Intelligence artificielle ou intelligence amplifiée par la technologie ? - Marketing is Dead
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Intelligence artificielle ou intelligence amplifiée par la technologie ?

Intelligence artificielle ou intelligence amplifiée par la technologie ?

François et Chantal Cazals viennent de publier : Intelligence artificielle, l’intelligence amplifiée par la technologie ; rencontre avec François Cazals.

MarketingIsDead : Entre fantasmes et réalité, en deux mots, où en est-on vraiment avec l’intelligence artificielle aujourd’hui ?

François Cazals : Il y a une véritable ambiguïté sémantique qui génère ces fantasmes : le fait de parler d’intelligence, alors que le sujet est celui d’algorithmes mathématiques qui traitent de grandes quantités de données, grâce à la puissance des ordinateurs actuels.

Aujourd’hui, l’essentiel des applications fonctionne grâce à de l’apprentissage automatique (Machine Learning). L’analyse de données du passé permet d’identifier une règle mathématique qui est appliquée aux données du présent. Nous sommes très loin d’une intelligence humaine, elle-même toujours très mystérieuse pour les scientifiques.

L’apprentissage profond (Deep Learning) permet effectivement des traitements calculatoires spectaculaires et des classifications automatiques de données. Néanmoins, la qualité des résultats obtenus dépend essentiellement de la qualité des données d’entrée et du discernement des humains …

 MarketingIsDead : Bien souvent les startups mettent en avant une intelligence artificielle qui se résume en fait à quelques algorithmes un peu pauvres : à quand une véritable intelligence artificielle dans notre quotidien ?

François Cazals : C’est le véritable paradoxe. En fait, l’intelligence artificielle est déjà partout, et depuis assez longtemps, mais de manière pratiquement invisible.

La reconnaissance de caractères écrits sur une enveloppe, dans un centre de tri du courrier : intelligence artificielle.

Le filtre anti spam de notre messagerie électronique : intelligence artificielle.

L’application de guidage GPS qui s’adapte en fonction du trafic : intelligence artificielle.

Nous pourrions multiplier les exemples.

En fait, les véritables opérateurs de l’IA sont marginalement des startups, mais plutôt les entreprises géantes américaines et chinoises : Amazon, Microsoft, Google ou Alibaba. Ils développement des activités mondiales de services informatiques (Cloud) qui intègrent déjà des applications d’IA prêtes à l’usage et des ressources de calcul économiques, à la demande.

MarketingIsDead : Dans de 3ème volume de la trilogie Le Problème à trois corps, Cixin Liu écrit : « Il y avait un autre choix : transférer le contrôle du système de dissuasion à une intelligence artificielle. Cette idée fut finalement abandonnée. Confier la destinée de deux mondes à des machines était une chose terrifiante, d’autant que certaines simulations montraient que le taux de jugement correct de l’IA face à des situations complexes était encore plus bas que pour les humains » … pourtant le livre, publié en 2010, nous transporte dans un futur assez lointain …

François Cazals : En fait, nous sommes aujourd’hui très loin d’abandonner nos choix essentiels à l’IA. S’il est vrai que sur des actions basiques (trouver le meilleur chemin lorsque nous sommes en voiture), cela peut être le cas, c’est impossible à imaginer dans des activités très sensibles.

Je peux en témoigner personnellement sur le sujet de la sécurité publique. Engagé comme officier de la réserve citoyenne et de sécurité, j’ai l’opportunité de participer aux réflexions de la Gendarmerie Nationale sur les sujets de sa Data stratégie. Il est inimaginable de laisser des machines décider à la place des professionnels, dans des contextes opérationnels où les décisions doivent être prises en temps réel.

Le nouveau directeur général, le général d’armée Christian Rodriguez affirmait ainsi, il y a quelque jours, face aux officier en formation : « Un chef, il écoute, il comprend, il décide et il agit ! Il n’existe pas d’algorithme pour faire ce métier : tout repose sur l’humain ».

Je partage tout à fait cette position : quand on parle d’intelligence artificielle, il faut comprendre des technologies d’aide à la compréhension, à la décision ou d’automatisation, au service des humains. Pour ma part, je préfère parler d’intelligence humaine amplifiée par la technologie.

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