Société Archives - Marketing is Dead
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Société

J’ai failli acheter des lunettes EnChroma … mais ne l’ai pas fait !

Depuis une dizaine d’années, la société EnChroma commercialise des lunettes censées améliorer la vision des daltoniens : dès que j’eu ai eu connaissance, je me suis empressé d’effectuer le test d’Ishihara disponible sur le site pour découvrir que je souffrais de deutéranomalie – dysfonctionnement des cônes verts.

Le storytelling de la découverte « par hasard » par Don McPherson du procédé est vraiment bien pensé : par un bel après-midi de 2005, ce dernier portait, pour jouer à l’Ultimate Frisbee, des lunettes de soleil fabriquées à partir d’un verre utilisé pour la protection des chirurgiens opérant au laser.

Miracle : son ami daltonien qui les lui emprunte, découvre qu’il peut discerner des cônes de signalisation oranges qu’il ne pouvait pas distinguer auparavant : les lunettes de soleil « améliorées » de Don McPherson corrigent le daltonisme.

J’ai longtemps hésité avant de franchir le pas : il fallait commander aux USA des équipements qui valaient au minimum 300$, frais d’expédition en sus, sans trop être sûr du résultat ; certes EnChroma garantissait leur remboursement en cas d’insatisfaction, mais quand même …

Et puis, EnChroma a commencé à développer un réseau d’opticiens affiliés avec deux boutiques à Paris : et j’ai donc décidé de tenter l’expérience il y a quelques jours, le test effectué sur le site EnChroma indiquant « Strong deutans […] have a strong red-green color blindness caused by an anomaly in the M-cone photopigment gene sequence ».

Sur place, l’opticien me propose d’essayer 3 paires de lunettes correspondant à ma deutéranomalie pour déterminer la plus adaptée en parcourant une sorte de livre d’images monochromes … rien de bluffant !

Et de m’expliquer que cela va s’améliorer avec le temps ; puis il me propose de faire un petit tour dans la rue pour un meilleur ressenti, notamment au niveau des contrastes – et c’est vrai que le paysage urbain m’apparait TRES légèrement plus contrasté … mais encore une fois, rien de flagrant.

Juste un peu comme lorsque l’on chausse au ski un masque anti UV légèrement teinté … rien de bluffant non plus !

J’ai donc failli acheter des lunettes EnChroma … mais ne l’ai pas fait : 300€ pour les verres, montures en sus, pour quasiment aucun résultat !

La vraie question n’est pas : « Les lunettes pour daltoniens sont-elles réellement efficaces ? » – sachant que d’autres marques se sont lancées sur le marché, certaines françaises … mais tout aussi chères ; mais : « Pourquoi si peu de critiques concernant ses lunettes ? ». Car la plupart des sites les évoquant ne laissent que peu de place au doute.

En fait, on retrouve – y compris de la part des journalistes, et pas des seuls blogueurs ou opticiens revendeurs – les mêmes discours … tout droit issus du site EnChroma ou de ses communiqués … y compris au sein des papiers évoquant ses compétiteurs récents.

Un peu comme si par antonomase la marque EnChroma était devenue synonyme de (lunettes contre le …) daltonisme – et la seule référence existante.

Du moins, en France ; parce qu’en anglais, sur Phys.org par exemple, on peut lire que des « scientifiques démentent l’efficacité des lunettes EnChroma pour les daltoniens », en renvoyant à une étude très approfondie réalisée par des chercheurs de l’Université de Grenade, accessible sur Opg.optica.org et concluant :

« Les résultats montrent que les verres spécifiquement utilisés dans cette étude n’ont révélé aucune amélioration […]. Par conséquent, les lunettes ne peuvent pas aider à tricher dans les tests de dépistage professionnels ».

Pour être plus précis, porter des lunettes EnChroma ne permet pas de réussir le le test d’Ishihara : lors de mes essais, je ne comprenais pas pourquoi l’opticien ne me proposait pas de refaire le test d’Ishihara avec ses lunettes ; après lecture des travaux espagnols, je réalise qu’évidemment, cela m’aurait apporté la preuve de l’inefficacité de son offre ! CQFD.

J’ai malgré tout réussi le test d’Ishihara sur mon PC, non pas en achetant les lunettes EnChroma, mais gratuitement … en modifiant juste les paramètres de Windows : Accessibilité > Filtres de couleurs … c’est tout simple … et ça marche ! Bien sûr, on ne découvre aucune nouvelle couleur, mais on distingue mieux nuances et contrastes, et c’est déjà ça !

LinkedIn, le Facebook du riche ?

Longtemps, j’ai naïvement considéré LinkedIn comme un média social sérieux parce que professionnel … hélas à tort !

Et très certainement, ce sont tous les consultants et autres coaches qui y pullulent qui contribuent à décrédibiliser le réseau, dont ils tirent leurs revenus : bref, c’est tout l’art de se tirer une balle dans le pied !

Je m’explique : ils nous rabattent à longueur de temps que pour exister sur les médias sociaux, y compris LinkedIn, il faut augmenter sa visibilité en publiant, commentant, et bien évidemment, inviter les gens qui lisent tous ces écrits à entrer dans son vaste réseau relationnel … ce qui est vrai, bien sûr ! Et tout ça, avec une obstination à faire pâlir de jalousie Stakhanov lui-même.

Ce qu’ils oublient le plus souvent de dire, c’est qu’il convient de publier des contenus pertinents … et pas n’importe quoi, bien évidemment ; sinon, vous serez évalués à l’aune de vos papiers : s’ils sont débiles, vous ne vous construirez d’un personal branding de … débile, c’est la règle.

Dès lors, ce sont les contenus complotistes qui circulent le mieux.

Ceux par exemple de France-Soir : car du grand quotidien fondé par Pierre Lazareff, il ne reste qu’une marque sans aucun journaliste qui diffuse à longueur de temps des fake news, hélas trop relayées.

Ceux Réseau international, que News Guard présente comme « un site qui partage régulièrement des théories du complot et de fausses informations sur l’actualité internationale, souvent tirées de sites connus pour avoir publié de la propagande et de la désinformation ».

Des sites régulièrement dénoncés par Liberation Check News ou Le Monde Vérification, et bien sûr News Guard qui propose une petite extension à ajouter à son moteur de recherche permettant d’évaluer la crédibilité des sites en ligne : une vignette verte pour les fiables, rouge pour les autres.

Mais bien sûr, les complotistes diront que ces instances de vérifications ne sont que les faux nez des dirigeants politico-économiques de la planète …

Bien sûr je continuerai à utiliser LinkedIn car c’est aussi un outil professionnel très utile, mais en me méfiant de tous les zozos qui relaient des fake news à longueur de journée pour augmenter leur visibilité ; et en ayant bien conscience que LinkedIn, tout comme Facebook ou Twitter, aime bien les fausses informations : ça développe le trafic, dont le business !

Une étrange actualité

Vient de s’achever à la Fondation Cartier une passionnante exposition consacrée à la photographe brésilienne Claudia Andujar – brésilienne, mais d’origine suisse par sa mère protestante, et hongroise par son père, juif, qui mourra en déportation avec les autres membres de sa famille.

D’où ce regard particulièrement ouvert sur la culture des indiens Yanomamis au Brésil, qu’elle n’arrêtera pas de côtoyer, et de défendre, dès le début des années 70 – je m’arrête là, le but de ce papier n’étant pas de remplacer les pages Wikipédia dédiées à Claudia_Andujar et au peuple Yanomami.

Non, le but de ce papier est juste tout d’abord de souligner que les fascistes demeurent toujours très constants dans leur turpitude.

En 1992, après des années de lutte pour se défendre des orpailleurs qui non seulement pillent leurs terres mais assassinent les indiens qui s’opposent à eux, les Yanomami obtiennent enfin une première reconnaissance nationale et internationale, comme le souligne le guide de l’exposition :

« Le président du Brésil homologue finalement le territoire Yanomami en un seul territoire contigu. Les 9 419 108 hectares sont déclarés comme appartenant définitivement aux Yanomami. Davi Kopenawa [leur chef] s’exprime à l’ONU en ouverture de l’Année internationale des peuples autochtones du monde ».

Aussitôt, un député fédéral dénommé … Jair Bolsonaro dépose un projet de loi pour suspendre l’homologation de la démarcation de leur territoire et permettre à nouveau l’exploitation de leurs terres et le retour des orpailleurs – orpailleurs aujourd’hui encouragés par le discours d’un président Jair Bolsonaro qui souhaite en finir définitivement avec la sanctuarisation des territoires indigènes

Ça, c’est la première « actualité » ; la seconde, c’est cette citation : « Au premier temps, les Blancs étaient très loin de nous. Ils n’avaient pas encore amené la rougeole, le mal de la toux et la malaria dans nos forêts », dixit un représentant du peuple Yanomami.

En cette période de pandémie du Covid-19, de nombreux scientifiques soulignent que les nouveaux virus et autres coronavirus, non seulement voyagent très rapidement en avion, mais que « La destruction des écosystèmes par l’humain favorise l’émergence d’épidémies », comme titrait par exemple Courrier international.

Ainsi avec la déforestation massive, « les animaux sauvages peuvent alors entrer en contact avec des animaux élevés par l’homme pour son alimentation et leur transmettre le virus, qui ira ensuite sur  l’homme », rappelle franceinfo.

Ici encore la quête du profit absolu, non seulement détruit l’environnement mais menace la survie même de l’espèce humaine ; j’aurais pu titrer ce papier : « Nous sommes tous des Yanomami ».

Le Gini, ça peut faire Pschitt !

Les Française se plaignent sans arrêt : il gagnent de moins en moins bien leur vie dans une société de moins en moins égalitaire !

Heureusement Gini est là pour les rassurer … ou du moins rassurer ceux qui ne demandent que ça !

Quand je parle de Gini, je n’évoque pas le soda commercialisé par le groupe Orangina Suntory, mais le coefficient de Gini, du nom du statisticien italien Corrado Gini, utilisé pour « mesurer le niveau d’inégalité de la répartition d’une variable dans la population », en l’occurrence les revenus, dixit Wikipédia.

C’est simplissime : « Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l’égalité parfaite et 1 signifie une inégalité parfaite (une seule personne dispose de tous les revenus et toutes les autres n’ont aucun revenu) ».

Quand on a dit ça, n’en déplaise aux économistes orthodoxes, on a tout dit … et on n’a rien dit ! Car comme le précise Wikipédia, il ne tient pas compte de la répartition des revenus : « Si 50 % de la population n’a pas de revenu et l’autre moitié a les mêmes revenus, l’indice de Gini sera de 0,5. On trouvera le même résultat de 0,5 avec la répartition suivante, pourtant moins inégalitaire : 75 % de la population se partage de manière identique 25 % du revenu global d’une part, et d’autre part le 25 % restant se partage de manière identique le 75 % restant du revenu global ».

Quand on nous assène que le coefficient de Gini est passé en France de 0,27 à 0,29 entre 2006 et 2016, les économistes peuvent gloser, selon qu’ils se situent plutôt à gauche ou à droite :

  • Que les inégalités se sont – légèrement – creusées dans notre pays en une dizaine d’années ;
  • Mais que nous nous en sortons plutôt bien quand l’indice est de 0,3 en moyenne en Europe, voire 0,32 au Royaume Uni … mais de 0,25 en Finlande.

Comme l’indice, rappelons-le à nouveau, ne tient pas compte de la répartition des revenus … on ne voit vraiment pas quelles conclusions en tirer !

De plus, ce bel indice ne rend compte que des inégalités de revenus : ni des inégalités immobilières – or posséder ou non son logement principal constitue une sacrée inégalité, notamment lors du départ à la retraite –, ni des inégalités face aux soins médicaux ou à l’éducation !

Bref, on dispose d’un bel indice, synthétique et tout, qui permet en un chiffre de déclarer qu’un pays se porte bien ou non en matière d’inégalités … sans vraiment tenir compte de la réalité !

Mais franchement, dire que le coefficient de Gini est passé en France de 0,27 à 0,29 entre 2006 et 2016, ça fait franchement sérieux !

Que sera l’assurance de demain ?

Que sera l’assurance de demain ? Quel rôle sociétal jouera-t-elle au cours des prochaines décennies, quelles seront ses missions ?

Telles sont – entre autres – les questions auxquelles s’attache de répondre le nouveau Think Tank Demain l’assurance.

1ère étape le 28 mai prochain : l’analyse des évolutions sociétales récentes et le décryptage des tendances qui feront les marchés et les consommateurs de demain.

Pour cette 1ère phase des travaux, le Think tank a choisi de partager plus largement les enseignements et réflexions en accueillant  des experts reconnus de l’observation des consommateurs et citoyens.

Ainsi interviendront lors d’un Atelier:

  • François Laurent, Directeur de Consumer Insight et Coprésident de l’Adetem, qui étudiera les évolutions des budgets des ménages et de leurs arbitrages ;
  • Luc Balleroy, Directeur Général d’Opinionway, puisera dans les bases de données de l’institut les éléments de réflexion pertinents pour notre problématique ;
  • Xavier Charpentier, Directeur Général de Free Thinking (Publicis) qui parlera du sentiment de paupérisation des classes moyennes ;
  • Philippe Cahen, Prospectiviste et auteur de la Lettre des Signaux Faibles, qui se projettera dans le futur des évolutions comportementales.

Au cours de la Table Ronde qui clôturera la matinée, des représentants du Think tank Demain l’Assurance feront état de leurs premières réflexions sur ce qui doit guider les assureurs dans la transformation de leurs métiers.

Lieu : Auditorium Central Seine de l’AGIRG-ARRCO, 42 Quai de la Rapée, 75012 Paris.

Date : 28 mai 2019, de 9 heures 30 à 12 heures.

Participation gratuite : pour assister à cette conférence, il suffit d’envoyer vos coordonnées par mail à : contact@demainlassurance.org.

Les 30 peut-être pas si glorieuses

On qualifie de 30 Glorieuses, les 30 années de croissance ininterrompue qu’a connue notre pays de la fin de la 2nde Guerre Mondiale aux Chocs Pétroliers des années 70 : tout paraissait si simple alors, il suffisait de chercher un job pour en trouver un … sans même à devoir traverser la rue pour faire la plonge !

Même si les Baby-boomers qui jettent aujourd’hui un œil nostalgique sur la période oublient qu’ils ont violemment rejeté cette même société en Mai 68 …

Pourtant ces 30 « pas tout à fait » Glorieuses ont instillé le gravissime axiome comme quoi sans croissance – et surtout une croissance forte – pas de salut !

Les séquelles s’en font hélas ressentir aujourd’hui !

Avec le mythe d’une croissance forte, inéluctable et surtout absolument nécessaire s’est instaurée une culture du productivisme … et l’industrialisation accrue de notre agriculture et de nos élevages. Résultat : des sols gorgés de pesticides et une planète que l’on détruit à marche forcée.

Les désastres écologiques d’aujourd’hui trouvent leurs origines dans les 30 Glorieuses : pas seulement en raison des masses d’engrais inutilement répandues mais aussi philosophiquement : vive le progrès … et tant pis si ce progrès détruit la nature !

Autre idée reçue de ces années paradisiaques : plutôt que de partager, créons plus de richesse pour donner aux pauvres la part qui leur est due.

Sauf que cette théorie – donnons de la brioche aux riches pour que les pauvres mangent quelques miettes – ne fonctionne guère qu’en période de croissance absolue … quand cette croissance est possible.

Mais aujourd’hui que celle-ci ralentit … fini le ruissellement : et comme on ne partage pas – comme les économistes ne nous apprennent pas à partager – les pauvres demeurent pauvres, et les inégalités se creusent.

Car s’il est cependant un mérite que l’on peut attribuer aux 30 Glorieuses, c’est bien celui d’avoir su réduire la fracture sociale – une fracture qui ne fait que s’amplifier depuis le début des années 80.

Enfin on oublie un peu trop vite que la richesse des 30 Glorieuses ne doit rien aux prestigieux économistes ou chefs d’entreprise de l’époque mais à … l’immense catastrophe précédente : la 2nde Guerre Mondiale, qui a détruit l’Europe – une Europe qu’il fallut bien reconstruire.

Bref, si les 50 dernières années n’ont pas été fastueuses, les 30 précédentes ont façonné les préjugés dont nous payons aujourd’hui les dividendes.

Cyberattaques : vous n’avez encore rien vu !

Je me rends ce matin sur le site de Météo France pour connaître les températures prévues pour l’après-midi à Vincennes … page inaccessible !

Je me rends sur Voyages Sncf pour acheter un billet de train, je valide ma commande, renseigne ma carte de crédit, ajoute le petit code que Visa m’envoie par SMS … et pouf ! Plus rien.

Bonne surprise : chez Trainline, ça marche.

Je pars chez mon dentiste et après de longues minutes de souffrance, la secrétaire tente de se connecter à l’ordinateur pour me fixer un nouveau rendez-vous … en vain !

Comme les médias ne parlent que de « cyberattaques » et que les spécialistes – est-ce vraiment le mot, vu qu’on a l’impression qu’ils ressassent en boucle des discours auxquels ils semblent à peine croire – nous précisent que certainement beaucoup de PME et de particuliers ont été touchés sans qu’on ne le sachent encore, je me dis que c’est encore un coup des Russes, voire des Coréens du Nord.

Bonne nouvelle : mon dentiste me précise que le système rame depuis bien avant le weekend – c’est vrai que les terminaux ne sont pas de toute première jeunesse – et de retour à mon bureau, je découvre qu’on va friser les 26° à Vincennes : ce n’était qu’un dysfonctionnement mineur, sans doute.

Quant à Voyages Sncf, « il y a actuellement quelques petits soucis avec Chrome, il vous fait tourner en rond après la validation du code », dixit le Community Manager – ce qui explique que je n’ai pas eu de problème avec Trainline, en utilisant … Google Chrome.

Donc, pas de panique … mais il est clair que dans les jours et les semaines qui viennent, bien des utilisateurs vont regarder leur ordinateur d’un autre œil – et se préparer au pire : peut-être arrêteront-ils de cliquer sur n’importe quelle pièce jointe, cela leur évitera d’être victime de phishing.

Regarder leur ordinateur … mais pas leur téléphone, et encore moins leur bracelet connecté – quant à la programmation à distance de leur chaudière ou de leurs volets roulants …

Pourtant les cyberattaques ne se limiteront certainement pas dans les années à venir aux seuls objets communiquant qui sont les PC et les mobiles : déjà les premières attaques par déni de service – ou DDoS pour Distributed Denial of Service Attacks – via d’anodins objets connectés ont eu lieu l’an passé.

Des braqueurs qui prennent à distance le contrôle d’une voiture connectée pour l’envoyer dans la vitrine d’une bijouterie, on ne voit ça que dans les séries américaines … pour l’instant ; demain, les joaillers de la Place Vendôme ont quelques soucis à se faire !

Le cyber terrorisme via IoT va se banaliser dans les mois et les années à venir ; le cyber terrorisme … ou simplement la petite délinquance, puisque l’on peut lire les informations contenues dans votre carte de crédit juste en passant un téléphone à proximité : évitez de prendre le métro avec votre Visa ou votre Mastercard !

Le monde hyper connecté de demain – où il sera difficile de se procurer des objets non connectés – sera aussi celui des grandes angoisses : de voir sa voiture quitter la route sans raison, de voir son compte en banque glisser brutalement dans le rouge

Avant que d’entendre la police politique frapper à votre porte … Salut Orwell !

La « silveRevolution » est en marche

Christine Laroulandie, Directrice de la Communication de Malakoff Médéric, s’intéresse à la place des seniors dans notre société.

MarketingIsDead : Tu viens d’organiser, à l’initiative de Malakoff Médéric, une conférence sur les enjeux du vieillissement de la population française avec de belles têtes d’affiches comme l’ancien patron de l’Insee Hervé Le Bras, le sociologue Serge Guérin ou le philosophe Raphaël Enthoven : pourquoi un tel évènement, et pourquoi maintenant ?

Christine Laroulandie : Le vieillissement des Français est une révolution économique et sociétale. Aujourd’hui, les plus de 65 ans représentent 18 % de la population française. Demain, en 2030, ils seront 23 %.
Ces  seniors ont de nouveaux modes de vie et de consommation, de nouvelles attentes. Et ils comptent bien profiter de « ce temps de vie en plus », inédit dans l’histoire de l’humanité.

Ils aspirent à mener à tout âge une vie normale : continuer à vivre chez eux, à prendre soin de leur santé, à faire leurs courses, à avoir des loisirs, à voyager, à conduire, à voir leur famille, leurs amis … Bref, avoir des projets et les réaliser.

Cette évolution est un défi pour les entreprises, qui doivent adapter leur offre dans de nombreux secteurs d’activité, et un enjeu pour toutes les générations, car les innovations destinées à faciliter la vie quotidienne  des seniors ont souvent vocation à profiter à la société toute entière.

Le sociologue Serge Guérin le dit : « Il est temps de changer de regard sur les seniors.  Ils ne sont plus les mêmes qu’il y a trente ou quarante ans, et sont tous différents entre eux. Il faut donc penser davantage en termes de style de vie que d’âge. Les seniors ne sont pas tous vieux, malades et dépendants, ou riches et technophiles ! Entre ces deux extrêmes, toutes les nuances existent. Il est donc nécessaire d’adapter les réponses aux différents types de publics ».

Or, comme le montre l’étude exclusive de Harris Interactive pour Malakoff Médéric « Les entreprises face aux enjeux du vieillissement », il y a un écart très important entre la prise de conscience de cet enjeu par les entreprises (pour 94% d’entre elles, c’est un enjeu important) et le passage à l’action. En effet, moins d’une entreprise sur trois a commencé à adapter sa stratégie ou son offre au marché des seniors. Les chefs d’entreprises appréhendent le vieillissement de la population essentiellement sous l’angle de la perte d’autonomie. Ils considèrent que les secteurs de la vie quotidienne (mobilité, tourisme, habitat, banques / assurances…) comme des enjeux moins fondamentaux. Pourtant, les seniors   considèrent ces secteurs comme essentiels, comme le met en évidence le Baromètre de la retraite Malakoff Médéric.

Parce que ce décalage entre conscience et action des entreprises est important, parce que les enjeux économiques et sociaux de ce choc démographique sont essentiels tant pour les entreprises que pour les retraités, et finalement pour toutes les générations, il nous a paru important, chez Malakoff Médéric, de provoquer une réflexion.

Malakoff Médéric est un acteur majeur de la protection sociale. A travers nos deux métiers, l’assurance de personnes en santé et prévoyance, et la retraite complémentaire, nous avons un lien à la fois avec les entreprises, leurs salariés et avec les retraités. Nous sommes très engagés pour le bien vieillir. Nous avons donc décidé d’organiser un évènement sur la « silveRevolution ».

Notre ambition était d’interpeller les entreprises sur cet enjeu majeur, de partager, d’échanger, d’inspirer, de faire émerger idées et initiatives innovantes pour adapter l’offre des entreprises aux seniors.

Nous avons donc organisé le 14 mars une conférence dans un format inspiré des TEDx, pour qu’elle soit moderne et impactante. Nous avons donné la parole à des acteurs économiques qui se sont déjà emparés du sujet et innovent en faveur du bien-vieillir, comme Saint-Gobain, Carrefour, La Poste, les Industries Textiles. Netexplo, l’observatoire bien connu des innovations digitales dans le monde, et une startup particulièrement innovante, Aina, ont également apporté leur témoignage.

Nous avons aussi  voulu donner la parole à des experts et grands témoins : le démographe Hervé Le Bras, le sociologue Serge Guérin, le spécialiste des sondages d’opinion Jean-Daniel Lévy et le philosophe Raphaël Enthoven. Ces différents regards ont donné au public, parmi lequel de nombreuses entreprises, une vision très globale de cet enjeu à la fois économique, social et sociétal.

Pour enrichir la réflexion collective, et permettre de vivre ou revivre la conférence, nous allons d’ailleurs mettre en ligne prochainement les vidéos  des prises de parole de la conférence sur notre site, à la rubrique silveRevolution (ainsi que, actuellement, sur silverevolution.fr)

Et nous y publierons régulièrement des retours d’expérience d’entreprises, des points de vue, des réflexions, des études et des analyses sur cette thématique.

MarketingIsDead : « La variable critique va être l’espérance de vie en bonne santé », et non la seule espérance de vie, expliquait justement Hervé Le Bras : comment une société comme Malakoff Médéric peut-elle s’adapter à cette contrainte ?

Christine Laroulandie : Malakoff Médéric a deux métiers : l’assurance de personnes en santé et prévoyance, et la retraite complémentaire par répartition. Les deux axes forts de notre projet d’entreprise sont de préparer l’avenir et de placer l’humain au cœur de nos préoccupations.

En assurance, nous développons des produits et services personnalisés, innovants et utiles,  pour donner aux collaborateurs de nos entreprises clientes et à nos clients individuels les moyens d’agir pour leur santé et leur bien-être au quotidien. Nous sommes également très actifs pour accompagner les aidants,  en particulier les salariés aidants, qui sont nombreux.

Nous développons aussi des services pour accompagner nos clients retraités dans leur projet de vie, tout au long de leur avancée en âge. Nous voulons jouer un rôle actif en faveur du bien vieillir, aux côtés de l’Agirc Arrco.

Et enfin nos actions sociales retraite et assurance sont très engagées sur la problématique du bien vieillir et sur celle des  aidants.

MarketingIsDead : La problématique du vieillissement est mondiale : au Japon, comme le montrait Thierry Happe de Netexplo, se développent tout un parc de robots de compagnie, qui semblent entrer en « empathie » avec les seniors ; mais jusqu’où l’intelligence artificielle pourra-t-elle se substituer à la présence humaine ?

Christine Laroulandie : Thierry Happe observe que « Aujourd’hui, les recherches qui concernent la Silver économie portent d’une part sur les biotechs permettant une évolution du corps et un prolongement de la vie, et d’autre part sur des outils externes, considérés au début comme des gadgets mais qui sont en train de passer à une autre étape. Si toutes ces innovations vont contribuer à ralentir les effets et les signes du vieillissement, aucun robot ne remplacera jamais le contact humain ».

Il n’est pas le seul à avoir cette analyse. Les retraités le disent eux-mêmes, et toutes les études le montrent, en particulier notre Baromètre de la retraite : le lien social est essentiel pour bien vieillir La présence humaine, avec des relations de qualité, est donc primordiale.

MarketingIsDead : En parallèle de cette conférence, vous organiseriez un Village des startups : le marché des seniors, un nouvel Eldorado pour les jeunes pousses, ou plutôt une problématique sociétale qui interpelle de nouveaux acteurs.

Christine Laroulandie : Les grands Groupes sont pionniers sur cette thématique. Mais il existe aussi en France de nombreuses startups qui sont aussi au cœur de l’innovation au bénéfice du bien vieillir. Nous avons voulu montrer des points de vue innovants en sélectionnant 15 startups particulièrement intéressantes et en les invitant à présenter leur offre et à échanger avec le public, avant la conférence, dans un « Village des startup ».

Elles interviennent dans des domaines extrêmement variés ; santé, alimentation, culture, mobilité, numérique, lien social, gestion administrative, transmission des passions, sécurité, maintien à domicile, habitat, solutions d’hébergement…. On peut aussi les retrouver sur silverevolution.fr.

Ubérisation : pour le meilleur et pour le pire

Vous l’ignoriez sans soute, mais il existe un Observatoire de l’Ubérisation, qui vient notamment de publier cette belle infographie destinée à « démontrer l’étendue du phénomène de l’économie collaborative (aussi appelée plateformisation) » – voir ici l’interview de son président.

On ne peut que constater que tous les secteurs sont touchés : en parodiant Jean de la Fontaine[1], « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », pourrait-on dire … car si aucune entreprise n’échappe à cette nouvelle concurrence, toutes ne souffrent pas pareillement.

Les plus gravement atteintes, ce sont certainement les compagnies de taxis – faute de leaders mondiaux proposant à des prix acceptables des services de qualité : la brèche était béante, Uber s’y est engouffré, et désormais la même application permet de réserver un service standardisé, quel que soit le pays où l’on se trouve.

Toutefois, une autre infographie me semblerait pertinente, celle opposant l’économie collaborative que l’on pourrait qualifier de vertueuse à celle qui ne l’est pas, voire strictement pas, et dont le parangon serait … Uber.

Il y a quelques jours, Charline Vanhoenacker dans son billet matinal sur France Inter, se moquait de ces coursiers autoentrepreneurs qui prennent tous les risques sans aucune couverture sociale – finalement le nouveau lumpenprolétariat du 21ème siècle.

Quand le crowdfunding permet à des porteurs de projets innovants de se lancer dans de belles aventures, quand une plateforme permet à des particuliers de partager objets et services pour mettre fin au gaspillage, tout cela concourt au bien-être général, voire à la sauvegarde de la planète.

Quand Uber décide unilatéralement de casser ses tarifs pour dominer la même planète sans se soucier le moins du monde de chauffeurs dont il espère bien un jour se passer grâce à ses voitures connectées, on rentre dans une sorte de néo-capitalisme sauvage, et certainement moins honorable.

L’économie collaborative constitue certainement un meilleurs vecteurs de développement économique des années à venir, ne serait-ce que parce qu’elle correspond parfaitement aux nouveaux modes de vie des générations Y, et surtout Z.

Mais elle peut également se muer en une nouvelle forme d’esclavage moderne, ce qui me semble moins pertinent : et comme les politiques apparaissent de plus en plus en retard face à des évolutions sociétales galopantes, c’est aux citoyens de se montrer vigilants pour éviter que de belles aventures se transforment en cauchemars.

[1] Les Animaux malades de la peste

IoT et hackers

Le 21 octobre dernier, les utilisateurs de Twitter, Spotify, eBay, Paypal et autres Airbnb – entre autres – ont eu la mauvaise surprise de ne plus pouvoir accéder à leur service favori : en cause, l’effondrement des serveurs de DynDNS.

DynDNS, peu de gens connaissent cette entreprise et pourtant tout le monde utilise ses services puisqu’elle permet, entre autres, d’associer un nom de domaine – MarketingIsDead.net, par exemple – à une adresse physique de site – en fait, une suite de chiffres difficilement mémorisables ; donc si DynDNS tombe, impossible d’accéder à ses sites préférés, à moins d’en connaître l’adresse exacte … qu’évidemment personne ne connaît !

Bien sûr, DynDNS ne s’était pas crashé toute seule : de méchants pirates l’y avaient un peu aimé en réalisant une attaque par déni de service distribué – DDoS en bon anglais pour « distributed denial of service » : j’ai toujours bien aimé l’expression, je ne saurais dire pourquoi !

Comment ça marche ? Très simplement : vous envoyer des millions de requêtes à un site, plus qu’il ne peut répondre, et le site plante – le genre de trucs qui peut arriver sans l’aide du moindre pirate si l’on n’a pas su calibrer son site pour un trafic important.

Généralement les méchants hackers prennent la main sur des milliers de PC mal protégés et les utilisent pour bombarder leur cibles de requêtes : arrive un moment où se dernier ne peut plus faire face et baisse les bras – ce n’est qu’une image, bien évidemment.

piratesRien de nouveau sous le soleil … sauf qu’ici, les pirates ne se sont emparés de bons vieux PC pour relayer leurs requêtes : ils ont pris la main sur des appareils beaucoup moins sécurisé – pour ne pas dire, pas du tout sécurisés, ou presque : des objets connectés, type appareils photos, balances, caméras de surveillance et autres produits de domotique, etc. Des petits bidules qui présentent – outre de ne pas être sécurisés – l’avantage d’être en permanence connectés au Web.

Moralité : si le marché des objets connectés explosent comme le prédisent tous les augures, les techniciens de la sécurité devront se prémunir contre des multitudes de cheval de Troie : ça promet !

Et ce n’est pas parce que le marché de la montre connectée se plante aujourd’hui que l’Internet des Objets ne va décoller : demain, plus personne ne vendra d’appareils non connectés … que les consommateurs utilisent cette connectivité – ou pas ; ce qui revient à dire que nos appartements sont se peupler de dizaines de cibles-relais pour les hackers, sans que nous, pauvres citoyens, n’en ayons conscience.

Notre compteur électrique, notre réfrigérateur, notre téléviseurs offriront des portes béantes aux pirates : on peut toujours espérer qu’ils auront la délicatesse de ne pas les utiliser.