycles de changement se raccourcissent, les disruptions sont plus rapides avec les nouveaux outils et les technologies. Les apports par exemple de la 5G, de l’intelligence artificielle (machine learning, deep learning, chatbot, etc.), de la blockchain permettent la création de nouveaux produits et services. Les entreprises doivent faire de la veille, être réactives et prêtes à changer rapidement de posture en ayant une organisation plus agile et souple avec moins de silos et des organisations plus plates avec moins de niveaux hiérarchiques pour les grands groupes. Ceci implique comme des start-up de pivoter plus rapidement, de changer de business models ou d’investir de nouveaux domaines d’activité stratégiques, de racheter des entreprises innovantes ou de nouer avec elles des partenariats. Les offres ne sont pas/plus figées dans le temps. Les processus doivent pouvoir évoluer rapidement avec à la fois une logique d’amélioration continue et une logique disruptive. Les apports d’outils comme la méthode C-K, les ateliers out of the box, les événements créatifs (de type hackathon, les ateliers d’idéation) y participent.

En clair, il s’agit pour l’entreprise ou l’organisation et son personnel de pouvoir sortir de sa zone de confort, de se remettre en question dans un monde changeant. C’est aussi une question de survie car la concurrence et les nouveaux entrants ne font pas de cadeaux. On pourrait citer Uber pour les taxis, Airbnb pour l’hôtellerie, Netflix pour la vidéo ou Tesla pour l’automobile. Ce sont les NATU. Quant au GAFA, ils se positionnent de façon tentaculaire dans des domaines d’activité très large. Ainsi par exemple Google est à la fois sur les télécoms, l’énergie (par exemple acquisition de Nest), les transports (avec sa Google Car qui n’est que la partie émergée de l’iceberg) mais aussi la santé, l’éducation, etc.

MarketingIsDead : Face aux nouveaux géants du Net et de l’économie qui n’a de collaborative que ne nom, les géants d’hier – et bien d’autres entreprises – ne sont-ils pas condamnés d’avance ?

David Fayon : Il est clair que la révolution numérique a occasionné le déclin de géants d’hier (jadis l’automobile et la pétrochimie représentaient les principales capitalisations boursières) et l’émergence d’acteurs qui pèsent plus que les Etats, les GAFA.

Les grands champions ne meurent jamais. Et les phénix savent renaître de leurs cendres. En témoigne le retour en force de Microsoft ou d’IBM (très fort côté B2B avec par exemple Watson qui est une référence en matière d’IA mais aussi dans le cloud). On parle même de GAFAMI.

Par ailleurs, l’économie collaborative ne concerne essentiellement que des acteurs qui sont à la marge des GAFA et des BATX, leurs équivalents chinois. Néanmoins, avec la régulation, le lobbying, la prise de conscience écologique et le caractère fini des biens matériels et le nécessaire recyclage, les cartes peuvent encore être rebattues et l’économie collaborative comme l’open source ont de l’avenir.

Rien n’est écrit d’avance, les Français sont créatifs et innovants. Mais nous avons besoin dans tout développement de service nouveau de penser mondialement pour ne pas être dépassé par des acteurs américains comme l’illustre les déclins de Viadeo et de Dailymotion. Licorne d’un jour n’est pas licorne toujours.

Face à ce constat, notre livre permet d’effectuer un diagnostic des forces et faiblesses de son entreprise, de s’inspirer des forces des GAFA et d’autres acteurs incontournables et disruptifs pour vous aider à établir votre feuille de route pour engager votre transformation digitale. Ubériser ou être ubérisé, telle est la question du XXIe siècle.

Le Gini, ça peut faire Pschitt !

Les Française se plaignent sans arrêt : il gagnent de moins en moins bien leur vie dans une société de moins en moins égalitaire !

Heureusement Gini est là pour les rassurer … ou du moins rassurer ceux qui ne demandent que ça !

Quand je parle de Gini, je n’évoque pas le soda commercialisé par le groupe Orangina Suntory, mais le coefficient de Gini, du nom du statisticien italien Corrado Gini, utilisé pour « mesurer le niveau d’inégalité de la répartition d’une variable dans la population », en l’occurrence les revenus, dixit Wikipédia.

C’est simplissime : « Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l’égalité parfaite et 1 signifie une inégalité parfaite (une seule personne dispose de tous les revenus et toutes les autres n’ont aucun revenu) ».

Quand on a dit ça, n’en déplaise aux économistes orthodoxes, on a tout dit … et on n’a rien dit ! Car comme le précise Wikipédia, il ne tient pas compte de la répartition des revenus : « Si 50 % de la population n’a pas de revenu et l’autre moitié a les mêmes revenus, l’indice de Gini sera de 0,5. On trouvera le même résultat de 0,5 avec la répartition suivante, pourtant moins inégalitaire : 75 % de la population se partage de manière identique 25 % du revenu global d’une part, et d’autre part le 25 % restant se partage de manière identique le 75 % restant du revenu global ».

Quand on nous assène que le coefficient de Gini est passé en France de 0,27 à 0,29 entre 2006 et 2016, les économistes peuvent gloser, selon qu’ils se situent plutôt à gauche ou à droite :

  • Que les inégalités se sont – légèrement – creusées dans notre pays en une dizaine d’années ;
  • Mais que nous nous en sortons plutôt bien quand l’indice est de 0,3 en moyenne en Europe, voire 0,32 au Royaume Uni … mais de 0,25 en Finlande.

Comme l’indice, rappelons-le à nouveau, ne tient pas compte de la répartition des revenus … on ne voit vraiment pas quelles conclusions en tirer !

De plus, ce bel indice ne rend compte que des inégalités de revenus : ni des inégalités immobilières – or posséder ou non son logement principal constitue une sacrée inégalité, notamment lors du départ à la retraite –, ni des inégalités face aux soins médicaux ou à l’éducation !

Bref, on dispose d’un bel indice, synthétique et tout, qui permet en un chiffre de déclarer qu’un pays se porte bien ou non en matière d’inégalités … sans vraiment tenir compte de la réalité !

Mais franchement, dire que le coefficient de Gini est passé en France de 0,27 à 0,29 entre 2006 et 2016, ça fait franchement sérieux !

A quoi sert le RGPD ?

Réponse évidente : à pas grand-chose … du moins pour l’internaute lambda, sinon à se voir imposer de gigantesques « bannières vertueuses » par de nombreux sites.

Car si tous se doivent de vous informer sur leur politique en matière de cookies, certains le font discrètement … et d’autres vous imposent un immense pop-up pour vous annoncer combien ils sont soucieux du « respect de votre vie privée » : juste une façon de se redorer le blason à peu de frais.

En effet, si vous souhaitez visiter le site, il vous faudra bien accepter lesdits cookies … et subir le retargeting qui va avec !

L’internaute lambda et un peu naïf aurait également pu croire que le double opt-in lui éviterait rapidement les éternels bombardements de spams : suffit de se désinscrire des newsletters non sollicitées et pourries que l’on reçoit par wagons et ensuite, de ne jamais donner son double accord à chaque sollicitation.

Comme bien des citoyens crédules, je me suis désinscrit d’une multitude de listes … et continue de recevoir des mails débiles parce que je suis inscrit sur la base de données de tel ou tel opérateur qui, parce qu’il respecte le RGPD, me permet de me désinscrire d’un simple clic … avant d’en recevoir une palanquée d’un autre tout aussi soucieux de respecter la loi … mais qui s’en contrefout totalement, en fait !

Avant, les routeurs peu respectueux s’échangeaient de vastes bases d’adresses, sans scrupules à l’égard des consommateurs ; aujourd’hui c’est … business as usual, et merde aux mêmes consommateurs.

Ce serait compliqué pour la CNIL et ses homologues européens d’identifier tous ces pirates ? Certainement pas, et leur piquer au passage 4% de leur CA permettrait sans doute de freiner leur zèle.

Mais c’est sans doute plus drôle de ferrailler avec les GAFA – je ne dis surtout pas qu’il ne faut pas les déranger, il y a à faire de ce côté aussi –, et surtout plus médiatique : en d’autres termes, eux aussi ont envie de se redorer le blason à peu de frais – enfin aux frais du contribuable – et tant pis pour les internautes qui jettent à la corbeille des masses de mails polluants.

Que sera l’assurance de demain ?

Que sera l’assurance de demain ? Quel rôle sociétal jouera-t-elle au cours des prochaines décennies, quelles seront ses missions ?

Telles sont – entre autres – les questions auxquelles s’attache de répondre le nouveau Think Tank Demain l’assurance.

1ère étape le 28 mai prochain : l’analyse des évolutions sociétales récentes et le décryptage des tendances qui feront les marchés et les consommateurs de demain.

Pour cette 1ère phase des travaux, le Think tank a choisi de partager plus largement les enseignements et réflexions en accueillant  des experts reconnus de l’observation des consommateurs et citoyens.

Ainsi interviendront lors d’un Atelier:

  • François Laurent, Directeur de Consumer Insight et Coprésident de l’Adetem, qui étudiera les évolutions des budgets des ménages et de leurs arbitrages ;
  • Luc Balleroy, Directeur Général d’Opinionway, puisera dans les bases de données de l’institut les éléments de réflexion pertinents pour notre problématique ;
  • Xavier Charpentier, Directeur Général de Free Thinking (Publicis) qui parlera du sentiment de paupérisation des classes moyennes ;
  • Philippe Cahen, Prospectiviste et auteur de la Lettre des Signaux Faibles, qui se projettera dans le futur des évolutions comportementales.

Au cours de la Table Ronde qui clôturera la matinée, des représentants du Think tank Demain l’Assurance feront état de leurs premières réflexions sur ce qui doit guider les assureurs dans la transformation de leurs métiers.

Lieu : Auditorium Central Seine de l’AGIRG-ARRCO, 42 Quai de la Rapée, 75012 Paris.

Date : 28 mai 2019, de 9 heures 30 à 12 heures.

Participation gratuite : pour assister à cette conférence, il suffit d’envoyer vos coordonnées par mail à : contact@demainlassurance.org.

SNCF : payer pour se faire insulter !

Mardi 16 avril, 14 heures 45, gare Stade de France Saint-Denis, je sors du RER D : devant les portillons, une belle brochette de contrôleurs SNCF.

Je veux bien présenter mon titre de transport – ma Carte Navigo – et le poser sur le terminal mobile, mais par hygiène, pas le remettre en des mains qui en ont touché des centaines auparavant.

Je le pose donc sur le petit boitier, d’un sens, de l’autre … marche pas ! Finalement un petit contact frontal entre la carte et l’appareil, un bip et … « Votre titre de transport n’est pas valable » !

Et là, je sens des paires d’yeux se tourner vers moi … et une certaine gourmandise : je suis un fraudeur !

Sauf que je sais que je suis en règle, j’ai badgé à Vincennes et mon abonnement est prélevé tous les mois.

Alors que le cercle se referme sur moi, le contrôleur s’aperçoit qu’il a fait une fausse manœuvre, nouveau bip … et miracle, je suis en règle : je souris et fais remarcher que tout cela ne me semble pas d’une grande efficacité … c’est même un euphémisme : on insinue que je suis un horrible fraudeur … avant de s’apercevoir que l’on a fait une mauvaise manip !

« La bêtise, ça a aussi un nom ! » : voilà qu’alors on ne lui demandait rien, une contrôleuse me lance une insulte. Furieux je lui demande son numéro, qu’elle cache précautionneusement sous son revers : c’est normal, ça, de ne pas correctement afficher son badge ?

Nouvel attroupement de contrôleurs et je peux enfin noter qu’elle s’appelle 21759 … pas très parlant, mais enfin !

Je sais, j’ai déçu : j’étais en règle. Mais franchement, on ne paie pas son abonnement pour se faire insulter par des agents qui ne savent pas utiliser correctement leur matériel !

Suite …

Le soir, je twitte : « « La bêtise est sans nom » : depuis quand les contrôleuses @SNCF ont-elles le droit d’insulter les passagers en règle ? Enfin du moins la 21759 ? »

Retweet le lendemain : « Alors @RERD_SNCF @SNCF pas de réponse, se faire insulter est normal? Qu’en pense @IDFmobilites? » … et @RERD_SNCF me demande aussitôt des explications en DM, ce que je fais illico !

Depuis, no news … 8 jours pour répondre, c’est long.

Aussi long que Votre Service Relations Clientèle Transilien, sur le site où j’ai rédigé le même message et qui m’a répondu … qu’ils répondraient plus tard : « Nous rencontrons un afflux exceptionnel de demandes qui nous retarde dans notre délai de traitement habituel ».

Sûr que d’ici là les contrôleurs se seront entendus sur une réponse politiquement correcte pour le vilain petit canard que je suis.

Le dernier kilomètre est le plus irresponsable

Vous êtes abonné à Amazon Prime et vous vous bénéficiez d’une « livraison en 1 jour ouvré gratuite et illimitée », sans compter plein de bonus complémentaires, des séries exclusives sur Prime Video à 40 heures de musique par mois sans publicité, etc.

Vous êtes content … et peut-être un peu (beaucoup) irresponsable !

Amazon Prime ne vous coûte que 49 euros par an : rentable pour de gros acheteurs – et ceux qui ne le sont pas vont le devenir rapidement ! Pas question de ne pas amortir son abonnement …

Bien sûr, Prime ne revient pas à 49 euros par an à Amazon mais … à 670, selon les calculs de la banque JPMorgan : vous êtes donc gagnant parce que Amazon y laisse sa chemise … mais pas par philanthropie : quand on gagne 2,5 milliards de dollars, essentiellement dans le cloud, on peut se permettre de grosses pertes … pour ruiner ses concurrents et assécher le marché.

Il n’y aurait que ça : en fait, plus vous cédez à votre frénésie acheteuse sur le Web en général et chez Amazon en particulier, plus vous participez activement à la destruction de la planète !

Baladez-vous à la campagne un beau jour de printemps, en semaine : vous croiserez des norias de camionnettes de livraison … 4, 5, 6, l’un derrière l’autre, concurrence oblige : sur ce point, Bruxelles favorise les catastrophes écologiques !

Dans les banlieues et les centres-villes, ce n’est pas franchement mieux : car l’e-Commerce pêche vraiment sur son dernier kilomètre !

En achetant à tout crin sur le Web, non seulement vous détruisez la planète, mais vous favorisez … l’esclavagisme, ou du moins, de développement d’une nouvelle classe sociale, celles des autoentrepreneurs et autres chauffeurs corvéables à merci.

Car pour vous livrer pas cher, mieux vaut que ça ne coûte pas cher et les conditions de travail des livreurs, non pas d’Amazon, des sous-traitants des sous-traitants des sous-traitants (je ne me répète pas) est juste indigne, comme le rapporte Libération.

Mais comme le dit si bien Ponce Pilate … pardon, Amazon : « Ce ne sont pas des salariés à nous ».

Circulez, il n’y a rien à voir ! N’accusez Amazon de tous les maux, chers clients de Prime : vous avez votre part de responsabilité dans la destruction de la planète et dans l’esclavage moderne … même si vous ne voulez pas vous l’avouer.

La prospective, ça sert encore à quoi aujourd’hui ?

Pour un marketer, la question pourrait paraître stupide si certains ne répondaient très naturellement … « à rien » !

« Sans vision du futur, une entreprise ne peut que foncer dans le mur », diront les adeptes d’un marketing traditionnel ; à quoi répondront leurs contradicteurs : « Si Steve Jobs avait fait de la prospective, pas sûr qu’il ait lancé l’iPhone ».

Le problème, c’est que tout le monde ne s’appelle pas … Steve Jobs : les autres, ils travaillent au doigt mouillé ?

Plutôt que dans une opposition stérile, la vérité ne se situe-t-elle pas ailleurs, dans une vision renouvelée de la prospective ?

Telle est la question à laquelle tenteront de répondre le 18 avril prochain les intervenants du Club Horizon(s) de l’Adetem : le prospectiviste Christian Gatard, Olivier Parent de Futur Hebdo, Jean-Marc Goachet, fondateur du Lab de l’Inattendu, Christopher Leusière, Chargé d’Etudes Marketing à l’IGN, Danielle Rapoport, sociologue et membre du Conseil Scientifique de l’Adetem et Pascal Poulhe, Co-responsable du Labo des Tendances EDF Pulse eXplorer.

Pour s’inscrire, c’est ici.