SNCF Archives - Marketing is Dead
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Pécresse et Pépy se moquent franchement des Gilets Jaunes

Si j’interpelle ici Guillaume Pépy aux côtés de Valérie Pécresse, en tant que Présidente d’Île-de-France Mobilités, ce n’est pas que je suis passé à côté de son remplacement à la tête de la SNCF par Jean-Pierre Farandou, mais parce que cette triste histoire trouve ses sources sous sa présidence … et correspond bien à son style de management d’un service sensé « public » !

La petite gare de Nanteuil Saâcy se situe aux confins de l’Ile de France et des Hauts de France ; c’est la dernière station de la ligne P du réseau Transilien accessible avec une carte Navigo. Tous les matins en semaine, plusieurs centaines de « très grands banlieusards » se garent sur son parking pour venir travailler à Paris.

Des « très grands banlieusards » pas très riches et qui se tapent bon an, mal an, une heure et demie à deux heures de transport par jour : voiture + train + métro ou bus … une bonne galère quotidienne !

Des « très grands banlieusards » qui, pour bon nombre d’entre eux, ont battu le pavé il y a un an, un gilet jaune sur le dos, pour protester contre la hausse du prix de l’essence parce que les fins de mois, ils ont du mal à les boucler.

La gare de Nanteuil Saâcy est vieillotte, tristounette – et encore, je suis dans l’euphémisme ; les quais ne sont même pas bitumés, ça sent l’abandon : pas vraiment un endroit pour faire du business comme à Paris Saint Lazare, juste une petite station déshéritée pour « très grands banlieusards » déshérités.

Le parking gratuit était à l’avenant : surchargé, plus ou moins bien goudronné …

Aujourd’hui, grâce aux efforts conjugués d’Île-de-France Mobilités et de la SNCF, nos « très grands banlieusards » disposent désormais d’un parking flambant neuf … jouxtant une gare toujours aussi tristounette, avec ses quais toujours aussi caillouteux : la transition entre les deux espaces est assez flagrante !

J’oubliais : le parking est désormais payant : nos « très grands banlieusards » doivent payer 20 euros par mois, soit 240 euros par an, pour pouvoir stationner ! 240 euros, pour Pécresse et Pépy, c’est juste dans l’épaisseur du trait … mais pour un « gilet jaune très grand banlieusard », ça compte : du jour au lendemain, il se fait ponctionner entre un quart et un cinquième de SMIC !

Le parking est géré par Effia, filiale à 100% de Keolis, société dirigée jusqu’à fin 2019 par … Jean-Pierre Farandou : nul doute qu’il saura assurer la continuité de ce genre de … choses – pour rester poli !

Les agents de la SNCF, eux, ont de magnifiques places qui leur sont réservées … mais ils préfèrent se garer là où sont peints de magnifiques panneaux « stationnement interdit » : sûr que les « très grands banlieusards » qui gareraient là auraient droit à une belle contravention, mais quand on est agent SNCF, on a tous les droits !

SNCF : payer pour se faire insulter !

Mardi 16 avril, 14 heures 45, gare Stade de France Saint-Denis, je sors du RER D : devant les portillons, une belle brochette de contrôleurs SNCF.

Je veux bien présenter mon titre de transport – ma Carte Navigo – et le poser sur le terminal mobile, mais par hygiène, pas le remettre en des mains qui en ont touché des centaines auparavant.

Je le pose donc sur le petit boitier, d’un sens, de l’autre … marche pas ! Finalement un petit contact frontal entre la carte et l’appareil, un bip et … « Votre titre de transport n’est pas valable » !

Et là, je sens des paires d’yeux se tourner vers moi … et une certaine gourmandise : je suis un fraudeur !

Sauf que je sais que je suis en règle, j’ai badgé à Vincennes et mon abonnement est prélevé tous les mois.

Alors que le cercle se referme sur moi, le contrôleur s’aperçoit qu’il a fait une fausse manœuvre, nouveau bip … et miracle, je suis en règle : je souris et fais remarcher que tout cela ne me semble pas d’une grande efficacité … c’est même un euphémisme : on insinue que je suis un horrible fraudeur … avant de s’apercevoir que l’on a fait une mauvaise manip !

« La bêtise, ça a aussi un nom ! » : voilà qu’alors on ne lui demandait rien, une contrôleuse me lance une insulte. Furieux je lui demande son numéro, qu’elle cache précautionneusement sous son revers : c’est normal, ça, de ne pas correctement afficher son badge ?

Nouvel attroupement de contrôleurs et je peux enfin noter qu’elle s’appelle 21759 … pas très parlant, mais enfin !

Je sais, j’ai déçu : j’étais en règle. Mais franchement, on ne paie pas son abonnement pour se faire insulter par des agents qui ne savent pas utiliser correctement leur matériel !

Suite …

Le soir, je twitte : « « La bêtise est sans nom » : depuis quand les contrôleuses @SNCF ont-elles le droit d’insulter les passagers en règle ? Enfin du moins la 21759 ? »

Retweet le lendemain : « Alors @RERD_SNCF @SNCF pas de réponse, se faire insulter est normal? Qu’en pense @IDFmobilites? » … et @RERD_SNCF me demande aussitôt des explications en DM, ce que je fais illico !

Depuis, no news … 8 jours pour répondre, c’est long.

Aussi long que Votre Service Relations Clientèle Transilien, sur le site où j’ai rédigé le même message et qui m’a répondu … qu’ils répondraient plus tard : « Nous rencontrons un afflux exceptionnel de demandes qui nous retarde dans notre délai de traitement habituel ».

Sûr que d’ici là les contrôleurs se seront entendus sur une réponse politiquement correcte pour le vilain petit canard que je suis.

Toujours un train de retard … ou deux !

Ce qu’il y a de bien avec la SNCF, c’est qu’elle décline l’expression tant au propre qu’au figuré.

Au propre, c’en est même endémique sur certaines lignes comme Paris Rouen : mardi encore, mon Intercités pointait le nez à Saint Lazare à 15 heures 45 au lieu de 15 heures 13.

Annonce en descente de train : rendez-vous sur le site sncf.com pour bénéficier de la « garantie G30 » où « vous disposez de 60 jours pour faire votre demande de compensation », soit dans mon cas 25% du prix du billet … sous forme de bon d’achat, faut quand même pas être trop généreux !

Donc j’effectue la demande en … 8 étapes : de quoi refroidir les flémards ! Et je reçois dès le lendemain la réponse de ne_pas_repondre@sncf.com : « Après analyse de votre dossier, je ne peux cependant répondre de manière positive à votre attente, le montant de la compensation calculé étant inférieur à 4 euros ».

« En effet, comme indiqué dans les Conditions Générales de Vente SNCF, la compensation correspondant à l’application de la G30 incluse dans LA GARANTIE VOYAGE est uniquement accordée si son montant est supérieur à 4 euros ».

Ça, c’est de le relation clients avec un train de retard – le côté figuré de l’expression, donc !

Cela étant, si on multiplie le nombre de voyageurs montant dans le train à Rouen par le nombre de retards journaliers supérieurs à 30 minutes, ça en fait des sous !

Il y a un côté ridicule de monter toute une usine à gaz intitulée « garantie G30 » et en faire la promotion pour in fine se révéler si mesquin : quitte à radiner, autant le faire discrètement !

Empruntant  ou résidant : la SNCF et la Région IDF vous roulent

Les président(e)s de la Région Île de France et de la SNCF ont claironné que les usagers des lignes touchées par les grèves à répétition seraient bien évidemment indemnisés :

« Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et de l’autorité organisatrice des transports Île-de-France Mobilités, a obtenu de la SNCF un dédommagement de 50% du passe Navigo et de la carte Imagine R pour les mois d’avril et de mai, en compensation des lourdes conséquences de la grève SNCF pour les usagers d’Île-de-France » – c’est souligné en gras sur le site de la région.

Evidemment, il y a des restrictions : « Cette mesure concerne les clients Navigo Annuel, Navigo Mois, Navigo Solidarité Mois ou Imagine R, empruntant  les lignes SNCF Transilien : les lignes  L, J, N, U, C, D, R, E, P, T4, H, K, ainsi que la ligne A (sauf entre Charles-De-Gaulle-Étoile et Marne-la-Vallée Chessy – Boissy Saint-Léger) et la ligne B (sauf entre Paris Gare du Nord et Robinson – Saint-Rémy-lès-Chevreuse), et à l’exception des trajets dans Paris intra-muros ».

J’habite Vincennes et j’utilise régulièrement les lignes concernées pour me rendre chez mes clients : ai-je droit à un petit quelque-chose ? Pour le savoir, je me rends sur mondedommagement.transilien.com et rentre mon numéro Navigo, ma date de naissance et mon adresse mail … et la réponse est immédiate : « Nous sommes au regret de vous indiquer que vous ne pouvez bénéficier de ce dédommagement pour le motif suivant : Ville non éligible ».

Rien de prévu pour contester !

Première remarque : où renseigne-t-on le lieu de travail ? Ce n’est pas parce que j’habite Vincennes que je n’emprunte pas tous les jours les « lignes L, J, N, U, C, D, R, E, P, T4, H, K … » !

Deuxième remarque : peut-être la SNCF dispose-t-elle d’autres informations sur moi … alors que j’ai acheté mon Navigo auprès de la RATP ? En pleine montée en puissance du RGPD, c’est inquiétant.

En fait, tout aussi honnête qu’un Facebook, la SNCF glisse les restrictions qui contredisent le site de la Région en tout petit dans les … « Conditions Générales d’Utilisation de DEDOMMAGEMENT » : vous avez bien lu : dans les CGU !

« Cette mesure s’adresse aux abonnés résidant dans une commune desservie par les lignes SNCF Transilien. Paris et les communes desservies par les lignes RATP, RER A Est* et RER B Sud*, ne sont pas éligibles à ce dédommagement ».

Donc même si vous utilisez les « lignes L, J, N, U, C, D, R, E, P, T4, H, K … » pour vous rendre au travail très loin en banlieue … allez vous faire voir ailleurs !

D’un site à l’autre « empruntant » est devenu « résidant » : cherchez l’erreur !

Et si vous avez déménagé après avoir acheté votre Navigo à Vincennes ? Allez vous faire voir ailleurs également, rien n’est prévu pour préciser votre adresse !

P2 (= Pécresse + Pépy) se moqueraient franchement de nous ! C’est ce que j’aurais le plus tendance à croire !